Qui était Émile Louis dans l’intimité de sa propre famille ? Le tueur en série a eu 4 enfants, et 3 femmes.

Le boucher de l’Yonne“, Émile Louis, est mort il y a 12 ans, en prison, le 20 octobre 2013. Cet ancien conducteur de bus avait été condamné à la perpétuité pour de multiples assassinats et viols, dans les années 80.

Libéré dans les années 90, il avait été recondamné dans les années 2000. Si les enquêteurs ont toujours pensé qu’il y en avait plus, il a avoué les meurtres de 7 jeunes orphelines handicapées mentales dans la région d’Auxerre à la fin des années 1970.

Lui-même enfant de l’assistance publique, le natif d’Auxerre avait été abandonné par sa mère aux premiers jours de sa vie. Baptisé de deux prénoms, Emile et Louis, il sera alors adopté par une famille d’accueil. Il grandit entre un père maçon et fossoyeur, et une mère autoritaire et froide.

La jeunesse du tueur

Puis, ses deux sœurs seront tondues après l’occupation, en 1944. Un choc pour lui, raconteront ses biographes. Turbulent à l’adolescence, il est envoyé dans un centre de délinquance en Saône-et-Loire, où il est violé.

Et, bien avant de se choisir un travail de chauffeur d’autocar, où il a pu sévir, Émile Louis avait fondé une famille. Et nombreuse. À l’âge de 20 ans, il avait épousé Simone Delagneau. Avec elle, il aura deux filles, Maryline et Manoëlle, et deux fils, Fabrice et Fabien.

À son procès en 2004, l’une de ses filles, Maryline a dit que son père l’avait violé deux fois quand elle avait cinq ans.

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Au même procès, devant les assises d’Auxerre, elle avait aussi raconté une scène terrifiante. Elle avait dit qu’elle avait vu son père, qu’elle n’appelle jamais papa danser dans un bois autour d’une jeune fille ligotée à un arbre avant de l’éventrer.

Accusé par sa fille et sa première femme

À 48 ans, elle l’avait décrit comme un “prédateur”. Dans son journal intime, sa mère Simone (morte au moment du procès) avait, elle aussi, écrit : “Mes enfants, croyez-moi, je regrette de vous avoir conçus avec un tel homme. Je sais que moralement votre vie est un enfer. Si Dieu existe, il n’est pas juste. Ce démon vit tranquillement pendant que vous souffrez. Il n’en a rien à faire. Ce démon ricanera toujours“.

Une version que ne cautionnaient pas les 3 autres enfants du tueur. Fabien Louis avait en effet parlé d’une famille tout à fait normale. Pour lui et sa sœur Manoelle, il y avait eu “complot” contre leur père, et “des gens puissants derrière”.

Émile Louis infiltre une autre famille

Émile Louis et sa première femme se séparent en 1978 après 24 ans d’union. “Elle n’était pas portée sur le sexe”, dira-t-il. Alors qu’il transporte déjà de jeunes handicapés scolarisés dans les instituts médico-éducatifs, dans son bus, il devient l’amant de Gilberte Binoche Leménorel, nourrice agréée. Elle est elle-même maman de 5 enfants et en accueille de la DDASS en plus.

Il divorce, part vivre avec elle et devient chef de famille chez elle. C’est à cette période-là qu’il reconnaîtra des agressions sexuelles sur trois fillettes dont sa compagne à la charge. Il partira alors en prison.

Une nouvelle victime du tueur en série Émile Louis a-t-elle été découverte ?

En 2004, les aînés de Gilberte, Béatrice, Marie-Christine, Yvan, avaient, eux aussi, témoigné contre lui. Ils avaient assuré : “Nous, on n’a rien demandé et rien compris. C’était le choix de maman, on n’avait rien à dire.”

Et d’ajouter : “Avec lui, on a connu l’enfer”, décrivant une vie “cauchemardesque“. “Et là, ça a été le début de la descente aux enfers pour mes frères et mes soeurs”, a raconté Béatrice, l’aînée. Les enfants savaient tout, et leur mère, “Elle a préféré le croire et le protéger lui, plutôt que ses enfants”, poursuit Béatrice.

Mais le carnage ne s’arrête pas là. À sa sortie de prison, en avril 1992, Émile Louis épouse en secondes noces Chantal Paradis à Draguignan. En janvier 2001, elle portera plainte contre lui à Draguignan pour viol et tortures commis sur elle après l’avoir droguée aux médicaments entre 1992 et 1995. Elle raconte aussi le cas de sa fille Karine, issue de son premier mariage, qui était alors âgée de 14 ans. De son côté aussi, Karine a déposé plainte contre son beau-père en janvier 2000 pour agressions sexuelles.

Au moment du procès, on avait appris que l’ancien chauffeur de bus avait l’habitude tous les soirs de donner à boire à sa femme une potion pour lui faire perdre conscience. Il en profitait alors pour l’attacher et lui entailler le sein gauche, afin d’en recueillir le sang. Émile Louis a expliqué que c’était un “jeu érotique”. En tout, Émile Louis a reconnu avoir enlevé et tué sept disparues de l’Yonne.