Hervé Vilard est un chanteur qui ne se présente plus. Si le grand auteur-compositeur-interprète a tiré sa révérence sur sa carrière musicale depuis plusieurs années, nul n’a oublié son mythique “Capri c’est fini”. Expliquant son départ de la scène, l’artiste confiait à France Dimanche : “Je ne veux pas devenir un vieux chanteur rabougri qui tremble de la mâchoire comme j’en vois beaucoup. Je n’ai aucune envie de faire pitié.” Une déclaration qui résume bien la philosophie de cet homme dont la vie fut jalonnée de drames, mais qui a toujours su se relever.

 

Hervé Vilard a eu une **enfance particulièrement difficile**. Le petit René Villard, de son vrai nom, est orphelin de père et élevé par sa mère jusqu’à ses 6 ans. C’est alors qu’on lui retire le droit de s’occuper de son fils. Il grandit ensuite au sein de l’**orphelinat Saint-Vincent de Paul** à Paris, dans une atmosphère délétère. Plusieurs fois, il tente de s’échapper, sans succès. Malheureusement, le petit René Villard est maltraité, subissant des coups de martinet dès ses 6 ans.

Hervé Vilard ruiné ? Cette décision radicale qu'il a dû prendre "la mort  dans l'âme", "Depuis un certain temps…"

Il a confié au micro de RMC des souvenirs déchirants : “On laissait tomber le crayon, se pencher et baisser notre braguette. On se laissait un peu tripoter parce qu’on avait le droit à des bonbons. Ça m’est arrivé, mais pas avec des curés, ça m’est arrivé en orphelinat. Même les juges dans les années 50 faisaient des attouchements sur les enfants de l’orphelinat Saint-Vincent de Paul.”

 

La vie en dehors des murs de l’orphelinat n’est pas non plus réjouissante. Le petit René Villard est trimballé de famille d’accueil en famille d’accueil. À 16 ans, le futur chanteur s’enfuit à Paris où il passe son temps à fréquenter les prostituées du quartier de Pigalle.

Le destin bascule lorsqu’il est invité à un vernissage, alors qu’il n’a pas encore dix-huit ans. C’est là qu’Hervé Vilard rencontre celui qui fut le secrétaire de Jean Moulin, **Daniel Cordier**. Ce dernier devient son tuteur légal et son mentor. Il l’encourage à prendre des cours de chant et à poursuivre dans la voie de la musique. Hervé Vilard est ensuite repéré lors d’une audition et signe avec le label Mercury Records. C’est le début du succès et la fin de la misère.

Hervé Vilard - Le condamné à mort - YouTube

En 1965, alors que le chanteur n’est pas encore connu du grand public, il écrit **”Capri c’est fini”** en s’inspirant d’une publicité touristique, sans se douter que le morceau sera son plus grand succès. Lorsque l’artiste en herbe propose la chanson à son label, celui-ci est peu enthousiaste. Alors que le morceau “Un monde fait pour nous” doit être choisi comme titre favori du 45 tours, c’est le producteur **Roland Vincent** qui décide de mettre en avant “Capri c’est fini”. Une sage décision puisque le single se propulse en tête des ventes.

Selon l’ouvrage “Grande histoire et petits secrets des tubes de l’été”, le chanteur enregistre le titre en deux prises seulement, en chantant en direct avec les musiciens. Ce succès fulgurant marque le début d’une carrière exceptionnelle pour Hervé Vilard, lui permettant de se construire et de tisser un destin dont il est devenu le seul maître, malgré un passé douloureux.

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