Chantal Ladesou, l’irrésistible tornade du rire qui fait trembler les plateaux télé

C’est une scène comme seule la télévision française en offre parfois : imprévisible, drôle, gênante et inoubliable à la fois. Ce samedi soir sur le plateau de Quelle Époque !, l’émission culte de Léa Salamé diffusée sur France 2, Chantal Ladesou a une nouvelle fois prouvé qu’à soixante-dix-sept ans, elle n’a rien perdu de son franc-parler légendaire. Venue promouvoir son nouveau film aux côtés de Kev Adams, l’humoriste a transformé une simple question sur ses débuts en un moment de télévision aussi cocasse que viral.

Tout commence lorsque Léa Salamé lui demande, avec curiosité et bienveillance, comment sa famille avait réagi à sa décision de devenir comédienne. Une question banale, mille fois posée à des invités avant elle. Mais Chantal Ladesou n’est pas une invitée comme les autres. Avec ce mélange unique d’improvisation et de spontanéité, elle lâche soudain, sans prévenir :
« Mon père, il ne voulait pas que je sois comédienne. Il avait peur que je devienne une… »

Et là, silence. Un silence lourd, suspendu dans l’air du plateau, suivi d’un fou rire général. Léa Salamé, prise de court, tente de garder son sérieux, mais son visage trahit un rire nerveux. Hugo Clément, lui, détourne le regard, incapable de cacher son malaise amusé. Kev Adams éclate de rire, et le public aussi. L’instant est déjà culte.

Sur les réseaux sociaux, la séquence ne tarde pas à enflammer la toile. Des milliers de partages, de commentaires, d’extraits repris sur X, TikTok ou Instagram. Les internautes se divisent : certains saluent le « courage » et l’humour sans filtre de Chantal Ladesou, d’autres dénoncent un manque de retenue, un énième « dérapage » en direct sur le service public. Mais au fond, tout le monde est d’accord sur une chose : seule Chantal pouvait oser ça.

Ce n’est pas la première fois que la comédienne fait parler d’elle pour son franc-parler légendaire. Depuis plus de trente ans, Chantal Ladesou a construit une carrière sur ce ton unique, ce mélange de spontanéité et d’absurde, de tendresse et d’audace. Elle parle comme elle pense, souvent plus vite que son ombre, quitte à déraper. Et c’est justement ce qui fait tout son charme.

Sur le plateau, Léa Salamé, manifestement dépassée, tente de recadrer la discussion. Mais rien n’y fait : Chantal enchaîne les anecdotes, rebondit sur tout, coupe ses interlocuteurs, fait rire à chaque mot. « C’est ça, Chantal, une énergie impossible à contenir », glisse Kev Adams en souriant. À 77 ans, la comédienne semble plus libre que jamais, se moquant ouvertement de la bienséance télévisuelle et des codes d’une télévision souvent trop lisse.

Son rire communicatif, sa voix rocailleuse, son débit mitraillette : tout en elle respire la comédie à l’état pur. Elle est de cette génération d’artistes qui n’ont pas besoin de réseaux sociaux pour exister. Elle existe parce qu’elle vit, parce qu’elle ose, parce qu’elle ne joue pas un rôle. Même à la télévision, Chantal reste Chantal : entière, explosive, incontrôlable.

Ce moment de télévision révèle aussi une vérité plus profonde : Chantal Ladesou incarne une forme de liberté rare à notre époque. Dans un paysage médiatique où chaque mot est scruté, commenté, jugé, elle continue à parler sans filtre, à dire ce qu’elle pense, sans peur de la réaction du public. Certains y voient une forme de provocation. D’autres, un souffle d’authenticité.

« Moi, je ne fais pas exprès, c’est comme ça que je suis », confiait-elle déjà dans une précédente interview. « Je n’ai jamais su mentir, ni dans la vie, ni sur scène. » Cette sincérité, parfois maladroite, est aussi ce qui fait d’elle une artiste aimée du public français.

Depuis ses débuts dans les années 1970, Chantal Ladesou a traversé toutes les époques du rire : du café-théâtre à la scène du Palais des Glaces, du cinéma à la télévision. Elle a côtoyé les plus grands comiques, de Michel Boujenah à Pierre Palmade, et fait partie de ces rares artistes capables de rassembler toutes les générations. À la fois bourgeoise déjantée et mère de famille tendre, elle navigue entre les registres avec une aisance désarmante.

Sur les réseaux, les réactions s’accumulent. « Elle me fait mourir de rire », écrit un internaute. « C’est la dernière qui ose encore tout dire », commente un autre. Quelques voix plus critiques jugent ses propos « déplacés », mais la majorité célèbre sa spontanéité. Dans un monde de communication calibrée, Chantal Ladesou apparaît comme un antidote à la langue de bois.

Pour Léa Salamé, ce n’est pas la première fois qu’un invité la déroute complètement. Mais face à Chantal, elle semble véritablement dépassée. « On a pris l’habitude de la voir désarçonnée », plaisantent certains téléspectateurs. Pourtant, la journaliste garde toujours un mélange de respect et de tendresse pour ces moments imprévus.

Le lendemain, plusieurs chroniqueurs télé saluent la séquence comme l’un des moments les plus drôles de la saison. « Chantal Ladesou, c’est la tornade de la télévision », écrit un journaliste. « Elle fait voler en éclats les filtres, les faux-semblants, les codes. »

À 77 ans, loin de se calmer, Chantal Ladesou semble au contraire plus vivante que jamais. Elle ne s’excuse de rien, ne calcule rien, et c’est sans doute pour cela qu’on l’aime autant. Dans une époque où tout est surveillé, elle continue d’incarner la liberté, la vraie, celle du rire et du verbe.

Chantal Ladesou ne changera jamais — et tant mieux. Car si elle changeait, la télévision française perdrait sans doute l’une de ses dernières grandes figures d’imprévisibilité. Celle qui, d’un mot, peut faire éclater un plateau… ou éclater de rire tout un pays.