Zidane et Cristiano Ronaldo sont au restaurant Ce qui se passe ENSUITE va vous SURPRENDRE.

Cyril Anouna provoque Benzema en plein direct mais la réponse de Karim va le faire taire pour de bon. Le plateau est baigné de lumière, les caméras sont en action, le public applaudit et Cyril Anouna s’avance vers son bureau avec son sourire habituel, un brun joueur. Il annonce une émission pas comme les autres, un face-àface inédit, un entretien que les spectateurs espéraient depuis longtemps.

 L’invité du soir, c’est Karim Benzema, pas en visioonférence, pas à distance. Il est là sur le plateau bien présent. Dès son apparition, le silence s’impose. Il n’a pas besoin d’en faire trop. Sa présence impose d’elle-même. Karim s’assoit droit, calme, le regard concentré, à la fois direct et réservé. Cyril prend la parole sans attendre.

 Il lance une question que beaucoup se posent encore aujourd’hui. Pourquoi tu ne t’es pas exprimé publiquement après avoir été écarté de l’équipe de France avant la Coupe du monde 2022 ? Le ton est franc, presque accusateur. Le public est suspendu à ses lèvres. Benzema prend un moment avant de répondre. Il regarde vers le sol, réfléchit puis relève la tête.

 Je n’ai pas eu besoin de parler dans les médias. Ceux qui connaissent la vérité la connaissent. Quand tu donnes tout pour ton pays et qu’on t’écarte, tu as deux options. Faire du bruit ou rester digne. Moi, j’ai choisi la dignité. Hanouna enchaîne immédiatement. Mais Karim, vous étiez proche comme des frères. Il t’a toujours soutenu.

 Et toi, pas un mot, pas une prise de position. Karim esquisse un petit sourire. C’est facile de faire du bruit. Ce qui est plus dur, c’est de rester droit. Moi, j’ai toujours préféré les actes. J’ai discuté avec ceux qui devaient m’entendre. J’ai pas eu besoin de crier dans un micro. Le public reste silencieux, attentif. Anouna insiste.

Mais toi, un ballon d’or, une légende, un mot de ta part aurait pu tout changer. Benzema plante son regard dans celui de Cyril. Et si ça avait empiré la situation ? Et si ça avait envenimé les choses, j’ai vu ce que ça a déclenché. Ce que Karim avait besoin à ce moment-là, c’était de calme, pas de polémique.

 Il prend une respiration puis poursuit. J’ai jamais été adepte des grands discours. Je suis pas là pour jouer sur l’émotion des gens. Je fais les choses quand je les sens juste. Et parfois se taire, c’est se préserver. Cyril baisse brièvement les yeux, un peu sonné par la sincérité. Même lui semble surpris.

 Karim regarde alors le public puis la caméra. Quand tu as de l’amour pour quelque chose, tu as pas besoin de le hurler. Tu le montres par ta fidélité, par ta présence. Même quand personne ne regarde, un silence respectueux s’installe dans le studio. Benzema vient de transformer une critique en démonstration d’élégance et de retenu.

 Hanouna poursuit plus prudemment. Karim, tu es une figure emblématique reconnue mondialement. Mais une autre question revient souvent. Pourquoi tu ne t’es jamais exprimé publiquement en faveur du football africain ? Pas de message, pas d’engagement concret. Encore une fois, on a peu entendu. Le public réagit à peine mais l’attention est perceptible.

Benzema ne se démonte pas. Il répond calmement, sans hausser le ton parce que j’ai pas besoin de m’exposer pour prouver mon attachement. L’Afrique, elle est dans mon histoire, dans ma culture. J’ai grandi avec cette richesse autour de moi, mais j’ai jamais eu besoin de m’en servir pour ma communication. Anouna, sceptique, insiste mais concrètement, tu as fait quoi ? Parce qu’on a vu Etoo, Drogba, on les a vu sur le terrain mais toi, on a rien vu de visible.

