La disparition du petit Émile, âgé de seulement deux ans, survenue le 8 juillet dernier dans le hameau du Haut-Vernet, continue de bouleverser l’opinion publique plus de neuf mois après les faits. Alors que les recherches n’ont jamais cessé, l’enquête s’oriente aujourd’hui vers un passé familial troublé, celui du grand-père maternel de l’enfant, Philippe Vedovini, l’un des derniers à avoir vu Émile vivant. Les enquêteurs, méticuleux et déterminés, ont épluché les antécédents de tous les proches d’Émile, comme il est d’usage dans ce type d’affaire.

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C’est dans ce cadre que le passé de Philippe Vedovini est ressorti, semant le trouble, mais sans pour autant établir sa responsabilité directe dans la disparition du petit garçon. Ce que l’on apprend aujourd’hui, c’est qu’il a été entendu en 2018 par la police judiciaire de Lille dans une affaire de violences présumées sur mineurs, alors qu’il officiait dans une communauté religieuse catholique traditionaliste dans le nord de la France dans les années 1990.

Il avait alors 26 ans et se faisait appeler « père Philippe ». Il occupait une position d’autorité éducative et spirituelle dans cette structure fermée, où il a été décrit par d’anciens pensionnaires comme un homme strict, autoritaire, parfois violent. Plusieurs témoignages recueillis par les enquêteurs font état de comportements brutaux : des gifles, des coups de pied, et même des coups de poing, bien que Philippe Vedovini ait nuancé ses gestes en parlant de réactions ponctuelles, non systématiques. Placé à l’époque sous le statut de témoin assisté, il n’a jamais été mis en examen ni condamné.

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Pourtant, cette part sombre de son passé ressurgit aujourd’hui à la lumière de la tragédie que vit sa famille. Loin de Marseille et des trafics évoqués en parallèle dans les rumeurs, l’enquête reste concentrée sur le contexte immédiat du drame : la maison de vacances familiale, le hameau isolé, et les tensions internes qui pourraient avoir joué un rôle. Des anciens élèves de la communauté religieuse ont également été auditionnés récemment pour confirmer ou infirmer les comportements rapportés.

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Si aucun lien direct n’est, à ce jour, établi entre le passé de Vedovini et la disparition d’Émile, la justice explore toutes les pistes, aussi dérangeantes soient-elles. Car dans cette affaire où l’émotion côtoie le silence, où les souvenirs se mêlent aux doutes, chaque indice compte. Et si le grand-père d’Émile n’est pour l’instant ni accusé, ni inculpé, le fait que son nom soit associé à des soupçons passés de maltraitance ajoute à la complexité d’un dossier déjà douloureux.

Tandis que la famille continue de vivre dans l’attente et l’incertitude, la France entière garde en mémoire le visage souriant du petit blondinet disparu un jour d’été, et espère qu’un jour, enfin, la vérité éclatera.