Pascal, l’homme sans souvenirs : une vie bouleversée par l’amnésie

C’est une histoire à la fois déchirante et profondément humaine. Pascal, un homme de 57 ans, menait une existence paisible entouré de sa femme et de son fils unique. Marié depuis plus de vingt-cinq ans, il était connu pour sa gentillesse, son humour discret et son amour pour les randonnées en montagne.

 

Mais un matin d’hiver, tout a basculé. Victime d’un grave accident vasculaire cérébral, Pascal s’est réveillé à l’hôpital, le regard vide, le cœur battant… et la mémoire totalement effacée. Ni sa femme, ni son fils, ni sa maison, ni même son propre prénom ne lui disaient quoi que ce soit. Il ne savait plus qui il était.

L’amnésie dont souffre Pascal est dite « rétrograde sévère ». Elle n’a pas seulement effacé quelques souvenirs récents : elle a littéralement effacé toute son histoire. Sa femme, Émilie, raconte avec émotion le choc de ce jour-là : « Quand je suis entrée dans sa chambre, il m’a regardée comme si j’étais une étrangère.

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J’ai voulu le prendre dans mes bras, mais il s’est crispé. Il m’a dit doucement : ‘Je suis désolé madame, je crois que vous vous trompez de personne…’ » Le fils de Pascal, Antoine, 22 ans, a lui aussi vécu cette perte comme un deuil : « Mon père a toujours été mon héros. Il m’a appris à faire du vélo, à cuisiner, à croire en moi. Et tout à coup, il ne savait même plus que j’existais. »

Les médecins ont été formels : l’accident cérébral a endommagé des zones critiques de son cerveau liées à la mémoire autobiographique. Aucun traitement ne garantit la récupération. Dans certains cas, des fragments de mémoire peuvent revenir avec le temps, mais pour Pascal, l’espoir reste mince. Malgré les séances intensives de rééducation cognitive, les photographies de famille, les vidéos de vacances et les objets familiers, rien ne déclenche en lui le moindre souvenir.

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Pour Émilie, cette épreuve a été d’une violence inouïe. Elle confie avoir traversé des phases de colère, de tristesse, de découragement. « J’avais l’impression d’être veuve, tout en ayant mon mari vivant à côté de moi. Mais ce n’était plus lui. » Et pourtant, malgré tout, elle est restée. Chaque jour, elle recommence, elle lui raconte leur histoire, leur rencontre, la naissance d’Antoine, les vacances à Arcachon, leur premier chien… Elle essaie de reconstruire un pont entre son présent et ce passé devenu invisible.

Pascal, quant à lui, vit dans une forme d’étrangeté permanente. Il reconnaît les objets, les mots, la logique du monde, mais pas les gens ni son propre reflet dans le miroir. « J’ai l’impression d’être un comédien arrivé au milieu d’un film dont je ne connais ni le scénario ni les autres acteurs. Tout le monde me regarde avec amour, mais moi, je me sens vide. » Il ressent parfois de la culpabilité, voire de la honte : « J’aimerais pouvoir les aimer comme ils m’aiment. Mais comment aimer des inconnus ? »

Avec le temps, une forme de lien nouveau s’est créé. Pascal n’a pas retrouvé l’amour d’hier, mais un attachement sincère commence à renaître. Il réapprend à connaître sa femme, à écouter son fils, à vivre dans ce présent imposé. Il redécouvre aussi des passions : la musique classique, la peinture, la marche. Il note tout dans un carnet : les dates, les visages, les sentiments. « Si je ne peux pas me souvenir d’hier, alors je veux au moins me souvenir d’aujourd’hui », dit-il souvent.

Cette histoire bouleverse et interroge. Que reste-t-il d’un homme quand la mémoire disparaît ? L’amour peut-il survivre à l’oubli ? Émilie répond, avec des larmes discrètes : « Ce n’est plus le même amour, c’est vrai. Mais c’est encore de l’amour. Peut-être même plus pur, parce qu’il ne s’appuie sur rien d’autre que le présent et la volonté d’y croire. »