En 2023, Marina Carrère d’Encausse avait profondément ému le public français avec son documentaire Fin de vie : pour que tu aies le choix, un film courageux, intime et nécessaire qui ouvrait un débat sensible : celui de l’accompagnement de la fin de vie, du droit de choisir, et de la dignité face à la souffrance. À travers ce documentaire, elle ne se contentait pas d’exposer un sujet sociétal complexe ; elle y mettait une part d’elle-même, en donnant la parole à celui qui partageait alors sa vie, Antoine Mesnier, atteint de la maladie de Charcot. C’est cette présence, ce témoignage d’une sincérité bouleversante, qui avait profondément marqué les téléspectateurs.

Antoine y racontait son quotidien avec une clarté admirable, sans détour ni faux-semblant. Malgré une maladie qui enferme progressivement le corps, il parvenait à transmettre une énergie, une lucidité et une dignité désarmantes. Son engagement, entièrement tourné vers une évolution de la loi sur la fin de vie, respirait la conviction personnelle autant que l’urgence. Il voulait que les personnes confrontées à des maladies incurables puissent être entendues, respectées et accompagnées dans leur choix, dans leur humanité. Le film avait pour vocation de mettre des visages sur un débat parfois trop abstrait, et Antoine en était devenu, malgré lui, l’un des plus puissants symboles.

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Pour Marina, cette démarche était loin d’être seulement professionnelle. Elle portait en elle une dimension personnelle, intime, presque spirituelle. Le lien qui l’unissait alors à Antoine donnait au film une profondeur émotionnelle rare. Devant la caméra, elle apparaissait parfois vulnérable, mais surtout déterminée à offrir une plateforme de parole à ceux que l’on entend trop peu. Leur couple, bien que discret, avait touché le public par la sincérité de leur relation, empreinte de respect, d’écoute et de courage face à l’inéluctable.

Mais la vie, avec la complexité qui la caractérise, a suivi son cours. En 2024, Marina et Antoine ont mis fin à leur relation. Une séparation qui a surpris ceux qui avaient suivi leur histoire, tant leur complicité semblait forte. Toutefois, Marina n’a jamais souhaité s’étendre longuement sur les raisons de cette rupture, respectant profondément l’intimité d’Antoine et la sienne. Elle sait que leur histoire a été scrutée, analysée, parfois idéalisée, mais elle tient à protéger ce qui, pour elle, appartient au domaine du privé.

Interrogée récemment, Marina Carrère d’Encausse a accepté d’évoquer, brièvement, celui qui a partagé sa vie pendant plusieurs années et avec lequel elle avait traversé des moments d’une intensité émotionnelle rare. Sans entrer dans les détails, elle a simplement confié : « Je n’ai pas de nouvelles, mais je crois qu’il va plutôt bien. » Une phrase courte, pudique, mais chargée de bienveillance. Elle ne montre ni froideur ni distance, mais plutôt un respect profond pour le chemin que chacun doit suivre après une séparation.

Ce simple aveu résonne comme un signe de maturité émotionnelle. Marina n’est pas de celles qui s’épanchent inutilement, et encore moins sur des sujets si personnels. Mais ses quelques mots laissent deviner que, malgré la rupture, elle conserve pour Antoine une affection sincère et une gratitude manifeste. Elle semble profondément soulagée à l’idée qu’il aille « plutôt bien », comme si cela suffisait à clore cette page de leur histoire avec douceur.

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Depuis la diffusion du documentaire, Marina continue d’être interrogée sur l’impact qu’a eu cette expérience sur sa vie personnelle et professionnelle. Elle reconnaît volontiers que ce film l’a transformée, qu’il a modifié sa perception de la fragilité humaine, de la souffrance, et du rôle que peut jouer la parole dans le processus d’acceptation. Elle dit aussi que partager la vie d’une personne atteinte de la maladie de Charcot l’a profondément marquée, qu’il s’agit d’une expérience qui laisse une empreinte indélébile, même lorsque les chemins finissent par se séparer.

Quant à Antoine, son combat pour l’évolution de la loi reste dans les mémoires. Beaucoup s’interrogent encore sur son état de santé, se demandent comment il traverse la progression de sa maladie. La discrétion qui entoure aujourd’hui sa vie semble volontaire. Il a choisi de se retirer de l’espace médiatique, peut-être pour préserver sa tranquillité, ou pour vivre pleinement le temps qui lui reste sans devoir rendre de comptes au regard public. Ceux qui l’ont vu dans le documentaire n’ont pas oublié la force tranquille qui se dégageait de lui, ni la tendresse de son regard lorsqu’il évoquait ses convictions ou son quotidien.

Marina, elle, poursuit son engagement professionnel, toujours entre médecine, télévision et écriture. Forte de cette expérience, elle continue de porter la voix de ceux que l’on entend peu, et de défendre des sujets sensibles avec humanité et rigueur. Elle ne renie rien de ce qu’elle a vécu, ni des émotions qui ont traversé cette période de sa vie. Le documentaire demeure pour elle une œuvre essentielle, un témoignage nécessaire, mais aussi un fragment de son histoire personnelle qu’elle chérit malgré la douleur qu’il peut encore éveiller.

Ainsi, même si leurs chemins se sont séparés, le lien invisible entre Marina et Antoine persiste à travers ce film, à travers ce qu’ils ont partagé et offert au public : une leçon de courage, de respect et de dignité.