Le monde du spectacle français est en deuil depuis l’annonce tragique du décès de Roger Louret, survenu le mercredi 25 janvier, à l’âge de 72 ans, à l’hôpital de Villeneuve-sur-Lot. Après un long combat contre la maladie, celui que beaucoup considéraient comme un pilier du théâtre populaire et un découvreur de talents s’est éteint, laissant derrière lui une trace indélébile dans le cœur de ses amis, de ses collaborateurs et du public. La tristesse est immense, notamment pour ceux qui ont partagé son parcours artistique et humain, à l’image de Jean-Pierre Foucault, Muriel Robin, Pierre Palmade ou encore Mimie Mathy, tous anéantis par cette disparition.

Roger Louret n’était pas seulement un metteur en scène, il était une âme fédératrice, un créateur infatigable, un homme de passion et de générosité. Il avait fondé la troupe des Baladins en Agenais, un vivier artistique qui a vu naître ou grandir de nombreux comédiens et humoristes aujourd’hui incontournables. C’est dans cette ambiance chaleureuse et exigeante que se sont formés, entre autres, Muriel Robin, Pierre Palmade et Mimie Mathy. Pour tous, Roger représentait bien plus qu’un mentor : il était un guide, un frère d’âme, une présence bienveillante et toujours tournée vers l’autre.

Mimie Mathy a tenu à lui rendre hommage avec une profonde émotion sur les réseaux sociaux. Elle a partagé une photo d’eux deux, souriants et complices, accompagnée d’un message poignant : « Mon Roger, je voulais juste te rassurer une dernière fois ici sur terre… Sans toi, ce ne sera plus jamais pareil. » Elle y évoque le rôle fondamental de Roger Louret dans la vie de tant d’artistes : « Combien d’amis sont passés par tes Baladins ? Combien te doivent le début de leur carrière ? » Des mots simples, mais chargés de reconnaissance, qui témoignent de l’impact immense de cet homme de l’ombre sur la scène française.

La comédienne raconte également leurs derniers instants partagés, empreints d’espoir et de tendresse. Elle se souvient d’un déjeuner chez Jenny, autour d’un plat de pieds de cochon, moment à la fois banal et précieux, qu’elle gardera gravé en mémoire. Elle croyait, comme beaucoup, que Roger allait une fois de plus triompher de la maladie, qu’il allait encore « gagner une bataille » comme il l’avait déjà fait par le passé. Mais cette fois, la maladie a été plus forte, et le rideau s’est définitivement baissé.

Ce départ laisse un vide immense. Roger Louret, c’était aussi une manière de concevoir le spectacle vivant : proche des gens, profondément humain, alliant exigence artistique et accessibilité. Il croyait au pouvoir du théâtre pour rassembler, éveiller les consciences et faire rêver. Sa disparition, c’est celle d’un homme de cœur, d’un poète du quotidien, d’un amoureux des planches qui n’a jamais cessé de croire en la magie du collectif.

Pour tous ceux qui l’ont connu, travaillé avec lui ou simplement admiré de loin, Roger Louret restera un modèle d’engagement et de passion. Son héritage vivra à travers les spectacles qu’il a montés, les carrières qu’il a aidées à lancer, et surtout à travers le souvenir inaltérable d’un homme bon, drôle, généreux, et éternellement passionné.