Le 25 avril 1975, le ciel de la variété française s’est effondré. À 28 ans, au sommet de sa gloire, Mike Brant chutait du sixième étage d’un immeuble parisien, mettant fin à une vie aussi fulgurante que courte. Le verdict officiel fut le suicide, mais pendant des décennies, des rumeurs d’assassinat, de complot mafieux ou d’espionnage ont plané au-dessus de sa dépouille, transformant sa mort en une énigme persistante. Trente ans plus tard, une enquête approfondie lève le voile sur une vérité bien plus humaine, plus douloureuse, et plus glaçante : la star n’a pas été tuée par un ennemi extérieur, mais consumée par un cocktail fatal de pression professionnelle, de fragilité psychologique profonde, et, secret bien gardé, de toxicomanie. Le véritable assassin de Mike Brant, selon ses proches, fut le show-business lui-même.
L’Ascension Éclair : Le Personnage Fabriqué
Né Moshe Brand en Israël, Mike Brant était un talent brut, doté d’une voix en or, capable d’atteindre des octaves impressionnants. Pourtant, son succès français, initié par la rencontre décisive avec Carlos et le parolier Jean Renard, fut une œuvre de construction minutieuse. Après avoir remporté le prix de la chanson à Cannes en janvier 1970, il fut métamorphosé en “chanteur à minette”, le gendre idéal aux chemises à jabot et à la mèche de prince charmant.
Ce rôle fut une cage dorée dès le départ. Brant, qui rêvait d’interpréter des standards américains, fut contraint de chanter des “petites bleuettes” mièvres comme “Laisse-moi t’aimer”, un titre enregistré phonétiquement, car il ne maîtrisait pas le français. Le succès fut immédiat et monstrueux : un million d’exemplaires vendus en moins d’un an. Il enchaînait les galas, accumulant gloire et une fortune considérable – l’équivalent actuel d’un million et demi d’euros par an sans compter les droits d’auteur. Sa vie était celle d’un prince, collectionnant les conquêtes féminines avec une désinvolture déroutante.
Pourtant, cette image de jeune homme heureux était une façade. Derrière le rideau se cachait un être dépressif et profondément angoissé, héritage d’un climat familial lourd. Sa mère, rescapée du camp d’Auschwitz, était psychologiquement marquée, créant une atmosphère si pesante que Mike est resté muet jusqu’à l’âge de cinq ans. La musique était son unique échappatoire, mais même elle devint une source de souffrance. À 15 ans déjà, il était opéré d’un ulcère, conséquence directe de son angoisse.
L’histoire de son accident de voiture en 1971, qui fit les gros titres et renforça sa légende, révèle l’étendue de la machination qui l’entourait. Son parolier, Jean Renard, avoue sans détour que la gravité de l’accident fut exagérée. Des photos de la star, légèrement blessée, furent prises après avoir placé sous des bandes un tuyau pour rendre la blessure plus impressionnante. Le but fut atteint : les ventes explosèrent. Cette exploitation cynique de son corps et de sa détresse pour le bénéfice commercial était une fissure de plus dans la façade de son bonheur fabriqué.
Le Point de Rupture : Le Trauma du Kippour
L’année 1973 marque le point de non-retour. En octobre, alors qu’Israël est attaqué en pleine fête du Kippour, Mike Brant interrompt tout et s’envole pour Tel Aviv. Il est mû par un besoin viscéral de faire son devoir national, d’autant plus qu’il n’a pas fait son service militaire. Sur place, il ne combat pas, mais fait la tournée des tranchées et des hôpitaux pour chanter pour les soldats.
Ce qu’il voit le traumatise profondément. Confronté à l’agonie et aux corps brisés de jeunes hommes, il subit un choc psychologique majeur. De retour en France, ses amis découvrent un homme changé, rongé par la peur et la paranoïa. Il craignait d’être kidnappé ou visé par une bombe, demandant un service d’ordre renforcé et allant jusqu’à vérifier le dessous de sa voiture avec un miroir. L’enthousiasme de ses fans, autrefois une gloire, devient une persécution. Les scènes où les admiratrices montaient sur scène — une fois, une fan a failli lui crever un œil avec une paire de ciseaux pour lui couper une mèche — ne sont plus vécues comme de l’adulation, mais comme une menace.
