Dix ans après la mort de Richard Anthony, sa veuve Sabine s’éteint à son tour, dans une discrétion bouleversante

Le rideau tombe une nouvelle fois sur une page de l’histoire musicale et intime de la France. Dix ans après la disparition de Richard Anthony, figure incontournable de la chanson française des années 60, sa dernière épouse, Sabine, s’est éteinte dans la nuit du 29 au 30 juillet 2025, à l’hôpital Ambroise-Paré de Boulogne-Billancourt. Elle avait partagé plus de la moitié de sa vie avec le chanteur. À 95 ans, affaiblie par une longue maladie, elle s’est éteinte entourée de ses fils, dans une paix silencieuse et digne, loin des projecteurs, fidèle à son image.

Richard Anthony Fils - Célèbre Blog

Sabine n’a jamais cherché la lumière. Et pourtant, elle a été la gardienne de l’ombre, celle qui a tout vu, tout vécu, tout protégé. Elle a partagé les triomphes mais aussi les désillusions de Richard Anthony, qui fut l’un des artistes les plus populaires de sa génération avec des tubes comme Et j’entends siffler le train ou encore Amoureux de ma femme. Ensemble, ils ont vécu entre la France et les États-Unis, sillonnant le monde tout en affrontant les tempêtes du destin.

Car des tempêtes, il y en a eu. Sabine fut présente lorsque Richard connut des périodes sombres, notamment son incarcération pour fraude fiscale, un moment difficile qui aurait pu briser beaucoup de couples. Mais elle est restée. Discrète, digne, solide. Elle était là dans les coulisses, dans les silences, dans la reconstruction. Elle a veillé sur lui comme sur un trésor fragile, sur leur famille, sur leur histoire.

Depuis la mort de Richard Anthony en 2015, Sabine avait choisi de s’effacer davantage. Elle n’a jamais voulu occuper l’espace médiatique ni alimenter la curiosité publique. Elle s’est retranchée dans le silence et le souvenir, entre douleur et résilience. Mais elle n’était pas seule. Ses fils étaient là. Et dans les derniers mois de sa vie, une présence inattendue avait ramené un souffle de tendresse dans son quotidien : un petit chien prénommé Voyou, un Yorkshire terrier qu’elle appelait affectueusement « mon quatrième fils ». Ce petit être à quatre pattes était devenu une source de réconfort et d’amour, un dernier compagnon de route.

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Sa mort, bien que prévisible en raison de la maladie, suscite une vive émotion parmi ceux qui la connaissaient. Elle incarne cette génération silencieuse de femmes dévouées, élégantes, courageuses, qui ont tenu debout des hommes devenus légendes. Elle n’a jamais cherché la gloire, mais son rôle fut fondamental. Dans l’ombre de Richard Anthony, Sabine fut bien plus qu’une épouse : elle fut un pilier, une mémoire vivante, une force tranquille.

Le message publié par ses enfants au lendemain de son décès était d’une simplicité bouleversante. Pas de grands discours, pas de mise en scène, mais quelques mots empreints d’amour et de respect. Ils ont évoqué sa douceur, son humour discret, sa capacité à apaiser les peines sans jamais se plaindre. Une mère aimante, une femme d’exception, une âme généreuse. Ils ont aussi rappelé que, dans ses derniers instants, elle était apaisée. Ce n’était pas une mort dans la solitude, mais une fin de vie dans la chaleur des liens.

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Certains se souviendront aussi de cette phrase énigmatique, prononcée par Richard Anthony peu avant sa mort : « Dix ans, pas plus… ». Une phrase presque prophétique, aujourd’hui résonnante, qui laisse songeur. Était-ce une intuition ? Une prémonition ? Une promesse murmurée à celle qu’il aimait tant ? Difficile à dire, mais cela donne à ce départ une note presque mystique, comme si les âmes s’étaient accordées une ultime parenthèse avant de se retrouver.

Le public, lui, retient surtout la voix de Richard, mais en apprenant la disparition de Sabine, c’est toute une époque qui semble s’éloigner. Celle des chansons fredonnées à la radio, des histoires d’amour vécues hors des tabloïds, de l’élégance dans la discrétion. Sabine appartenait à ce monde-là, à cette génération qui ne clamait rien mais vivait tout avec intensité. Sa mort referme un chapitre que beaucoup n’étaient peut-être pas prêts à tourner.

Aujourd’hui, les hommages sont sobres mais sincères. Ils viennent des proches, de quelques artistes, d’amis de toujours. Certains anonymes la remercient pour ce qu’elle a représenté : une compagne fidèle, une présence rassurante derrière une icône. Ce sont ces femmes de l’ombre qui écrivent en silence l’histoire de ceux qui brillent.

Le temps passe, les voix s’éteignent, mais les souvenirs restent. Sabine rejoint maintenant Richard, peut-être dans ce lieu invisible où les âmes qui s’aiment ne se quittent jamais tout à fait. Elle laisse derrière elle des enfants, des souvenirs, et une empreinte que seule la discrétion sait graver profondément. La chanson est peut-être finie, mais l’émotion, elle, continue de vibrer.