Pendant plus d’un demi-siècle, il fut l’incarnation de l’élégance espiègle, du sarcasme sous la moustache et de l’art de faire le « singe », comme il aimait le dire lui-même. Jean Rochefort, le grand homme du cinéma français, n’aura jamais cessé de jouer, de rire, de s’amuser de son propre destin. Pourtant, derrière la façade du dandy farfelu et de l’homme-cheval se cachait une âme hantée, marquée par des traumatismes d’enfance d’une violence inouïe et des doutes existentiels d’une profondeur désarmante. Lorsqu’il se livrait dans ses mémoires et lors de confessions rares, le public découvrait un Rochefort plus vrai, plus nu que jamais : un artiste qui avait bâti soixante ans de carrière non pas pour la gloire, mais pour l’amour de ses chevaux, et un homme qui dut attendre la vieillesse pour enfin remercier l’ami qui lui avait sauvé la vie.

Le cauchemar de l’enfance
Son témoignage s’ouvre sur un choc : « J’espérais que ma mère ferait une fausse couche. » Une phrase glaçante, révélant une angoisse existentielle précoce et un sentiment d’inutilité. Rochefort, enfant de la guerre, grandit à Vichy, là où son père travaillait dans le pétrole. À quatorze ans, il fut témoin de scènes d’une barbarie absolue lors de l’Épuration. Il se souvenait des femmes rasées, lapidées, souillées d’urine et de crachats, de nourrissons brandis comme des trophées, et de cris d’hommes torturés demandant qu’on les achève. Ces images imprimées à jamais dans son esprit firent naître en lui une méfiance viscérale envers l’humanité. « Nous sommes potentiellement tous des monstres », dira-t-il plus tard. Derrière ses rôles comiques, c’était un cri silencieux, une manière de rire pour ne pas pleurer.
Le trio magique
Malgré cette noirceur, Rochefort devint l’un des visages les plus aimés du cinéma français. Au Conservatoire, il forma un trio légendaire avec Jean-Paul Belmondo et Jean-Pierre Marielle. Mais parmi eux, il se voyait comme « le plouc » : maigre, timide, impubère et complexé. Il plaisantait en disant qu’il mangeait sa choucroute dans le lavabo. La moustache, sa signature, naquit de ce manque de confiance : « J’ai horizontalisé mon sort grâce à la moustache. » Grâce à ce détail, il transforma son image et devint l’incarnation du charme décalé.
L’amour des chevaux
Derrière sa carrière, il y avait une passion plus forte que tout : les chevaux. Rochefort avouait sans détour qu’il avait tourné de nombreux « films d’avoine et de foin » uniquement pour nourrir ses bêtes. Il disait en rire, mais aussi en avoir honte. Il pleura plus d’une fois dans son écurie, notamment lorsqu’un poulain qu’il croyait mort reprit vie dans ses bras. Ces moments de vérité, loin des plateaux de cinéma, étaient ceux qui le touchaient le plus.
Le plus beau compliment de sa carrière, racontait-il, ne venait pas d’un critique ou d’un César, mais d’un homme croisé sur un marché qui lui lança : « Rochefort, je t’ai vu à la télé, paraît que tu fais du cinéma. » Ce fut pour lui un aboutissement : être reconnu comme un homme du peuple, sans perdre son âme d’artiste.

Les amis et la sagesse
Rochefort évoquait avec tendresse et humour les grandes figures qui l’avaient accompagné. Philippe Noiret, placide et impassible même dans le chaos. Jean Gabin, qu’il admirait et craignait tout à la fois, lui lança un jour : « J’ai cru que t’étais un journaliste, j’allais te retourner une mandale. » Et puis il y eut les anonymes, comme Robert, un accessoiriste camarguais qui lui disait : « Si une moustique me pique, elle dégueule. » Ces phrases simples, presque philosophiques, nourrissaient sa foi en la beauté brute de la vie.
Le merci attendu depuis soixante ans

Mais c’est Jean-Pierre Marielle qui changea réellement sa vie. Un jour où Rochefort, dépressif et brisé, refusait de bouger, Marielle eut une idée lumineuse : l’inviter à une audition en lui disant simplement « le bus est direct ». Cette phrase anodine le remit sur pied, littéralement. Il se leva, se lava, s’habilla, et ce jour-là, sa vie d’acteur commença vraiment. Soixante ans plus tard, il avoua enfin : « Ma vraie vie a commencé grâce à lui. »
La joie contre la nostalgie
À la fin de sa vie, Rochefort ne regrettait rien. Avec Belmondo et Marielle, il continuait à plaisanter, à s’envoyer des cartes postales absurdes : « Le temps est au beau fixe, chaussette. » Il refusait la mélancolie, affirmant qu’il était « obligatoire de continuer à faire le con ». Il portait encore des baskets jaunes et des pulls roses, comme un défi joyeux à la gravité du temps.
Jean Rochefort est parti comme il a vécu : en gentleman absurde, poétique, profondément humain. Derrière la moustache, il y avait un cœur cabossé, un regard d’enfant qui avait tout vu mais qui, malgré tout, avait choisi de sourire.
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