Le concours Miss Belgique 2025 est plongé dans la tourmente après que la finaliste Ilona Hoven ait déposé une plainte pour agression sexuelle contre l’un des organisateurs de l’événement. L’information a été révélée par le média flamand Het Nieuwsblad, créant ainsi une onde de choc dans le monde du concours de beauté. Selon la plainte déposée par Ilona Hoven, étudiante en droit originaire de Liège, l’agression aurait eu lieu à deux reprises, d’abord lors des répétitions, puis pendant une séance photo de groupe avec les autres finalistes. Les faits remontent à l’automne 2024, et l’agression, qui a eu lieu dans un cadre professionnel, met en lumière les violences sexuelles souvent occultées dans des événements de ce type.

Ilona Hoven, qui n’a pas voulu rester silencieuse plus longtemps, explique qu’elle a d’abord été victime d’un comportement inapproprié pendant une répétition à Waregem. Alors qu’elle se dirigeait vers le bar du hall, elle aurait ressenti une main sur ses fesses. En se retournant, elle aurait vu qu’il s’agissait de l’un des organisateurs, qui riait. Le premier incident avait donc eu lieu dans un contexte informel, au sein des répétitions, un moment qui, au lieu de rester dans un cadre professionnel, a été perçu par la jeune femme comme une agression.

Mais ce n’est pas tout. Selon Ilona, l’agression se serait reproduite lors d’une photo de groupe prise le 8 décembre 2024. Alors qu’elle se trouvait en train de poser avec les autres finalistes, le coorganisateur, déguisé en Saint-Nicolas pour l’occasion, l’aurait de nouveau agressée sexuellement. Cette fois, selon la plainte, le geste était plus insistant et prolongé. Le jeune homme, toujours dans son rôle de Saint-Nicolas, aurait profité du moment pour toucher ses fesses de manière plus intrusive, ce qui a encore davantage choqué Ilona Hoven.

Le pire reste cependant l’attitude de l’agresseur après les faits. Selon le témoignage de la finaliste, l’agresseur se serait vanté de son acte, avouant même à Ilona que son comportement était délibéré. Après la prise de la photo, lorsque les autres finalistes sont parties, il se serait tourné vers elle et aurait dit : “Saint-Nicolas est un pervers”. Cette remarque a eu un effet dévastateur sur Ilona, qui a expliqué s’être sentie encore plus humiliée par cette confession. Ce genre de situation où l’agresseur banalise son acte renforce le traumatisme de la victime, qui se trouve d’autant plus démunie face à de telles paroles.

Ilona Hoven n’a pas souhaité parler plus tôt de l’incident. Elle explique avoir été contrainte de garder le silence pendant un certain temps en raison de son contrat avec l’organisation de Miss Belgique. Le contrat qu’elle a signé stipule qu’aucune information négative ne doit être révélée au sujet du concours, et que toute information interne, susceptible de critiquer l’événement, doit rester secrète. Cette clause a, selon elle, pesé lourdement sur sa décision de ne pas porter plainte plus tôt, d’autant que l’agression s’était produite dans un cadre où elle se sentait prise au piège par les attentes imposées par le concours.

L’organisation de Miss Belgique 2025 a réagi par un communiqué officiel dans lequel elle se dit opposée à toute forme de violence sexuelle. L’organisation a affirmé que l’ensemble du personnel avait toujours agi avec professionnalisme et respect envers les participantes, qualifiant les accusations d’Ilona de “plainte isolée” et d’allégations sans fondement. Ils ont aussi précisé qu’ils se réservaient le droit de poursuivre Ilona pour diffamation si nécessaire. Cette réaction a suscité de vives réactions, notamment parmi les militants féministes et les défenseurs des droits des femmes, qui soulignent que l’incident met en lumière des pratiques sexistes et inacceptables dans le cadre de concours de beauté.

L’affaire a également ravivé les discussions sur le consentement, particulièrement dans des événements où les femmes sont souvent objectivées et réduites à leur apparence physique. Dans un contexte où les femmes sont parfois poussées à se taire par peur des répercussions professionnelles ou personnelles, le témoignage d’Ilona Hoven a été perçu comme un acte de courage. Elle a expliqué qu’elle ne voulait pas que d’autres jeunes femmes soient confrontées à une situation similaire sans avoir la possibilité de se défendre. Son témoignage est d’autant plus important qu’il rappelle qu’il est essentiel de créer un environnement de travail où le respect et le consentement sont des priorités absolues.

Cette plainte pour agression sexuelle met donc en lumière une problématique récurrente dans les concours de beauté, mais aussi dans d’autres secteurs professionnels où le pouvoir est souvent entre les mains de personnes influentes. Ilona Hoven, en parlant enfin, a non seulement dénoncé un acte de violence sexuelle, mais a aussi contribué à ouvrir un débat crucial sur le consentement, les rapports de pouvoir et les abus dans des événements à fort enjeu médiatique. L’avenir de l’organisation de Miss Belgique et de son image en dépendra, tout comme celui des autres victimes de violences sexuelles qui osent enfin prendre la parole.