En mai 1974, la machine humaine craque : au cours d’un gala, il lâche son micro et s’enfuit en pleine chanson. Cet épisode marque le début d’une dépression nerveuse que son entourage, focalisé sur la carrière, ne sait ni nommer ni soigner. Il est désormais prostré, muet par moments, pleurant sans raison apparente, des signes clairs d’une détresse qui aurait dû imposer un arrêt immédiat de sa carrière.
Le Contrat avec le Diable : L’Emprise de Vanstrob
Artiste frustré de chanter des “Bleuettes à minette”, et dans une quête désespérée de renouveau artistique et de reconnaissance de son talent vocal, Mike Brant se tourne vers de nouveaux horizons. Il souffrait profondément de n’être loué que pour sa beauté et son succès auprès des femmes, sans jamais entendre : « Mike, tu chantes bien ». En juin 1974, il signe un contrat avec Simon Vanstrob, un homme d’affaires au profil trouble qui promet une nouvelle dimension à sa carrière.
Vanstrob était un autodidacte au passé sulfureux, riche distributeur des lithographies de Salvador Dalí, et ami d’un parrain de la Côte d’Azur. Pire encore, il était en affaires avec Samuel Flato Charon, un homme recherché internationalement pour escroquerie immobilière et fraude fiscale. L’entourage de Mike Brant, dont son manager Hubert Boman, le met en garde : le contrat proposé était irréaliste et non viable, exigeant des ventes record impossibles à maintenir. Mais Brant, qui voyait en Vanstrob une figure paternelle de substitution, était “envouté” et passe outre.
La désillusion fut immédiate. Dès le lendemain de la signature, l’affaire des lithographies offertes, puis réclamées en paiement par la secrétaire de Vanstrob, sème la discorde. Mike se retrouve déchiré entre deux équipes et découvre l’incorrection de son nouveau mentor. Son ancien manager, lucide, résume la situation par une phrase choc : “Il a signé un contrat avec le diable, c’est ça le problème”.
L’Acte Manqué de Genève : Un Cri d’Alarme
La situation psychologique de Mike Brant se dégrade rapidement. Il devient violent, excité, cassant des objets, un comportement inédit. En octobre 1974, il s’effondre en larmes chez lui, prétextant un cambriolage invérifiable pour justifier son besoin impérieux de “partir”. Il entame une cure de repos en Suisse, dans une clinique spécialisée.
Mais la pression du show-business ne relâche jamais son étreinte. Après un mois, Vanstrob est appelé à la rescousse pour le ramener au studio. Le 22 novembre 1974, dans une chambre d’hôtel à Genève, Mike Brant bascule. Suite à un entretien avec son producteur, il enjambe la balustrade du sixième étage. Il chute six mètres plus bas, atterrissant miraculeusement sur le balcon du quatrième étage.
Ce geste fut longtemps interprété par la presse comme une tentative de suicide manquée, mais la reconstitution des faits par l’enquête du documentaire suggère autre chose. Pour atterrir sur le balcon juste en dessous et non sur le trottoir, il a dû faire un mouvement de balancier volontaire, comme s’il cherchait à atterrir et non à mourir. Pour Hubert Boman, il a voulu “faire peur à Simon Vanstrob” ou “casser ce rythme infernal”. Blessé gravement à la jambe, il n’a pas réussi son objectif. Ironiquement, même le chanteur lui-même, encore sous le choc, parle d’une chose qu’on ne peut pas expliquer, “c’était ma faute, je pensais faire quelque chose de différent”.
Le Secret de Trente Ans : La Cocaïne
Sa jambe est sauvée, mais son moral reste au plus bas. Pourtant, l’équipe de Vanstrob le presse de revenir pour enregistrer le succès posthume “Dis-lui”. Mike Brant, boîtant et profondément dépressif, est ramené au studio pour tenir le rythme infernal des obligations contractuelles. Il tente de tenir le coup avec des “vitamines” et des cachets pour dormir et se réveiller, une béquille chimique qui ne fait qu’aggraver son état.