 Karim se penche légèrement vers son micro. Tu veux du concret ? Il y a un centre de formation au Mali que j’ai contribué à créer. Pas avec mon nom en grand, mais avec de l’aide discrète. Il y a un tournoi au Sénégal où des jeunes ont pu jouer grâce à une aide venue de nulle part. C’était moi, personne ne le sait et c’est volontaire.

 Le public écoute, suspendu à ces mots : “Je veux pas être celui qui débarque avec une caméra pour dire “Regardez ce que je fais. Ce que je veux, c’est que les jeunes se sentent valorisés, pas redevable.” Anouna modère son ton. “Mais pourquoi ne pas le dire ? Tu pourrais en inspirer d’autres Karim répond sans hésiter parce que je veux pas que ça se transforme en stratégie d’image.

 J’aide parce que j’en ai envie pas pour qu’on parle de moi. Et pour moi, l’Afrique c’est pas un décor. C’est une part de moi, une part de ma famille, de mes origines. Il s’arrête, les yeux légèrement embués. Je suis né à Lyon mais j’ai grandi avec les récits de mon père, ses souvenirs du quartier, des matchs improvisés avec des ballons dégonflés.

 Alors si tu penses que je suis éloigné de tout ça, c’est que tu ne me connais pas. Le plateau est figé. Même Cyril semble toucher, Benzema conclut : “L’Afrique n’a pas besoin de grandes déclarations. Elle a besoin qu’on la respecte et moi, je l’aime.” En silence mais profondément. Cyril Hanouna consulte ses fiches, prend un léger souffle et revient à la charge avec un ton détendu. Presque complice.

 Karim, on doit en parler. Tu es l’un des visages publics les plus respectés sur la planète. Et pourtant, on te voit quasiment jamais dans les médias. Tu fuis les interviews, les talkshow, tu es allergique au plateau télé. Un rire léger traverse l’assistance. Benema, lui ne sourit pas. Il garde son calme, fixe Cyril puis répond avec simplicité : “J’ai jamais été attiré par tout ça.

 Ce n’est pas mon truc.” Anouna insiste avec un brin de provocation mais les gens veulent t’entendre. Tu es une légende. Même tes supporters disent parfois qu’ils se sentent un peu mis de côté. Tu parles très peu, tuapparaît rarement. On a l’impression que tu te caches. Pourtant, ta parole pourrait peser lourd.

 Karim m’ osse légèrement les épaules. J’ai jamais cherché à me montrer. Moi, j’ai grandi dans une famille où on parlait quand c’était nécessaire, pas pour faire du bruit. Chez moi, on m’a appris à parler vrai, pas à parler beaucoup. Il jette un bref coup d’Å“il vers le public, puis regarde Cyril droit dans les yeux. Les plateaux, les clashes, la mise en scène, c’est pas moi.

 J’ai rien contre l’émission ni contre toi, mais j’ai toujours préféré que mes actions parlent pour moi. Anouna fronce les sourcils, mais ce silence, il est interprété. Certains disent de que tu esquives les questions importantes. Benzema répond aussitôt c’est pas de l’évitement, c’est une discipline. J’ai été jugé toute ma vie sur des contrôles, des buts, des gestes.

 Aujourd’hui, je veux que quand je parle, mes mots comptent. Il marque un temps. Quand je parle, c’est parce que je le ressens, pas parce qu’on me le demande. Cyril baisse un peu les yeux. Son ton devient plus sincère. Tu sais, les gens veulent juste t’écouter parce qu’ils te respectent, c’est tout. Karim le regarde calmement. Et je les respecte aussi.

Mais je suis fidèle à ce que j’ai toujours été. Un homme discret, quelqu’un qui agit dans l’ombre et parfois le silence c’est pas un manque, c’est une force. Il reprend avec assurance. Je n’ai pas besoin de faire du bruit pour qu’on sache que je suis là. Ceux qui comprennent, ils savent. Anouna revient à la charge.

