Mike Brant est mort il y a 50 ans, le 25 avril 1975. Le chanteur adulé mais tourmenté avait fait une première tentative de suicide l’année avant sa mort. Son frère, Zvi, avait confié dans les colonnes de Le Point les mots bouleversants prononcés à sa mère juste après le drame.

e 25 avril 1975, Mike Brant tirait sa révérence en chutant du sixième étage d’un immeuble parisien. Une disparition tragique à seulement 28 ans, qui a aujourd’hui encore de nombreuses zones d’ombres. Star de la variété française, l’artiste israélien avait tout pour être heureux : des tubes à la pelle, des millions d’albums vendus, une voix inimitable. Mais derrière les projecteurs, c’était une tout autre histoire. Tiraillé entre ses origines, les traumatismes familiaux, sa mère ayant survécu à Auschwitz, et une célébrité qu’il n’assumait qu’à moitié, Mike Brant était en proie à une dépression profonde.

Malgré des projets en cours et une vie qui semblait continuer, il s’effondre ce matin-là, sans témoin direct. Le mystère plane encore, renforcé par des rumeurs d’assassinat ou de pressions venues de l’ombre. Ce qu’on sait, c’est qu’il était fragile. Et que son mal-être était profond.

Quels ont été les premiers mots de Mike Brant à sa mère ?

Quelques mois plus tôt, le 22 novembre 1974, Mike Brant avait déjà tenté de mettre fin à ses jours en se jetant du cinquième étage d’un hôtel à Genève. Ce jour-là, tout a basculé pour la première fois. À bout de nerfs, vidé, il franchit la fenêtre dans un geste désespéré, heureusement non fatal. Transporté d’urgence à l’hôpital, il y reçoit la visite de sa mère, Bronia, qui découvre son fils allongé, blessé mais vivant.

La scène est bouleversante. “Ma mère est allée le voir à l’hôpital de Genève. Elle hurlait dans sa chambre : ‘Mon fils, que s’est-il passé ?’ Mike lui a simplement répondu : ‘J’ai fait quelque chose de stupide, maman. Je suis désolé’” a confié son frère Zvi dans les colonnes du Point en avril 2021 pour l’anniversaire de la mort de Mike Brant.

Des mots simples, terriblement humains, qui disent tout. C’est à ce moment-là qu’il commence à raconter ce qui le rongeait : une rupture douloureuse au Canada, où il avait retrouvé sa petite amie dans les bras d’un autre, puis à son retour à Paris, un cambriolage de son appartement. Deux coups durs à la suite, qui ont aggravé un mal déjà bien installé. Sa mère, désemparée, aurait voulu le ramener avec elle en Israël, loin de cette machine à broyer qu’était devenue sa vie en France.

Mais Mike Brant, même abîmé, a refusé de fuir. Il a tenté de continuer, de sauver la face, de répondre encore aux attentes d’un public qui l’adorait. Pour preuve, quelques mois plus tard, au micro d’André Torrent sur RTL, il confiait être “ressorti plus fort” de cette épreuve : “Maintenant, je n’ai plus envie de me suicider. Je dis merci à Dieu qui m’a sauvé la vie. Tout ça, c’était une connerie et je crois que c’était la dernière fois”. Des paroles lourdes de sens aujourd’hui.