Hansi Flick a dynamitĂ© la confĂ©rence de presse aprĂšs le match ! Sans dĂ©tour, il a encensĂ© la rĂ©action de son Ă©quipe face Ă  un Eintracht “explosif”, avouĂ© qu’il n’attendait absolument pas un hĂ©ros comme KoundĂ©, et rĂ©vĂ©lĂ© la vĂ©ritĂ© derriĂšre la colĂšre de Lamine Yamal, qu’il menace presque avec humour de “laisser sur le banc” la prochaine fois. Enfin, il a saluĂ© un Camp Nou en fusion, capable selon lui d’offrir “+5 % de puissance” Ă  ses joueurs. Une soirĂ©e Ă©lectrique, sur le terrain comme devant les camĂ©ras.

Mike Brant : la confession déchirante à sa mÚre aprÚs sa premiÚre tentative de suicide

Dans la nuit du 22 novembre 1974, la vie de Mike Brant a basculĂ©. L’icĂŽne de la chanson française, Ă  peine ĂągĂ©e de vingt-sept ans, venait de commettre sa premiĂšre tentative de suicide en se jetant par la fenĂȘtre du sixiĂšme Ă©tage de son hĂŽtel Ă  GenĂšve. Cet acte, qui a choquĂ© la France entiĂšre, rĂ©vĂ©lait soudain la face cachĂ©e d’un artiste que tous croyaient invincible, portĂ© par le succĂšs, la beautĂ© et une voix d’or. Pourtant, derriĂšre les projecteurs, Mike Brant vivait une souffrance profonde, ancienne, intime. Et c’est dans ce moment de dĂ©tresse absolue qu’il aurait confiĂ© Ă  sa mĂšre, Fania Brant, des mots bouleversants :
« Pourquoi tu ne me laisses pas partir
 »

Pour comprendre le poids de cette phrase, il faut remonter Ă  l’enfance du chanteur. NĂ© MoshĂ© Brand en 1947 en IsraĂ«l, il Ă©tait le fils de survivants de la Shoah. Sa mĂšre, dĂ©portĂ©e Ă  Auschwitz, avait vu la quasi-totalitĂ© de sa famille disparaĂźtre dans les camps. Son pĂšre, lui aussi rescapĂ©, portait des cicatrices invisibles mais indĂ©lĂ©biles. Mike a grandi dans un foyer aimant mais hantĂ© par un passĂ© dont il n’était pas responsable, mais qu’il ressentait avec une intensitĂ© presque physique. DĂšs son plus jeune Ăąge, il absorbait la fragilitĂ© familiale, la peur constante de perdre, et le devoir implicite de vivre « pour ceux qui ne sont plus lĂ  ».

ArrivĂ© en France en 1969, il connaĂźt en quelques annĂ©es une ascension fulgurante : Laisse-moi t’aimer, Qui saura, C’est ma priĂšre
 Ses chansons deviennent des tubes instantanĂ©s, et son public se compte par millions. Cependant, ce succĂšs rapide ne l’apaise pas ; il l’épuise. Mike Brant souffre d’insomnies, d’angoisses, d’un perfectionnisme qui le pousse au bord de l’effondrement. Son entourage tĂ©moigne alors de crises de panique, de pĂ©riodes de mutisme et d’un sentiment permanent d’ĂȘtre « dĂ©connectĂ© » de lui-mĂȘme.

La tournĂ©e de 1974 marque un tournant. Mike enchaĂźne concerts, interviews, apparitions tĂ©lĂ©visĂ©es, sans repos. Il est au bord du burn-out sans que ce mot n’existe encore. Ses douleurs psychologiques deviennent insupportables. C’est dans ce contexte que se produit la nuit tragique de GenĂšve. AprĂšs une journĂ©e harassante, Ă©puisĂ©, fragile, Mike Brant saute par la fenĂȘtre. Miraculeusement, il survit — mais brisĂ©.

HospitalisĂ©, immobilisĂ©, le corps meurtri, il reçoit la visite de sa mĂšre. C’est lĂ , dans ce lit d’hĂŽpital, qu’il lui aurait murmurĂ©, avec une sincĂ©ritĂ© dĂ©chirante :
« Pourquoi tu ne me laisses pas partir
 »
Une phrase qui, selon certains proches, rĂ©sumait toute sa souffrance : un mĂ©lange de culpabilitĂ©, de dĂ©sespoir, et d’un sentiment d’étouffement face aux attentes familiales et Ă  la pression phĂ©nomĂ©nale de la cĂ©lĂ©britĂ©.

Sa mĂšre, elle, ne pouvait pas accepter l’idĂ©e de perdre son fils. Elle qui avait survĂ©cu Ă  l’enfer des camps se battait pour lui transmettre la force de vivre, coĂ»te que coĂ»te. Pour elle, la vie de Mike Ă©tait sacrĂ©e : il Ă©tait la revanche sur la barbarie, la preuve que la lumiĂšre pouvait renaĂźtre aprĂšs l’horreur. Entendre son fils demander Ă  « partir » devait ĂȘtre l’une des plus grandes douleurs de sa vie.

AprĂšs cette tentative, Mike Brant essaie de reprendre le contrĂŽle. Il s’entoure d’une Ă©quipe mĂ©dicale, accepte de rĂ©duire ses concerts, et passe plusieurs semaines en convalescence. Il Ă©crit alors des chansons plus introspectives, comme Dis-lui, oĂč l’on perçoit un artiste en quĂȘte de sens, de paix, de vĂ©ritĂ©. Mais son mal-ĂȘtre persiste. Certains tĂ©moignages parlent d’un homme hypersensible, d’une tendresse immense, mais constamment rongĂ© par un sentiment d’inadĂ©quation. Mike cherchait l’amour et la reconnaissance, mais ne les ressentait jamais comme suffisants.

Le 25 avril 1975, quelques mois Ă  peine aprĂšs sa premiĂšre tentative, il est retrouvĂ© mort sous la fenĂȘtre de son appartement parisien. Cette fois, il n’y aura ni miracle ni retour. Officiellement, l’enquĂȘte conclut Ă  un suicide. Sa disparition Ă  vingt-huit ans plonge la France dans un choc immense. Comment un homme aussi talentueux, aussi lumineux sur scĂšne, pouvait-il souffrir Ă  ce point dans l’ombre ?

La phrase « Pourquoi tu ne me laisses pas partir » devient alors le symbole de la dĂ©tresse silencieuse de Mike Brant. Elle incarne le conflit entre le besoin vital de libertĂ© intĂ©rieure et la loyautĂ© envers une famille marquĂ©e par la tragĂ©die. Elle rĂ©vĂšle aussi une rĂ©alitĂ© souvent invisible : derriĂšre les grands artistes se cachent parfois des blessures profondes que ni la gloire, ni l’argent, ni l’amour du public ne suffisent Ă  apaiser.

Aujourd’hui encore, cinquante ans aprĂšs sa mort, Mike Brant continue de fasciner. Sa voix demeure inĂ©galĂ©e, et son histoire rappelle, avec force, que la souffrance psychique doit ĂȘtre entendue, comprise et accompagnĂ©e. Sa vie, courte mais intense, est celle d’un homme qui a illuminĂ© des millions de personnes mais n’a jamais rĂ©ussi Ă  Ă©clairer ses propres tĂ©nĂšbres.