 D’accord, mais même en dehors des caméras, tu refuses presque toujours les interventions publiques. Aucun grand discours, pas de tribune, rien. Dans un monde où chaque célébrité prend la parole, toi, tu restes en retrait. Pourquoi ? Benzema réfléchit quelques instants puis répond : “Posez parce que je suis pas un homme de parole, je suis un homme de terrain.

” Anouna l’observe attentivement. Karim poursuit. Aujourd’hui, beaucoup pensent que c’est en s’exprimant qu’on existe. Moi, j’ai toujours pensé que c’est ce qu’on fait qui a du poids. Il ajoute avec franchise : “Sur le terrain, j’ai toujours laissé mes pieds parler et en dehors, j’ai jamais eu besoin de micro pour être utile.

” Anouna réplique : “Justement Karim, tu as une portée énorme. Si tu prenais la parole, si tu défendais certaines causes, ça pourrait avoir un impact immense.” Benzema hoche doucement la tête. Je le sais et parfois j’y pense parce que je ressens cette attente. Mais tu sais, rester silencieux ça veut pas dire qu’on ne se sent pas concerné.

 Ça peut être aussi une marque d’humilité. Il respire calmement. J’ai pas été formé à parler en public. J’ai pas appris à faire des discours. Parfois, j’ai peur de mal m’exprimer, de ne pas bien traduire ce que j’ai dans le cÅ“ur. Alors, je préfère me taire que de dire quelque chose qui sonne faux. Il fixe Hanouna.

 Je préfère un silence sincère à des paroles creuses. L’ambiance sur le plateau devient plus grave. Le public écoute religieusement. Benzema poursuit et quand je fais quelque chose, je le fais sans caméra. Parce qu’on m’a appris que la vraie solidarité, c’est celle que personne ne voit. Un petit sourire discret s’affiche sur son visage.

 Je suis pas opposé à la parole, mais elle doit venir au bon moment. Et si je suis ici ce soir, c’est parce que je sais que beaucoup de jeunes m’écoutent et je veux leur dire ceci : “Ne pas parler ne veut pas dire qu’on n’ pas de valeur.” Il regarde la caméra avec une intensité calme et ce n’est pas parce qu’on est réservé qu’on ne fait rien.

 Cyril Hanouna sent que le ton s’est alourdi. Il décide de ne plus tourner autour du pot. Karim, il y a quelque chose que les gens ne comprennent toujours pas. Vous êtes respecté dans toute la France, en Algérie, dans les quartiers, dans les campagnes. Et pourtant, vous ne vous êtes jamais exprimé sur la politique.

Pas un mot, ni lors des élections, ni pendant les débats importants. Pourquoi ce choix de rester muet ? Benzema croise les bras, penche légèrement la tête puis relève son regard déterminé parce que je refuse de diviser. Anouna hoche la tête mais relance immédiatement. Mais justement, vous êtes l’un des rares à pouvoir rassembler.

 Votre voix a du poids. Vous pourriez calmer les tensions, lancer un message d’unité. Pourquoi ne pas l’utiliser ? Karim ne se précipite pas. Il laisse un petit silence s’installer puis répond d’un ton posé : “Je suis né ici, j’ai grandi à Bron dans un quartier où toutes les origines cohabitaient. Chez moi, on parlait pas de politique, on parlait de respect, de dignité, d’effort.

 Il marque une pause, son regard devient plus profond. La politique, c’est souvent des oppositions, des conflits, des débats qui blessent. Et moi, j’ai toujours évité ça parce que à partir du moment où tu choisis un camp, tu fermes la porte à l’autre et moi, je veux rester accessible à tous. Anouna insiste un peu plus direct mais tu sais que rester silencieux c’est aussi un message.

