Gérard Depardieu : “Ma préoccupation principale, c’est moi”

[Musique] C’est un ogre à saagi qui se lève tôt le matin, qui médite et qui préfère lire et se nourrir des textes sacrés plutôt que de s’ennuyer à apprendre les répliques des films qu’il accepte encore de jouer. Il dit de lui qu’il est grand ouvert et qu’il préfère être cette grosse éponge qui se répand qu’un p sec sans âme.

 De par Dieu est un monstre qui aime monstrueusement la vie. C’est pour cela qu’il la brûle sans se ménager et en toute liberté. C’est pour cela qu’il a tout naturellement appelé son dernier livre monstre. J’aime trop la vie, je dis mais mais je n’aime pas m’ennuyer. Il y a des gens qui ont des raisons de perdre l’espoir, mais moi au contraire, je trouve toujours l’espoir dans le regard des autres. Et c’est tout.

 C’est quand je regarde les autres, je me dis que la vie est belle et peut-être parce que je suis un survivant et que dans le premier, j’en parle que je ne devais pas m’être, mais je suis né et je suis amoureux de la vie. et vous parlez de votre corps cabossé, de vos pontages, votre respiration qui est moins forte qu’avant, mais ce corps vous empêche pas de vivre.

Non, puis je dirais que ça va même de mieux en mieux. Je dirais que en vieillissant, je pense que peut-être que ce qui ralentit la vie qui sait quand on est trop à l’écoute de son corps. Moi, je l’écoute de moins en moins. Le cœur va parfaitement. C’est vrai, je ne bois pas parce que je ne suis plus attaqué comme un vent dans des sensibilités.

et où j’avais besoin de de m’assommer. Euh quand il y a trop de bruit, trop de de choses autour, je quitte le pays et puis je ne j’ai j’utilise pas de téléphone. J’ai j’ai un téléphone très ancien. Et vous écrivez “La foule est bête, la masse est con”. Au-delà de cinq personnes, ça fait trop de bruit, je me taire ou je me tire.

C’est-à-dire que oui, c’est vrai que cinq personnes c’est l’idéal. C’est comme de partager une bouteille. On la partage à tr mais c’est vrai que le bruit me dérange que les conversations que j’entends, je préfère quand je ne comprends pas la langue, faut aller voir d’autres cultures, d’autres souffrances, d’autres joies, d’autres douleurs, d’autres amours.

Il y a un chapitre absolument magnifique qui s’appelle Mes saisons. Je lis quelques lignes. Quand le passé me rattrape, que cette société me désespère, que trop de choses me blessent, je préfère me retirer pour lécher mes plais. C’est ce qu’on appelle un peu la sagesse. La sagesse, c’est simplement cesser de penser trop à soi dans ses douleurs, dans son narcissisme, dans son hystérie.

 Car c’est vrai qu’on est dans une société un peu hystérique. Et vous dites maintenant, je suis un sauvage qui connaît ses pièges. Oui, je dis que moi-même je revendique mon droit à la connerie et j’en ai par exemple des réactions aussi qui peuvent parfois être un tout petit peu exagéré mais ça fait partie de ça fait partie de de moi.

 On n’est pas obligé de m’aimer. Je veux dire c’est je serai je je cherche pas à me faire aimer ni même à plaire. Vous êtes conscient de votre propre mythologie ? Printignan disait l’autre jour, de part Dieu, c’est l’acteur le plus important du monde. Non mais ça c’est ce que c’est ce dont les gens ont besoin.

 Moi je ne je ça m’est égal et franchement je le dis en toute sincérité, c’est pas d’abord en plus ce métier je ne le fais jamais. Enfin je l’ai fait avant parce que j’avais des craintes, des peurs, des choses comme on a comme tous les acteurs et puis avec le temps j’ai compris qu’il y avait rien à faire. Il a qu’à dire simplement ce qu’on a à dire.

 C’est écrit et d’ailleurs moi je la prends même plus. Je me le mets dans l’oreille, je me mets des choses et puis ça ne m’intéresse plus. Je préfère penser à autre chose. Alors les gens sont étonnés, ils disent “Bah oui, mais il triche, il triche de quoi ?” “Je triche pas. C’est ma façon à moi de faire ça, ce métier.

On découvre un de par Dieu qui se lève tôt le matin. Ah oui ! qui a besoin du silence et qui a besoin des grands textes pour vivre aujourd’hui. Surtout les grands textes, même ceux qu’on comprend pas la première lecture, on les religie notamment les textes religieux que ce soit la galotte du Talmud de Babylone que ce soit la Torah, l’Ancien Testament, le Nouveau Testament et les premières sourates du Coran.

 Vous savez pourquoi vous avez tant besoin de lire Saint-Augustin, de lire le Coran, de lire les les textes sacrés. C’est une recherche de quoi ? C’est pas une recherche déjà. Essayez de lire Saint-Augusta. Essayez de voir un peu dans les confessions. C’est un peu comme Rasmoutine la rédemption après avoir touché le fond.

 Mais le fond il est est profond et après il faut remonter dans la rédemption qui nous amène vers d’autres une purification. Donc non, Saint-Augustin est quelqu’un qui est je préfère lire Saint-Augustin que la plupart des 660 livres qui vont faire la prochaine rentrée littéraire. Il n’y a pas de deux par Dieu sans colère.

