Évelyne Dhéliat, une icône de la télévision française à la force discrète mais inébranlable

Évelyne Dhéliat, née en avril 1948 à Cologne, en Allemagne, est aujourd’hui bien plus qu’une simple présentatrice météo : elle incarne un pan entier de l’histoire télévisuelle française. Symbole de professionnalisme, de grâce et de résilience, elle a traversé les décennies avec une constance rare, construisant une carrière exceptionnelle tout en faisant face à des épreuves personnelles bouleversantes. Fille d’un père français, directeur commercial, et d’une mère allemande propriétaire d’une parfumerie, elle grandit à Paris, où ce mélange culturel franco-allemand forge très tôt chez elle une ouverture d’esprit et une curiosité du monde.

Évelyne Dhéliat donne la triste raison de son silence après la mort de son  mari

C’est en 1968, à seulement 20 ans, qu’elle fait ses premiers pas dans les médias, répondant à une annonce pour devenir animatrice radio à l’ORTF. Ce travail étudiant, pris au départ pour gagner un peu d’argent tout en poursuivant ses études d’anglais à l’université, deviendra rapidement une vocation. Son charme, sa diction irréprochable et sa douceur à l’écran lui valent vite un contrat avec TF1. Dès lors, sa trajectoire est lancée. Dans les années 1980, elle anime diverses émissions, notamment La Maison de TF1 ou encore le Concours Eurovision, avant de s’imposer définitivement comme “la” présentatrice météo de TF1 en 1992, succédant à Michel Cardoze.

Derrière ses bulletins toujours impeccablement présentés, Évelyne cache pourtant une vie personnelle marquée par la discrétion et la douleur. Elle a été l’épouse de Philippe Maraninchi de 1966 jusqu’à la mort de ce dernier en 2017. Ensemble, ils ont formé un couple uni, discret, solide. La perte de son mari, décrit par elle comme “son roi”, fut un coup d’une rare violence. Philippe était devenu lourdement handicapé après un AVC en 2014, et Évelyne, tout en continuant à assurer son rôle à la télévision, lui consacrait son temps libre, courant chaque soir à l’hôpital, puis rentrant chez elle en larmes, épuisée.

Dans sa carrière, Évelyne Dhéliat n’a pas été épargnée non plus. En 2012, elle doit s’éloigner de l’antenne pour lutter contre un cancer du sein. Elle garde longtemps le silence sur sa maladie, mais son retour à l’écran, les cheveux plus courts, soulève des rumeurs sur une possible perruque. Elle fera face, une fois de plus, avec dignité, assurant dans une interview que les critiques – qu’elles soient positives ou non – sont ce qui la pousse à se dépasser. Pourtant, elle confesse avoir souvent pleuré en silence, seule face à ses douleurs.

Après 8 ans de divorce, Evelyne Dhéliat annonce soudainement le nouvel amour  de sa vie. - YouTube

Malgré les attaques, les évolutions technologiques et les critiques sur un style jugé trop classique à l’ère numérique, elle parvient toujours à se réinventer. Elle devient directrice du service météo de TF1 en 2000, puis de LCI en 2009. Elle s’adapte à la météo numérique, aux graphismes sophistiqués, et même à la technologie de détection météo lancée par TF1 en 2012. Cette capacité d’adaptation force le respect. Elle reçoit plusieurs distinctions, dont le prix de la meilleure présentation météo en 1994 et le trophée aux festivals météo de Québec et de Montréal.

Outre sa carrière à l’écran, Évelyne s’engage aussi pour des causes sociales et environnementales. Elle publie en 2007 le livre C’est bon pour la planète et participe activement au Sidaction. Elle prouve qu’une personnalité médiatique peut aussi avoir un impact hors écran, et elle n’hésite pas à mettre sa notoriété au service d’initiatives citoyennes.

Aujourd’hui, forte de plus de cinquante ans de carrière à TF1, Évelyne Dhéliat est une figure emblématique. Son parcours est un témoignage poignant de force tranquille, d’élégance face à l’adversité, et de professionnalisme à toute épreuve. Elle incarne pour beaucoup bien plus qu’une simple “madame météo” : elle est une femme admirable, une battante, une référence. Derrière chaque bulletin météo, c’est toute une leçon de courage qui se joue.