Un paisible après-midi de juillet 2023, dans le village montagnard d’Hauvernet, situé au cœur des Alpes-de-Haute-Provence, s’est transformé en l’un des drames les plus bouleversants de la décennie en France. Ce jour-là, alors que le soleil baignait les maisons de lumière dorée et que les enfants jouaient dans les jardins, Émile Soleil, un petit garçon de deux ans et demi, a disparu sans laisser de trace.

Avec ses cheveux blonds et ses yeux pétillants de malice, Émile était en vacances chez ses grands-parents maternels, dans une maison familiale où se trouvaient également plusieurs de ses cousins et cousines. Il était vu pour la dernière fois marchant sur une route tranquille du village, vêtu d’un t-shirt jaune, d’un short blanc et de petites chaussures de randonnée. Quelques instants plus tard, sa grand-mère découvre son absence. L’alerte est immédiate.

Mort du petit Emile

Ce qui aurait pu être une simple fugue de quelques minutes s’est vite transformé en un cauchemar national. Les recherches s’organisent rapidement : hélicoptères, chiens renifleurs, gendarmes, militaires, bénévoles, tout le monde participe. Pendant des jours, Hauvernet devient le centre d’un immense élan de solidarité. La forêt est fouillée mètre par mètre, les rivières sondées, les granges inspectées. Mais aucun indice. Aucun cri. Aucun objet appartenant à l’enfant. L’affaire prend alors une ampleur nationale. Les médias affluent, les théories se multiplient. Émile a-t-il été enlevé ? Est-il tombé dans un ravin ? Un accident a-t-il été dissimulé ?

Les regards se tournent vers la famille Soleil, originaire de La Bouilladisse, près de Marseille. Catholiques pratiquants, discrets mais soudainement propulsés dans la lumière, les parents d’Émile, Marie et Colomb, n’étaient pas présents à Hauvernet au moment des faits. C’est donc aux grands-parents, Philippe et Anne Vedovini, que l’enfant avait été confié. Le passé de la famille commence à être scruté, disséqué. Le grand-père Philippe, ancien membre d’un ordre religieux, avait été entendu dans les années 1990 dans le cadre d’une enquête pour violences dans un pensionnat, sans jamais être condamné. Ce passé trouble, bien que lointain, ravive les suspicions.

Émile est porté disparu et mort : des indices liés au grand-père du garçon  sont donnés - YouTube

Neuf mois passent. Le 30 mars 2024, alors que l’affaire semblait être dans une impasse, un randonneur découvre un crâne et quelques dents sur un sentier forestier, à moins de deux kilomètres du village. L’ADN confirme l’impensable : il s’agit d’Émile. Quelques jours plus tard, ses vêtements sont retrouvés à proximité. Pourtant, cette zone avait été soigneusement fouillée dès les premières heures de la disparition. Comment expliquer que le corps ait échappé aux recherches pendant si longtemps ? A-t-il été déplacé ? Déposé après coup ? Le mystère s’épaissit.

La France entière est sous le choc. La douleur est immense pour les proches, mais aussi pour tous ceux qui avaient suivi l’affaire avec espoir et angoisse. Les funérailles d’Émile ont lieu en février à la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Marseille, dans un silence pesant. La famille appelle au respect et à la vérité. Pourtant, l’enquête prend une tournure inattendue.

Mort du petit Emile

Le 25 mars 2025, une annonce fracassante tombe : les grands-parents Vedovini, ainsi que deux de leurs enfants adultes, sont interpellés et mis en examen pour meurtre avec préméditation et recel de cadavre. La nouvelle stupéfie le pays. Que s’est-il réellement passé dans cette maison d’altitude ce jour-là ? Pourquoi Émile a-t-il disparu, et comment son corps a-t-il été retrouvé si tardivement, dans une zone déjà explorée ? Les enquêteurs poursuivent leur travail, déterminés à lever le voile sur cette énigme qui a bouleversé une nation entière.

Aujourd’hui encore, Hauvernet peine à retrouver sa quiétude. Le nom d’Émile Soleil est devenu symbole d’innocence brisée, de mystère non élucidé, et d’un besoin universel de vérité et de justice. Dans les Alpes, le silence n’a plus la même saveur.