Hommage à Thierry Ardisson : une cérémonie sobre, émouvante, et chargée de souvenirs

En ce jeudi 17 juillet, l’église Saint-Roch, située au cœur de Paris, résonnait d’un silence solennel, entrecoupé de soupirs discrets et de regards baissés. Famille, amis proches, collègues du monde de la télévision et figures politiques s’étaient réunis pour rendre un dernier hommage à Thierry Ardisson, disparu à l’âge de 76 ans des suites d’un cancer du foie. L’animateur et producteur emblématique, surnommé “l’homme en noir” pour son style vestimentaire devenu mythique, laisse derrière lui une empreinte indélébile sur le paysage audiovisuel français.

Obsèques de Thierry Ardisson : Audrey Crespo-Mara s'effondre devant le  cercueil - YouTube

Dès les premières heures de la matinée, les marches de l’église Saint-Roch se sont remplies de visages connus. Tous avaient répondu présents à l’appel du cœur, vêtus selon le dress code qu’il avait lui-même souhaité : vêtements noirs, sobres, accompagnés de lunettes assorties, comme un clin d’œil à l’image qu’il cultivait avec humour et élégance tout au long de sa carrière. Une ambiance recueillie régnait, empreinte de tristesse mais aussi de profonde gratitude.

Audrey Crespo-Mara, son épouse, est arrivée entourée de ses deux enfants nés de sa précédente union. Digne et bouleversée, elle a salué les proches d’un regard tendre, sans pouvoir masquer l’émotion qui étreignait son visage. À ses côtés, les trois enfants de Thierry Ardisson, nés de ses relations passées, formaient un front uni dans la douleur, leur chagrin contenu derrière des silences éloquents.

Les personnalités de la télévision étaient nombreuses. On a reconnu Michel Drucker, visiblement affecté, qui avait partagé de nombreux plateaux et souvenirs avec Ardisson. Marc-Olivier Fogiel, Nagui, Laurent Ruquier, Léa Salamé… tous étaient là, rassemblés par le respect, l’admiration, et souvent aussi l’amitié qu’ils portaient à cet homme à la parole libre et au regard perçant. « Thierry n’était pas seulement un animateur. C’était un inventeur d’émotions télévisées », a confié une proche collaboratrice à l’entrée de l’église.

Obsèques de Thierry Ardisson : Voici ce qu'il s'est passé durant la  cérémonie où sa femme Audrey Crespo-Mara et ses enfants ont pris la parole

La cérémonie, sobre mais intense, a été ponctuée de prises de parole choisies. L’un de ses fils a ouvert les hommages avec un texte profondément personnel, mêlant souvenirs d’enfance, admiration filiale et humour tendre. « Tu nous faisais toujours rire, même quand on ne comprenait pas tout. Aujourd’hui encore, tu arrives à nous faire pleurer… et sourire en même temps. » Le prêtre, respectueux de l’esprit libre et provocateur de Thierry Ardisson, a su trouver le ton juste, évoquant une vie « faite d’audace, de passion, de ruptures et de réinventions constantes. »

Brigitte Macron, assise au premier rang, représentait le monde politique. La Première dame, qui avait croisé la route d’Ardisson à plusieurs reprises dans le cadre d’émissions ou d’événements culturels, s’est montrée attentive et recueillie. Sa présence discrète mais remarquée a souligné l’influence que Thierry Ardisson avait su exercer bien au-delà du cercle médiatique.

À la sortie de l’église, le silence s’est prolongé. Les visages se sont levés vers le ciel voilé. Quelques applaudissements timides ont fusé, vite étouffés par l’émotion. Certains ont déposé une rose noire sur le cercueil, ultime symbole de cette esthétique singulière qu’il avait toujours revendiquée. D’autres, restés en retrait, ont murmuré des prières ou échangé des souvenirs à voix basse.

Audrey Crespo-Mara, très émue face au cercueil de son mari, Thierry Ardisson

Thierry Ardisson n’était pas un homme ordinaire. Avec ses émissions cultes comme Tout le monde en parle, Salut les Terriens! ou encore 93, Faubourg Saint-Honoré, il avait su imposer un ton nouveau : irrévérencieux, direct, parfois polémique, mais toujours singulier. Il n’avait pas peur de choquer, de bousculer les codes, d’aller chercher l’inattendu dans l’intimité des invités. Ce goût pour le risque, pour la liberté d’expression, il l’avait conservé jusqu’au bout.

Malgré la maladie, qu’il avait choisie de garder discrète, Thierry Ardisson n’a jamais cessé de réfléchir, d’écrire, de préparer de nouveaux projets. Selon un proche, il travaillait encore récemment sur un documentaire autobiographique mêlant archives, confidences et fiction, un projet qu’il rêvait de finaliser avant la fin. La maladie l’en a empêché. Mais son héritage, lui, reste bien vivant.

« Thierry, tu vas nous manquer. Tu nous manques déjà », a soufflé Audrey Crespo-Mara, la voix tremblante, en posant une main sur le cercueil. Une dernière caresse. Un adieu déchirant.

Alors que l’église Saint-Roch se vidait lentement, un sentiment étrange planait. Celui d’avoir assisté à la fin d’une époque. Mais aussi à la célébration d’une vie hors du commun, marquée par l’audace, la liberté, et cette ironie tendre qui faisait toute sa singularité.