 C’est une forme de position non ? Karim fixe Cyril calmement. Je le sais, c’est pour ça que je fais attention à chaque mot. Je ne veux pas qu’on se serve de mon nom. Je ne veux pas qu’on dise Benzema soutient un tel ou il est contre tel autre parce que ce serait faux. Je ne suis pas une étiquette, je suis un homme et je fais les choses à ma manière.

 Il continue. J’aide des associations, je finance des projets pour les jeunes, pour les hôpitaux, pour les quartiers. Mais je le fais sans caméra, sans drapeau, sans slogan parce que pour moi, la vraie politique, c’est celle qu’on vite au quotidien, pas celle qu’on vend à la télévision. Le studio est silencieux.

 Hanouna garde les yeux rivés sur lui. Benzema poursuit. J’en ai vu des gens faire de grands discours à la télé, mais derrière rien. Moi, je préfère faire même si ça reste invisible. Il soutient le regard de l’animateur puis ajoute “Et tu sais quoi ? Ceux qui ont vraiment besoin d’aide, ils s’en fichent de tes opinions politiques.

 Eux, ce qu’ils veulent, c’est que tu viennes, que tu les écoutes, que tu sois là.” Et ça, je le fais depuis longtemps. Anouna ne lâche pas le fil. Karim, il y a une autre question qui revient en boucle. Beaucoup de supporters, d’anciens coéquipiers, même des journalistes, ne comprennent toujours pas pourquoi tu n’as jamais pris les reennes d’un poste au sein de l’équipe de France.

 On parle de la sélection la plus prestigieuse, celle que tu as représenté au plus haut niveau. Pourquoi avoir refusé ? Benzema ne détourne pas les yeux, il reste calme, concentré puis répond une voix grave parce que je ne prends jamais une fonction pour faire plaisir à d’autres. Hanouna semble surpris car il précise alors le football pour moi ce n’est pas juste une affaire d’image, c’est une histoire d’engagement.

 Entraîner ou représenter un groupe comme celui-là ce n’est pas faire de la figuration, c’est porter une vision. Et pour ça, il faut que le moment soit bon, que le projet soit solide et qu’il y ait du respect aussi. Il marque un temps de silence. J’ai attendu, j’ai été transparent, j’ai fait preuve de patience.

 Mais je ne m’en dirai jamais. Anouna tente de rebondir, mais tu aurais pu inspir une génération entière. Tu aurais été acclamé. Ce n’est pas suffisant pour toi ? Benzemaquisse un sourire discret, un peu triste. J’ai eu ma dose d’applaudissement. Ce que je recherche maintenant, c’est du sens. Et ce qu’on m’a proposé à ce moment-là n’en avait pas.

 Ce n’était pas aligné avec mes valeurs. Ce n’était ni le bon moment ni le bon cadre. Il fixe Hannouna, plus déterminé que jamais. Je n’ai jamais tourné le dos à mon pays. J’ai juste refusé de servir d’image. Anouna baisse la tête. Benzema poursuit. Calmement, j’ai entendu des gens dire que j’étais un gras, que je devais rendre ce que la France m’avait donné.

 Mais moi, j’ai déjà donné sur le terrain avec mes tripes, avec honnêteté. Il ajoute : “J’ai jamais triché, j’ai jamais porté un autre maillot et même une fois ma carrière terminée, je suis restée fidèle. Il relève les yeux. J’ai des principes et je les échange pas pour une place sur un banc. Le plateau est figé. Hanouna est visiblement touché.

 Benzema conclut simplement si un jour le moment est juste, alors peut-être. Mais je ne forcerai jamais les choses. J’ai besoin de rester libre. Cyril Anouna marque un temps. Il aj juste son temp. Devient plus sérieux, presque solennel. Karim, il y a un sujet un peu sensible. Beaucoup de gens te font un reproche.