Dans les jours précédant sa mort, Mike Brant semblait paradoxalement retrouver l’espoir. Il avait trouvé un nouvel appartement plus sûr au premier étage — “comme ça, si je saute, je ne sauterai pas très haut” — et son médecin lui avait confirmé qu’il ne boîterait pas. Il a même jeté sa béquille dans la Seine, dans un geste d’euphorie, en disant : « Je ne boîte pas ! ». Le soir précédant sa mort, il était “un garçon heureux” en écoutant sa nouvelle chanson.
C’est là qu’intervient le secret le plus sombre et le plus longtemps étouffé. Ses proches finissent par avouer : Mike Brant avait touché à la drogue. “Mike a touché à la cocaïne,” révèle l’un d’eux, précisant qu’il avait fait “trois overdoses”.

Les spécialistes sont clairs : chez une personne dépressive, la cocaïne provoque un effet stimulant suivi d’un puissant effet dépresseur, un “moral à zéro” qui fatigue, donne de l’insomnie et peut “favoriser le passage à l’acte” suicidaire. Le chanteur cherchait probablement dans cette béquille chimique la force de résister à la pression et aux nuits blanches. C’est ce cocktail de dépression non traitée, de traumatisme latent, de pression artistique écrasante et de consommation de drogue qui a signé l’arrêt de mort de l’idole. La drogue l’a “entraîné beaucoup plus vite vers le suicide”.
L’Héritage d’une Tragédie
Le vendredi 25 avril 1975, à 11h32, les radios annoncent la nouvelle. Mike Brant, poussé à bout et affaibli, se jette dans le vide. Le corps retrouvé dans la rue, la violence du geste, contrastent avec son état d’esprit de la veille.
Si la police conclut au suicide, les morts brutales dans son sillage — le suicide par balle de Simon Vanstrob trois ans plus tard, puis celui d’Alain Crif, son directeur artistique — ne font qu’alimenter la “rumeur de la fatalité”. Rumeurs de Mossad, de trafic d’art, toutes balayées par les faits : Mike Brant était devenu un fardeau psychologique et un risque, mais sa mort était avant tout personnelle.

Aujourd’hui, Mike Brant n’est plus une énigme judiciaire, mais le symbole poignant d’un talent exceptionnel broyé par une machine impitoyable. Il reste “un chant fragile à la voix d’or” dont la mort fut l’aboutissement d’un long et douloureux chemin vers l’autodestruction, un chemin dont le show-business, avec ses exigences cruelles et son incapacité à voir la détresse, a été le complice involontaire mais fatal. Même mort, il continue de vendre plus de 70 000 albums par an, preuve que la flamme de l’idole, bien qu’éteinte tragiquement, brûle toujours dans le cœur de ses fans.
News
Mort de Karine Le Marchand : l’animatrice surprend en révélant ses étonnantes dernières volontés dans les 20 ans de L’Amour est dans le pré
L’animatrice de L’amour est dans le pré s’est confiée lors de la soirée anniversaire des 20 ans de l’émission. Entre…
Après la naissance de leur fille, Noémie (L’amour est dans le pré) refuse catégoriquement de passer ce cap avec Guillaume
Après trois ans de couple, Guillaume et Noémie, qui se sont rencontrés dans “L’amour est dans le pré”, sont devenus…
Karine Le Marchand est en deuil : « Donnez-moi quelques jours », confie la présentatrice de M6, submergée par une tristesse immense.
Ce jeudi 11 décembre 2025, Karine Le Marchand a annoncé une mauvaise nouvelle. L’animatrice de L’amour est dans le pré…
La vérité sur un mariage brisé : Adriana Abascal et Emmanuel-Philibert de Savoie. Le sourire de Philibert a disparu des photos publiques du couple depuis six mois. La raison est enfin révélée.
La vérité sur un mariage brisé : Adriana Abascal et Emmanuel‑Philibert de Savoie Depuis plusieurs mois, les observateurs de la…
Pierre Ouzoulias : dans un état critique au Sénat : souffrant de vomissements persistants, l’homme politique a révélé être malade.
Alors que les images de son malaise en pleine séance au Sénat, ont fait le tour de la Toile, Pierre…
Adriana Abascal quitte Emmanuel-Philibert de Savoie : Clotilde Courau savoure sa revanche
Après un an de relation, Adriana Pascal a surpris ses abonnés en annonçant sur Instagram qu’elle n’était plus en couple…
End of content
No more pages to load






