Guerre en Franche-Comté : Laurent et Céline de L’amour est dans le pré au cœur de la révolte paysanne contre l’abattage « impardonnable » de 83 vaches vaccinées

Laurent et Céline. Leur nom évoque immédiatement une histoire d’amour télévisuelle, un doux récit champêtre qui a captivé des millions de téléspectateurs au fil des saisons de L’amour est dans le pré. Leur couple, construit loin des projecteurs, incarne la promesse de l’émission : l’espoir d’une vie meilleure, ancrée dans la réalité et la dignité du travail de la terre. Pourtant, cette image idyllique a récemment été mise à l’épreuve par une réalité bien plus âpre. Loin des festivités et des retrouvailles entre anciens candidats, le couple s’est mobilisé sur un front brûlant, celui de la colère paysanne, en s’engageant corps et âme contre une décision administrative qu’ils jugent, avec d’autres centaines d’éleveurs, comme une sentence « impardonnable ».

 

L’enjeu est de taille : l’euthanasie de 83 bovins, un troupeau entier de vaches laitières, dans le Doubs. L’affaire de Pouilley Français est bien plus qu’un simple fait divers agricole. Elle est devenue un symbole national, un point de cristallisation des tensions entre l’administration sanitaire et un monde rural en souffrance, contraint de voir son travail anéanti malgré le respect des protocoles. En rejoignant la manifestation, Laurent et Céline ont fait le choix courageux de troquer leur statut de vedettes populaires contre celui de militants au service d’une cause qui les touche au plus profond de leur identité d’agriculteurs.

L’inquiétude et la confirmation : un couple uni face à l’adversité

Le début de la mobilisation a été précédé d’un moment d’inquiétude médiatique. En septembre 2025, alors que se préparait la grande commémoration des 20 ans de L’amour est dans le pré, Laurent avait annoncé sur Instagram qu’il participerait seul à l’événement.
L’absence de Céline avait aussitôt soulevé des questions parmi les fans, alimentant la rumeur d’une possible rupture. Mais l’agriculteur avait rapidement coupé court aux spéculations, assurant que le couple « demeurait actif ».

Cette confirmation a pris tout son sens quelques heures plus tard, au moment même où éclatait la crise dans le Doubs. C’est ensemble que les anciens candidats ont choisi d’apparaître sur les réseaux sociaux, partageant une photo de leur présence à la manifestation. Ce geste, simple mais puissant, a non seulement rassuré leur public sur la solidité de leur union, mais a rappelé que leur engagement va bien au-delà de la romance télévisuelle. Leur vie est la terre, et leur combat est celui de tous ceux qui la cultivent.

L’affaire de Pouilley Français : chronique d’un abattage annoncé

Le drame commence lorsque la Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC) est détectée dans une ferme de la commune de Pouilley Français, dans le Doubs. Cette maladie virale peut avoir des conséquences graves et déclenche l’activation de mesures sanitaires strictes.


Mais la situation devient un point de friction majeur : bien que le troupeau soit vacciné, l’éleveur se voit ordonner l’abattage total de ses 83 bovins.
Pour les syndicats agricoles, il s’agit d’une double peine. Une décision qu’ils jugent déraisonnable, injuste et dévastatrice, rendant la vaccination inutile et punissant un éleveur pourtant conforme aux règles.

À l’appel des syndicats, plusieurs centaines d’agriculteurs convergent vers Pouilley Français. Laurent et Céline sont parmi eux, déterminés à bloquer l’accès à la ferme pour empêcher l’euthanasie.

La bataille pour 83 vies : rejet judiciaire et répression

Un recours d’urgence est déposé auprès du tribunal administratif, mais il est rejeté. L’abattage est donc exécuté : 83 bovins, l’œuvre d’une vie de labeur, sont euthanasiés.

Face aux 300 manifestants, la préfecture déploie un dispositif impressionnant : 175 gendarmes.
Le face-à-face dégénère. Les forces de l’ordre utilisent LBD et gaz lacrymogènes pour disperser les éleveurs, certains venus en tracteur. La scène est violente, marquant un tournant rare dans ce type de mobilisation. Deux personnes sont interpellées — mais ni Laurent ni Céline.

Un symbole « impardonnable »

La contestation ne s’éteint pas. Le lendemain, des centaines d’éleveurs manifestent pour dénoncer la politique d’abattage systématique en cas de DNC, même lorsque les animaux sont vaccinés.
L’affaire de Pouilley Français devient le symbole d’une colère nationale contre ce que le monde agricole considère comme un massacre inutile.

Pour Laurent et Céline, dont la vie est intimement liée à leurs animaux, cette euthanasie est une blessure morale. Leur engagement public est un acte de solidarité, mais aussi un cri d’alarme : derrière les acronymes techniques et les protocoles administratifs, il y a des vies, des familles, des patrimoines.

Ils rappellent à la nation que l’agriculture française ne peut pas être réduite à des chiffres froids. Leur présence sur la ligne de front est un appel à la conscience collective.
La question n’est plus de savoir si leur couple est solide, mais si la France est capable d’entendre la détresse de ceux qui nourrissent le pays.