13 octobre 2014 : Le destin fracassé de Ferdinand Chesnais.

Ferdinand CHESNAIS (1986-2006), comédien comme son père, Patrick Chesnais, et sa mère, Coralie Seyrig (nièce de Delphine Seyrig) repose au cimetière Montparnasse.

Dans la nuit du 13 octobre 2006, la voiture dans laquelle il occupait la place de passager, voulut s’engager à contre-sens sur le périphérique parisien à hauteur de la porte d’Auteuil. Le conducteur, un de ses camarades de scène, avait plus d’1,60 gramme d’alcool dans le sang. Ferdinand Chesnais fut la seule victime du terrible choc avec le véhicule arrivant en face.
Le chauffard fut condamné à six mois de prison ferme.

La pièce qu’il interprétait dans un théâtre du XIè arrondissement s’intitulait Soleil noir.
Il avait vingt ans depuis une semaine.

Sa tombe, non loin de celle de Delphine Seyrig, est constamment fleurie.
À l’initiative de son père, qui a publié en 2008 Il est où, Ferdinand ? (Michel Lafon), une association portant son prénom lutte depuis 2007 contre l’alcool au volant.

Le 13 octobre 2006, la vie de Patrick Chesnais a basculé à jamais. Ce soir-là, l’acteur apprend avec horreur la mort brutale de son fils Ferdinand, âgé de seulement 20 ans. Lors d’une soirée entre amis, le jeune homme, monté dans une voiture conduite par un camarade fortement alcoolisé, trouve la mort sur le périphérique parisien, percuté de plein fouet alors que le véhicule roulait à contresens. Ce drame, dévastateur, laissera en Patrick Chesnais une blessure ouverte, impossible à refermer.

Pour tenter de survivre à l’insupportable, le comédien décide d’écrire. Il publie deux ouvrages poignants : Il est où Ferdinand ? Journal d’un père orphelin et La vie est belle, je me tue à vous le dire. Dans ces pages, il confie sa douleur, ses regrets, sa culpabilité. “Je n’ai pas été un bon père. Un bon père, ça empêche son fils de mourir à 20 ans”, écrit-il, le cœur brisé.

Ce soir même de la mort de Ferdinand, Patrick Chesnais choisit malgré tout de monter sur scène. Comme un réflexe de survie, un moyen de ne pas sombrer. Il décrit cette douleur lancinante qui déborde, “comme manger, pisser, dormir… ça dégouline”. Son témoignage, profondément humain, vise aussi à alerter sur les dangers de l’alcool au volant, un fléau qui continue de faire des ravages parmi les jeunes.

Ferdinand, qui rêvait de devenir comédien comme son père, laisse un vide immense. Sa mère, Coralie Seyrig, partage cette peine indicible. Patrick Chesnais, quant à lui, reste debout pour ses autres enfants : Émilie, née en 1984, et Victor, né en 2003. Aujourd’hui, à travers ses livres et ses prises de parole, il tente de donner un sens à l’insensé, de transformer le deuil en message d’alerte et de mémoire. Un père qui n’oubliera jamais, et qui parle pour que d’autres n’aient pas à vivre la même tragédie.