Depuis la disparition de Lina le 23 septembre 2023, l’inquiétude ne faiblit pas dans l’est de la France, notamment à Saint-Blaise-la-Roche, petite commune du Bas-Rhin où l’adolescente a été vue pour la dernière fois. Les jours passent, et l’espoir de retrouver la jeune fille saine et sauve s’amenuise, mais les efforts pour comprendre ce qui lui est arrivé restent constants. Une information judiciaire a été ouverte pour enlèvement et séquestration, mobilisant d’importants moyens d’enquête.

Disparition de Lina : 3 pêcheurs dans le viseur des enquêteurs, “Les images  ont confirmé que…”

Lina, âgée de seulement 15 ans au moment des faits, devait se rendre à la gare de Saint-Blaise-la-Roche ce matin-là pour rejoindre son petit ami à Strasbourg. Elle ne prendra jamais ce train, et ses proches donneront rapidement l’alerte. Très vite, les forces de l’ordre commencent à reconstituer son trajet et à examiner toutes les pistes possibles. Un élément central de cette enquête est la fameuse piste cyclable qu’elle était supposée emprunter pour se rendre à la gare. C’est là qu’interviennent des images de vidéosurveillance réquisitionnées par les gendarmes.

Selon un témoignage recueilli par l’équipe du “Nouveau Détective”, les gendarmes se sont rendus chez un habitant local, propriétaire de caméras pointées précisément sur cette fameuse piste. L’intervention a eu lieu un dimanche soir à 20h15. Les forces de l’ordre ont alors procédé à la réquisition des enregistrements vidéo.

Et le constat est formel : Lina n’est pas apparue sur ces images ce matin-là. « Elle n’est pas passée par ici, c’est sûr à 100% », affirme cet habitant. Ce détail, en apparence anodin, est pourtant lourd de conséquences : il signifie que la jeune fille n’a peut-être jamais emprunté le chemin qu’on lui prête, ou alors qu’elle a disparu avant même de s’y engager.

Les images vidéo n’ont pas seulement permis d’écarter le passage de Lina sur cette portion de route. Elles ont également permis d’identifier la présence de trois hommes, décrits comme des pêcheurs réguliers, ayant leur carte à l’année. Ces trois individus, tous pères de famille, étaient bel et bien présents au bord de l’étang ce matin-là. Leur présence a été confirmée par les enregistrements, et ils ont indiqué n’avoir rien vu d’inhabituel, encore moins le passage d’une adolescente correspondant à la description de Lina.

Lina, enquête au cœur de la forêt alsacienne

Ce genre de détail est crucial pour les enquêteurs. Non seulement il permet de vérifier des pistes, mais il permet aussi d’en écarter. Dans cette affaire particulièrement médiatisée, chaque témoignage, chaque image, chaque information peut constituer un élément clé du puzzle. L’absence de Lina sur les vidéos de surveillance soulève des questions majeures : est-elle partie plus tôt ou plus tard que ce que l’on croyait ? A-t-elle pris un autre chemin ? A-t-elle été interceptée avant même de quitter une zone sans caméras ?

Les autorités restent discrètes sur l’avancée de l’enquête. Ce silence alimente les spéculations sur les réseaux sociaux, où les théories les plus farfelues côtoient des appels sincères à l’aide et à la solidarité. La disparition de Lina a bouleversé l’opinion publique et suscité un élan de soutien massif à sa famille. Des battues ont été organisées, des affiches placardées, des recherches menées bénévolement par des anonymes dans les bois, les étangs et les sentiers de la région. En vain, jusqu’à présent.

Ce que montre cette affaire, c’est aussi la complexité croissante des enquêtes de disparition à l’ère numérique. Les outils technologiques peuvent parfois aider considérablement – comme les caméras de surveillance dans ce cas –, mais ils montrent aussi leurs limites. L’absence de Lina sur les images permet d’écarter une piste, mais elle laisse surtout planer un mystère encore plus profond. Où est-elle passée ? Qui a pu la voir en dernier ? Et surtout, pourquoi personne ne semble avoir remarqué quoi que ce soit d’inhabituel ce matin-là ?

Disparition de Lina : à Plaine, dans le village de l'adolescente,  l'insupportable attente - Le Parisien

Dans une telle affaire, le temps joue contre les enquêteurs. Plus les jours passent, plus les indices s’estompent, les souvenirs s’effacent, les pistes refroidissent. Pourtant, l’engagement des forces de l’ordre reste entier. Les gendarmes, assistés de plusieurs services spécialisés, continuent d’explorer toutes les hypothèses : enlèvement, fugue, accident, voire acte criminel prémédité.

L’émotion reste palpable dans la commune de Saint-Blaise-la-Roche. Les habitants, bien que discrets, continuent de témoigner leur soutien à la famille. Beaucoup refusent de croire à une disparition volontaire. Lina est décrite comme une jeune fille joyeuse, sociable, aimée de ses proches, sans antécédents particuliers ni conflits connus.

En attendant que l’enquête progresse, une chose est sûre : Lina manque cruellement à ceux qui l’aiment. Et tant qu’elle ne sera pas retrouvée, l’angoisse ne quittera ni sa famille, ni les enquêteurs, ni les nombreux anonymes qui, depuis des mois, espèrent encore une issue heureuse.