Mathieu (ADP) : « Où est la maman ? » Son Coup de Gueule Épique Contre le « Mépris des Mères » après la Naissance d’Ezio par GPA

Il y a eu l’éleveur, le candidat de l’émission L’Amour est dans le Pré. Il y a eu l’homme, dont la rupture avait peiné les téléspectateurs. Et aujourd’hui, il y a Mathieu Séchin, le papa solo, un statut qu’il porte comme un étendard de fierté, mais aussi comme la cible d’une violence inouïe. Dans un entretien bouleversant et sans filtre accordé à Sam Zirah, l’homme de M6 a réglé ses comptes avec ceux qui persistent à juger sa paternité, née d’une Gestation Pour Autrui (GPA) en Colombie. Il ne s’est pas contenté de répondre aux critiques : il a lancé un véritable manifeste sur la place de l’homme dans la parentalité, fustigeant la « condescendance » de certaines mères et l’hypocrisie de la classe politique.

Le Combat pour Ezio : Une Odyssée de Trois Ans

Le 28 mai dernier, Mathieu voyait son rêve se concrétiser avec la naissance de son fils, Ezio, après un parcours de GPA mené en Colombie. Ce fut le point culminant d’une odyssée de trois années [01:25], un combat qu’il a choisi de documenter dans son livre, « Mon combat pour devenir père : l’incroyable parcours GPA d’un papa solo » [01:52].

Son intention est claire : dédramatiser une pratique toujours entourée de tabous et de jugements. « Je l’ai fait pour ouvrir les esprits, c’est évident, mais en premier lieu pour mon fils » [05:03], confie-t-il, voyant dans cet ouvrage la « meilleure trace de son histoire » pour l’homme qu’il sera.

Loin des clichés d’exploitation, Mathieu a tenu à souligner l’éthique de sa démarche en Colombie. Le pays est choisi non seulement pour son coût bien plus abordable (environ 65 000€, contre 200 000€ aux États-Unis) [03:51], mais aussi pour le profil de la femme qui a porté son enfant. Il lui donne d’ailleurs le titre de « porteuse de vie », préférant ce terme à « mère porteuse » par respect pour les mères adoptives, car « une mère pour moi, c’est la personne qui élève l’enfant » [02:28].

La porteuse de vie, Amé, n’est pas issue des « bas-fonds de la pauvreté » [06:35]. C’est une institutrice, mariée, qui a déjà ses enfants. Son geste est motivé par la foi et le désir de « faire un cadeau au monde » [10:30]. Pour cela, elle reçoit 15 000€, une somme loin du « budget d’une vie » qui ne changera pas son existence [17:51], mais qui est, pour Mathieu, la moindre des choses : « La question, c’est celle-là : si je lui donnais rien, là je serais un esclavagiste » [17:15].

L’amour, pas l’argent, est le moteur de cette famille construite au-delà des frontières. Amé le lui a répété : « J’adore Ezio, je l’aime profondément de tout mon cœur, c’est pas mon enfant, c’est ton enfant, je l’ai porté pour toi » [10:05]. Un lien fort unit d’ailleurs les deux familles, qui prévoient de se retrouver trois semaines l’année prochaine en vacances en Colombie [12:35].

Le Coup de Gueule : Frapper l’Hypocrisie et la Condescendance Maternelle

Si Mathieu a choisi de médiatiser sa paternité, c’est aussi pour répondre à la vague de haine et aux accusations régulières. Il est accusé d’acheter un enfant, de le commander sur catalogue, d’être égoïste [15:37].

Mais c’est sur un point précis que Mathieu est le plus cinglant : le mépris de certaines femmes, qui estiment que la prérogative d’élever un enfant leur est exclusivement réservée. Il cite l’attaque de Marion Maréchal Le Pen, qui avait demandé publiquement « Où est la maman ? » [21:07] suite à une autre naissance par GPA.

« C’est incroyable ces femmes comme elles ont cette espèce de condescendance à croire que ce sont les seules qui sont capables d’élever un enfant », lâche Mathieu, exaspéré par cette idée de supériorité [21:07]. Il martèle qu’aujourd’hui, l’homme 2.0 est tout aussi compétent : « Et moi je peux te garantir que mon gamin, il est aussi bien élevé, voir mieux que la plupart des mamans, je te le dis » [21:39].

