C’est un moment de télévision que beaucoup n’oublieront pas de sitôt. Ce jeudi soir, alors que le générique du journal de 20 heures de France 2 résonnait pour l’une des dernières fois sous sa voix, Anne-Sophie Lapix a décidé de tirer sa révérence d’une manière totalement inattendue, poétique et libre. Après huit années à la tête du JT, la journaliste emblématique a choisi de dire adieu non pas dans la gravité, mais dans la légèreté, avec un sourire sincère et quelques notes de musique qui ont enchanté les téléspectateurs.

Tout a commencé avec l’annonce officielle de son départ, confirmée par France Télévisions le 27 mai 2025, après plusieurs semaines de rumeurs persistantes. Officiellement, la décision aurait été motivée par des audiences jugées “trop faibles” comparées à celles de TF1, qui devance régulièrement France 2 de plus de 2,5 millions de téléspectateurs. Mais, en réalité, de nombreux observateurs y ont vu un changement stratégique de la chaîne, désireuse de renouveler son image et de donner un “nouveau souffle” à son JT. Quoi qu’il en soit, Anne-Sophie Lapix, fidèle à sa réputation de professionnelle élégante, n’a jamais laissé transparaître la moindre rancune.

Ce jeudi-là, tout le monde s’attendait à un journal classique. Mais au fil des sujets, la journaliste a commencé à surprendre son équipe et les téléspectateurs par des petites touches de fantaisie. D’abord un clin d’œil, puis une phrase chantonnée… jusqu’à ce qu’elle entonne, à la stupéfaction générale, quelques vers de “La Java de Broadway” de Michel Sardou, puis “La Grenade” de Clara Luciani. Entre deux reportages, elle a laissé sa voix s’échapper avec humour, malice et autodérision.

Les internautes n’ont pas tardé à réagir. En quelques heures, les extraits de cette séquence inédite ont envahi X (anciennement Twitter), Instagram et TikTok. Les commentaires étaient unanimes : “un vent de fraîcheur”, “un adieu plein de classe”, “le JT comme on aimerait le voir plus souvent”. Beaucoup ont salué son audace, sa spontanéité et surtout la symbolique de ce moment : une femme qui, après des années de rigueur journalistique, s’autorise enfin à être elle-même à l’antenne.

Certains chroniqueurs ont même parlé d’un “geste libérateur”, d’un acte à la fois intime et public, révélant la part humaine d’une présentatrice souvent perçue comme distante. Car derrière la façade sérieuse du JT, Anne-Sophie Lapix a toujours cultivé une personnalité joyeuse, vive, et passionnée de musique. Ses proches confirment qu’elle adore chanter et qu’elle a voulu faire de cette dernière édition une célébration du plaisir, de la liberté et de la vie.

À la fin du journal, ses adieux ont été sobres mais émouvants. “Voilà, c’est fini”, a-t-elle glissé en reprenant les mots de Jean-Louis Aubert, avant de conclure sur un sourire éclatant. Un dernier salut, simple mais chargé d’émotion, avant de laisser la place à Sébastien Thomas pour la météo, dans un studio traversé de rires et d’applaudissements.

Côté succession, le mystère reste entier. Plusieurs noms circulent déjà dans les couloirs de la rédaction : Caroline Roux, actuellement en poste sur “C dans l’air”, apparaît comme la favorite. Mais d’autres journalistes comme Maya Lauqué, Sonia Chironi ou Léa Salamé seraient également pressenties pour reprendre le flambeau. France Télévisions cherche, semble-t-il, à insuffler une nouvelle énergie au 20 heures, dans un contexte médiatique de plus en plus concurrentiel.

Pour beaucoup, le départ d’Anne-Sophie Lapix marque la fin d’une époque. Arrivée en 2017, elle avait su imposer son ton, son exigence et sa rigueur tout en restant accessible. Malgré les critiques et les comparaisons incessantes avec les figures historiques du JT, elle a toujours défendu une vision moderne de l’information, mêlant analyse, ouverture et bienveillance.

Ce dernier journal, à mi-chemin entre le sérieux et la fantaisie, résume à merveille son parcours : celui d’une femme libre, curieuse, et passionnée, qui n’a jamais cessé de croire qu’on peut informer sans renoncer à la chaleur humaine.

En reprenant les paroles de Baloo, l’ours du Livre de la Jungle“Il en faut peu pour être heureux, vraiment très peu pour être heureux” – Anne-Sophie Lapix a transmis, pour son dernier JT, un message simple mais lumineux. Une leçon d’humilité et de joie, comme un sourire adressé à tous ceux qui l’ont suivie pendant huit ans. Et si ce n’était pas une fin, mais simplement un nouveau début ?

“Quand on fait la java le samedi à Broadway, ça swing comme un médon… Prends garde sous mon sein la grenade…” chante-t-elle encore dans les esprits, symbole d’une journaliste qui aura choisi de quitter la scène en musique — avec panache, humour et liberté.