 Il y a une seule colère dans le livre. Toujours cette même légende sur moi. Celle du mec qui a pissé dans un avion qui est bourré en permanence qui a reçu un passeport de Poutine qui chit sur la France et les Français et ral bol. C’est pas la France. Les français, je les aime beaucoup mais je les vois, je je me rends compte qu’ils sont de plus en plus tristes.

 Mais ce n’est pas les Français ma préoccupation principale. C’est quoi votre pré ? C’est moi comme d’ailleurs je je suis assez franc pour le dire. Donc à partir du moment où on se fait chier, vous n’avez pas continué à vous faire chier. Donc je vais ailleurs. Vous parlez de la nostalgie en disant vous êtes nostalgique de rien.

 On vit sans arrêt avec ce qu’on a vécu, des épreuves qui sont parfois douloureuses. Mais je je je veux pas annuler ces chosesl au contraire, je m’en sers tous les jours. Et vous dites pardon à vos enfants. Vous demandez pardon à vos enfants de pas avoir été assez présent. On est toujours comment dire jugé un peu par ses enfants.

 Je pense que la douleur de Guillaume et puis bon c’est ses excès font partie d’une nature exactement comme Ro avait. Mais Rambo était Rau. Voilà. Il avait la jambe coupée d’ailleurs comme Guillaume. Il a fait ses aventures, ses choses, mais c’est il a ramené des c’était c’était un génie. Vous pensez d’ailleurs que c’est la justice française qui a qui a tué Guillaume ? Oui, bien sûr.

 C’était l’acharnement d’une juge d’application des PENES qui a été pour beaucoup dans le désordre qu’a vécu Guillaume par la suite. Parce que pour deux grappes d’héroïne qu’on condamne un enfant de 15 ans à 3 ans de prison ferme, non. Vous parlez aussi des des héritiers en leur disant “Bréz l’argent que votre père a sué à gagner.

 Vivez libre libre de l’argent.” Je suis absolument désintéressé de l’argent vraiment. Et ma foi, quand j’étais sur les routes avant, je me contentais de ce que j’avais. Ce n’est pas un rêve en soi que de posséder un, une maison. Vous savez ça cette maison il y a très longtemps, je la range mais il faut aller elle est elle est à qui veut la prendre puisque je ne veux plus rien posséder non pas par conviction religieuse mais simplement par liberté.

Dans les liv par tout, vous parlez d’argent, vous parlez de l’amour, vous dites “Je ne suis pas un collectionneur de cul, je préfère l’étinte à la pénétration. Bah oui, c’està dire que maintenant on est dans une époque de pénétration puisque toutes les les affiches les publicités c’est toujours un peu salasse même les Vous êtes pornographique même dans le livre.

Bah oui, on est dans un monde de pornographie. Oui, c’est sûr. Et vous finissez le livre sur le chapitre de la mort. La mort ne vous fait pas peur ? Ah ben non. Vous savez quand on s’endort, si on se réveille pas le matin, vous allez vous dire tiens, je suis mort. Et vous pensez même qu’on ne meurt pas par hasard.

 On meurt lorsqu’on est fatigué de la vie. On meurt Oui, comme dirait Oui, il y a des choses qui qui sont des signes avantcoureur. D’ailleurs, je me rends compte que j’ai pas été assez attentif ça à Jean Carmé, à Barbara, à Maurice Piala, Maurice Maurice, oui, parce qu’il y avait la maladie. On dit souvent des géants qu’s ont des pieds d’argile.

 C’est quoi votre pied d’argile à vous ? D’abord, je sais pas si je suis un géant plus puis c’est pas tellement intéressant de voir le monde de là-haut. Il fait froid là-haut. Ça sent pas la merde en bas. C’est ce qu’ils disent au général. Mais je suis entre les deux entre la merde et le et la neige. Et vous vous pensez que là-haut il y a il y a il y a tous ceux que vous avez aimé qui ne sont plus là ? Ah non, ça je ne crois pas parce que j’ai autour de moi.

 Ils sont là, ils sont partout. C’est moi qui les fait vivre. Vous savez quand on pense à une chose d’un seul coup quand on voit une chose et que tout à coup pouf il y a des mots qui reviennent de quelqu’un qui est parti entre guillemets. Ça veut dire c’est quelqu’un est là. En ce moment on parle beaucoup de Barbara.

 Des films tournent autour de Barbara. Ah oui parce que c’est le 20e anniversaire de sa mort. Et vous qui avez tant aimé Barbara, qu’est-ce que vous pourriez nous dire d’elle ? Bah c’est-à-dire j’ai fait un deuil de 20 ans. J’ai pas pu l’entendre pendant 20 ans. Vous pouvez l’entendre à nouveau là ? Je peux l’entendre à nouveau ? Non, je je que je je communique avec elle.

 Je l’ai en moi. Revenons au libre. D’où vous vient cet instinct de la liberté ? Ben je sais pas, je pense que celui qui n’a pas la pulsion de mes libertés, bah je le plains. La liberté c’est simplement de de la découverte des autres et de la vie. Voilà. Bon ben, je pense qu’il est impeccable. Maintenant un bon 7 à 8.

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