Il dénonce par ailleurs l’hypocrisie financière autour de la naissance. À ceux qui lui reprochent les 65 000€ de la GPA, il répond que la naissance sous FIV en France coûte entre 40 000 et 45 000€ au contribuable : « Il y a aussi un business de l’enfant en France » [14:21]. Sa solution pour stopper la filière clandestine et enrichissante ? « Officialiser la GPA et le problème est réglé », comme la PMA, pour qu’elle soit encadrée par l’État sur la base du volontariat [22:36].

La Fragilité du Papa Solo : Maladie et Larmes d’Épuisement

Au-delà des attaques politiques et éthiques, Mathieu a dû faire face à des critiques personnelles d’une rare virulence, notamment concernant sa maladie dégénérative. Ses détracteurs l’ont accusé d’égoïsme, lui reprochant de prendre le risque d’un enfant qui pourrait « n’avoir ni mère ni père en bonne santé » .

Ce sont des questions qu’il s’est évidemment posées. Mais il y répond avec une philosophie profondément ancrée dans son expérience personnelle : il a lui-même perdu son père à 20 ans. La seule question qu’il pose à ses détracteurs est : « Est-ce que tu regrettes de vivre aujourd’hui ? » [19:36]. La réponse étant non, il en conclut : « Moi j’ai donné la vie, donc peut-être qu’il perdra son papa plutôt que les autres, mais je lui ai donné la vie » [20:10]. D’autant que sa maladie ne progresse pas, et que tout est déjà organisé avec sa sœur pour l’avenir d’Ezio [20:27].

La paternité a cependant révélé une vulnérabilité inattendue chez cet homme au tempérament d’éleveur. Bien qu’il se dise « né pour être papa » et incroyablement serein [23:47], il a volontairement affronté seul les 15 premiers jours avec son fils en Colombie [24:30], refusant l’aide d’une nounou. Le manque de sommeil et l’intensité administrative (passeports, etc.) l’ont mené au bord de la rupture nerveuse.

Il raconte une anecdote poignante : « Un jour, je m’arrête à un fast-food de poulet pour demander du café. Elle me dit : on fait pas de café ici. Je me suis écroulé en larme. Mais écroulé en larme, de… j’ai craqué complet » [25:03]. Ce moment de détresse absolue, causé par l’épuisement, montre la violence psychologique des débuts de la parentalité.

Heureusement, dans son entourage, le soutien a été sans faille. L’animatrice Karine Le Marchand, consciente de son épuisement, lui a fait le « plus beau des cadeaux » pour son anniversaire : elle a pris Ezio pour trois nuits, lui offrant ainsi ses trois premières nuits de sommeil depuis la naissance [26:24]. Un geste qu’il qualifie d’« amical et plein d’amour ».

Un Nouveau Monde : Père au Foyer et Porteur de Changement

Aujourd’hui, Mathieu est un homme transformé. Il a pris la décision de devenir père au foyer pour s’occuper d’Ezio « h/24 », organisant son travail d’entrepreneur (livre, application, projets, etc.) le matin très tôt et le soir tard [31:39].

Il porte un nouveau regard sur sa vie d’homme, marquée par un changement hormonal typique des papas : une baisse de la testostérone et une augmentation de l’ocytocine, « l’hormone du plaisir, du bonheur, du bien-être et de la protection » [29:01], qui le métamorphose en quelque sorte en « maman ».

Il refuse catégoriquement l’adage « Pour vivre heureux, vivez caché ». En tant qu’homosexuel et père solo, il en a « ras-le-bol de se cacher » [27:32] et de subir les remarques quotidiennes. Il choisit l’exposition pour l’exemple : « Si tu montres le la vie que tu as, qu’elle est simple, si tu montres cet enfant qui est toujours en train de sourire, eh ben tu vois qu’il est heureux, qu’il est épanoui » [28:23]. Ezio devient ainsi le symbole d’une nouvelle normalité, un pont jeté vers un avenir où la structure familiale est définie par l’amour, et non par la biologie ou les préjugés. Le combat de Mathieu Séchin pour devenir père n’est plus seulement son histoire personnelle, il est devenu un enjeu sociétal, un cri d’amour et de rage pour l’acceptation.