 Tu n’as jamais parlé de l’Algérie. Pourtant tout le monde sait que tes parents viennent de là-bas. C’est ton héritage. Alors, pourquoi ce silence ? Karim reste calme. Il fixe Cyril avec un regardé et répond : “Tu sais, parfois se taire, ce n’est pas oublié, c’est respecté.” Hanouna fronce légèrement les sourcils.

Benzema poursuit sans s’énerver. L’Algérie, c’est pas juste un pays sur une carte, c’est la terre de mon père, de ma mère. C’est les repas de famille, les histoires du bled, les musiques qu’on écoutait à la maison. C’est pas un décor pour faire bien. C’est une partie de moi tous les jours. Anouna cherche à comprendre mais pourquoi ne jamais avoir était plus clair ? un mot, un drapeau, une déclaration, ça aurait eu de l’impact.

 Karim secoue doucement la tête parce que je veux pas transformer l’Algérie en argument de communication. J’ai vu trop de gens sortir leurs origines quand ça les arrange et les ranger le reste du temps. Moi, c’est pas comme ça qu’on m’a élevé. Il marque une pause intense puis ajoute : “Mon père me disait toujours : “N’oublie jamais d’où tu viens et sois digne de la France qui t’a tendu la main.

” J’ai toujours suivi ce conseil. Anouna le regarde avec sérieux. Pourtant, beaucoup t’ont vu comme un modèle et certains attendaient un mot, surtout en Algérie. Benzema baisse brièvement les yeux, puis reprend ton sincère. Je suis allé en Algérie plus d’une fois. Pas pour faire des vidéos, pas pour des interviews. J’y suis allé pour voir les gens, pour soutenir des familles.

 J’ai financé des écoles, des puits, des dispensaires, mais j’en ai jamais parlé. Parce que quand tu fais les choses avec le cÅ“ur, tu as pas besoin de les crier. Tu les fais, c’est tout. Un silence lourd s’installe. Tout le monde est attentif. Karim lève les yeux. J’ai toujours été fier de mes origines, mais je refuse qu’on me force à choisir entre deux pays qui sont en moi. Il termine avec calme.

Je suis né en France mais je suis aussi un fils de l’Algérie et j’aime les deux à ma manière. Anouna baisse la voix et puis Karim dans un monde où les célébrités prennent que la parole, défendent Dieu des causes, se mobilisent. On te voit jamais. Certains disent-nous que tu t’en fiches, d’autres pensent que tu t’effasses.

 C’est vrai Benzema, ferme-les. Ye une seconde puis les rouvre le regard solide. Je ne me cache pas, j’agis. Hanouna semble interloqué par la clarté de la réponse : “Karim enchaîne mais j’agis dans l’ombre parce que ce qu’on fait sans en parler a bien plus de valeur que ce qu’on fait sous les projecteurs. Il se penche légèrement plus direct.

 Tu veux savoir pourquoi on ne me voit jamais prendre des causes en main ? Parce que je refuse d’utiliser la douleur des autres pour booster mon image.” Anouna garde le silence. Benzema continue. “J’ai vu trop de gens prendre des selfies avec des enfants dans le besoin puis monter dans leur jet privé. Moi, si je tends la main, c’est parce que je le ressens.

 Pas parce que ça fait bien, il marque une pause. Il y a des jeunes qui rêvent d’avoir un terrain pour jouer, je les aide. Il y a des hôpitaux qui manquent d’équipement, je finance. Il y a des mecs qui veulent te devenir éducateur mais qui n’ont pas les moyens. Je paye leur formation et j’en parle pas. Anouna souffle presque ému.

 Mais tu pourrais en parler, tu pourrais inspirer. Benzema sourit légèrement. L’exemple ce n’est pas ce qu’on montre, c’est ce qu’on dégage. Ceux qui veulent savoir ce que je fais, du le découvr le crie pas parce qu’à partir de là, c’est plus du don. C’est de la mise en scène. Il croise les bras apaisé.

