Mort le 25 avril 1975 à 28 ans, le chanteur Mike Brant, sujet du documentaire Mike Brant, l’étoile filante, diffusé ce samedi 15 avril à 23h sur France 3, doit à sa disparition prématurée l’objet d’une spéculation. Que sait-on des circonstances de sa disparition ?

Il y a “le club des 27”, ces rock-stars mortes à l’âge de 27 ans, de Brian Jones à Jimmi Hendrix, de Jim Morrison à Janis Joplin, en passant par Kurt Cobain. Et puis, il y a Mike Brant, disparu tout aussi tragiquement à 28 ans. Difficile d’accepter le décès aussi prématuré d’un artiste.

La nature ayant horreur du vide, les théories du complot se sont assez vie engouffrées dans la légende du chanteur israélien pour expliquer sa mort. Ce dernier s’est-il suicidé ? L’y a-ton aidé ? Sa défenestration est-elle le fruit d’un malheureux accident ? Eléments de réponses à l’occasion de la diffusion d’un documentaire choc sur France 3, Mike Brant, l’étoile filante, ce samedi 15 avril dès 23h.

Les rumeurs les plus folles

Le vendredi 25 avril 1975, alors que doit sortir son nouveau single qui fera malgré lui polémique, intitulé Dis-lui, Mike Brant tombe à 11h15 du sixième étage d’un immeuble situé rue Erlanger, dans le XVIème arrondissements de Paris. Il réside, alors, chez une amie, Jeanne Cacchi, qui se trouvait au moment du drame dans la salle de bains de son appartement. Pris en charge durant les minutes qui suivent, le chanteur hanté par un lourd secret de famille décède dans l’ambulance qui le transporte à l’hôpital Ambroise-Paré de Boulogne-Billancourt. Il y est déclaré mort à 11h40. Le suicide de Mike Brant, défenestré, ne fait, dans l’immédiat, pas de doute. Mais quelques temps plus tard les rumeurs les plus inquiétantes vont surgir.

La plus insistante est que le chanteur aurait été assassiné. En

cause : le producteur de l’artiste, Simon Wajntrob. Un personnage sulfureux, aux relations d’affaires suspectes, que l’on a vu et entendu se disputer violemment avec Mike et, plus grave, avec la mère du chanteur au moment des obsèques de son fils. Wajntrob sera retrouvé mort au bois de Boulogne avec une balle dans le coeur et une autre dans la nuque, trois ans après la disparition de Mike Brant. Egalement troublant : le secrétaire du chanteur, Alain Krief, se suicide en 1984 en se jetant sous une rame de métro. Toutes ces morts suspectes ont fait émerger d’autres spéculations, dont une histoire d’espionnage en lien avec le Mossad sans qu’on en sache beaucoup plus… Une autre possibilité est que Mike Brant, en se rendant sur le balcon, ait trébuché avant de basculer puis de tomber.

La théorie du frère

L’hypothèse du suicide reste, cependant, la plus probable. Elle est renforcée par une première tentative le 22 novembre 1974, lorsque Mike Brant, dont la vie avait changé grâce à un simple coup de téléphone, se jeta du cinquième étage de l’hôtel de la Paix à Genève. Blessé, il n’avait alors eu la vie sauve qu’au talon d’une de ses chaussures qui aurait freiné puis stoppé sa chute, au troisième étage de l’établissement. Dans le documentaire diffusé sur France 3, Zvi le frère de Mike donne son avis : “Toute ma vie, on m’a demandé si Mike avait été assassiné ou s’il s’était donné la mort. 

Je pense sincèrement qu’il s’est suicidé. Personne ne sait réellement ce qui s’est passé dans l’appartement où Mike était la nuit de sa mort.” Au sujet de son amie Jeanne chez laquelle il se trouvait, Zvi raconte : “Elle nous a expliqué que Mike dormait profondément. Elle était dans la salle de bain lorsqu’elle a entendu le téléphone sonner et Mike décrocher. Quand elle est revenue dans la chambre, il n’était plus là. Elle s’est précipitée sur le balcon et a vu qu’il s’était défenestré (…) Son geste était-il lié à l’appel reçu ? À sa dépression ?

Personne n’a compris, d’autant que ce jour-là sortait son nouveau titre Dis-lui et que, deux jours auparavant, ils avaient convenus avec Jean Renard de signer un nouveau contrat.” Un autre élément relevé par Zvi est a rattacher à la guerre de Kippour, en 1973, durant laquelle Mike Brant, culpabilisant de faire carrière en France, était revenu dans son pays pour se rendre au chevet de soldats israéliens blessés. “Je pense qu’il n’avait jamais vu ça. C’est là où il a commencé à avoir peur du public, à avoir peur d’un attentat, à avoir peur qu’il lui arrive quelque chose.

D’autant plus que l’ambassade d’Israël avait envoyé des gardes du corps de l’ambassade pour le protéger et ça, ça l’a affolé.” Dépassé par son succès, par l’hystérie des fans à sa moindre apparition, par son incapacité à assimiler la langue française et qui faisait de lui un étranger à Paris, le chanteur dépressif a-t-il cédé à l’ultime tentation ? Celle de la fuite, qui réclame paradoxalement le plus grand des courages…