 Je suis pas là pour qu’on m’applaudisse. Je suis là pour être utile. Et si j’aide un gamin, je veux qu’il garde mon geste en tête, pas ma photo sur un réseau social. Anouna baisse les yeux. H la tête. Karim conclut un sans osser le ton. Je ne porte pas des causes. Je soutiens des gens et je le fais à ma manière simplement, honnêtement, sincèrement.

 Le plateau de TPMP est enveloppé d’un silence inhabituel. Chaque réponse de Benzema a changé la dynamique. Le ton accusateur du début a laissé place à du respect. Hanouna, souvent maître du rythme, semble désarmé. Il essaie de relancer mais tout sonne creux face à la justesse des propos de Karim. Pas de colère, pas de spectacle, juste la vérité. Benzema ne parle jamais fort.

 Il ne coupe personne. Il parle peu mais ses mots raisonnent longtemps. Hanouna tente une dernière question. Pourquoi avoir attendu si longtemps pour parler ? Pourquoi avoir laissé les critiques enflées, les rumeurs circuler ? le regarde paisible parce que dans le vacarme la vérité disparaît. Et moi, je veux qu’on me juge sur ce que je fais, pas sur ce que je publie.

 Il maintient son regard. Je n’ai pas gardé le silence par peur. J’avais mieux à faire. Être là pour les miens, aider ceux que personne ne filme, servir sans lumière. Le silence est total. Même les caméras semblent ne figer. Karim debout dans un studio où certains pensaient de le piéger se tient avec calme. Inébranlable.

 Aucun mot, aucune attaque ne le fait chanceler. Anouna appuyé sur son bureau baisse les épaules. Il comprend qu’il n’a pas perdu un débat mais une vérité plus grande, celle du respect. Ce soir-là, tout le monde comprend que le vrai pouvoir ce n’est pas de parler fort, mais de savoir quand et pourquoi parler. Karim reste encore quelques instants.

 Il regarde le public puis les caméras. Il sait qu’il a encore quelque chose à dire et que c’est le moment il inspire profondément. Je suis venu ici ce soir parce que j’en avais assez qu’on parle à ma place, assez qu’on interprète mes silences sans jamais m’avoir demandé. Assez qu’on me transforme en symbole sans chercher à me connaître.

 Il regarde Hanouna avec respect. Je respecte votre émission, votre manière de faire, mais dans la course au buzz, on oublie souvent que les gens sont fait de nuances. ID Moi, je suis né en France. Mon père était maçon. Ma mère a élevé ses enfants avec courage. J’ai grandi entre deux univers et j’ai toujours voulu être à la hauteur des deux. Il marque une pause.

 J’ai jamais eu besoin d’exister par les réseaux. J’ai jamais eu besoin d’être vu pour être utile. Ce que je fais pour les jeunes, pour les quartiers, pour les hôpitaux, je ne le poste pas. Je le fais parce que c’est ce qui me semble juste. Le public silencieux commence à acquier. Benzema termine.

 J’ai jamais eu à choisir entre dire que je suis français ou algérien. Je suis les deux complètement. Quand j’aide un enfant, je ne regarde pas sa nationalité. Je vois juste sa dignité. Anouna ne trouve plus les mots. Les chroniqueurs non plus. Karim conclut. Je ne veux pas être mis sur un piédestal. Je veux juste qu’on laisse de la place à ceux qu’on entend jamais.

 Et si je dois parler pour qu’on les écoute, alors je parlerai. Mais je ne crierai jamais. Ma voix n’est pas faite pour dominer. Elle est cela pour transmettre. Il baisse les yeux un court instant puis les relèves sereins. On m’a dit que je ne m’engageais pas. Mais peut-être que mon engagement, c’est justement celui-là. Rester fidèle au vrai, loin du bruit.

 Et si un jour je pars, ce sera sans trophée de plus, mais avec la fierté d’avoir été libre.Â