“SI TU JOUES CETTE MUSIQUE, JE TE DONNE MA VOITURE !” — Se Moqua Le Jeune Homme… Mais Le Sdf Joue…

Santiago Valverde a toujours eu tout. Argent, célébrité, voiture de luxe, mais il lui manquait quelque chose qu’il ignorait lui-même. Un jour, pour humilier un sans-abri nommé Esteban, il paria sa Lamborghini contre une prestation qu’il jugeait impossible. Ce qu’il n’avait pas prévu, c’est que cet homme pauvre cachait un passé brillant.

Mais avant de commencer notre histoire, dites-nous en commentaire d’où vous regardez cette vidéo. C’est toujours incroyable de voir jusqu’où nos récits voyagent. L’après-midi à Cordou était anormalement chaude pour la saison.

Le soleil frappait fort sur les vieilles pierres de la plaza des Lastilia et les passants cherchaient un peu d’ombre sous les arbres ou aux terrasses des cafés. Santiago Valverdet était assis à l’une de ses tables entouré de trois amis qui rient à gorge déployée de tout ce qu’il disait. Santiago avait 26 ans, les cheveux sombres, soigneusement coiffés, habillés avec élégance et portait une montre qui valait bien plus que ce que la plupart des gens gagnaient en une année.

Fils unique de Don Ricardo Valverde, propriétaire de Valverde instruments de musique, la boutique la plus réputée de toute l’Andalousie, il avait grandi dans le luxe. Tirotant son café, Santiago observait la place avec l’air supérieur de celui qui se croit au-dessus de tout. Sa Lamborghini SC1 rouge était garée juste devant lui, attirant les regards émerveillés des passants et il adorait ça être vu, admirer, envié. C’est alors que Esteban Ortega fit son apparition.

Estban était un homme noir d’une cinquantaine d’années, mince, vêtu de vêtements usés, un vieux guitare en bandoulière. Ses cheveux grisonnaient et son visage portait les marques d’une vie longue et douloureuse. Il marchait lentement à travers la place, s’arrêtant parfois pour demander quelques pièces. La plupart des gens détournant les yeux.

Certains lui jetaient une pièce sans même le regarder. D’autres l’ignoraient complètement. Santiago l’aperçut et un sourire moqueur se dessina sur son visage. “Regardez qui voilà”, dit-il à ses amis en pointant du menton. Encore un artiste de rue qui cherche à gratter quelques sous. Les amis éclatèrent de rire. L’un d’eux, nommé Pablo, leva la main pour faire signe à Esteban de s’approcher.

“E l’ami, viens par ici !” cria Pablo. Esteban hésita un instant puis s’approcha. Il tenait sa guitare avec soin, comme si c’était son bien le plus précieux. “Et c’était probablement le cas.” Bonjour messieurs”, dit-il d’une voix calme et polie. “Excusez-moi de vous déranger, je cherche simplement de quoi manger aujourd’hui.

” Santiago se pencha en arrière sur sa chaise, les bras croisés. “Tu sais jouer de cette guitare ou tu la portes juste pour faire joli ?” demanda-t-il d’un ton provocateur. “Je joue ?” “Oui, monsieur, répondit Esteban. Quel genre de musique ? Des trucs de rue ? petites mélodies populaires pour faire lâcher une pièce aux touristes ? Estbanément avant de répondre : “Je joue de la guitare classique. J’ai étudié pendant de nombreuses années.

” Santiago éclata de rire et ses amis firent de même. “De la guitare classique, tiens don !” s’exclama Santiago en tapant sur la table. “Tu connais Fernando Sor ? Tu as déjà entendu parler de lui ?” Je le connais très bien, répondit Estban et pour la première fois, ses yeux brillèrent d’un éclat particulier.

Fernando Sor est l’un des plus grands compositeurs pour guitares classiques de tous les temps. Parfait. Alors, tu dois connaître l’étude en mi mineur Opus 60 numéro 3 dit Santiago en se penchant en avant, toujours avec ce sourire cruel. On dit que seuls les vrais musiciens peuvent la jouer sans faute. Je connais cette pièce, dit Esteban à voix basse.

Alors, je vais faire un paris avec toi dit Santiago en pointant sa Lamborghini rouge. Si tu arrives à la jouer sans une seule erreur, je te donne ma voiture. Celle-là, une Lamborghini SC18. Elle vaut plus de 2 millions d’euros. La place sembla se figer. Les gens autour commencèrent à tendre l’oreille. Certains sortirent leur portable pour filmer. Santiago adorait ça.

Avoir une audience. Mais si tu te rates, continua-t-il, tu t’en vas d’ici et tu ne reviens jamais. Et tout le monde saura que tu es juste un mytho qui fait semblant de savoir jouer. Les amis de Santiago explosèrent de rire. Pablo applaudit. Elle est bien bonne celle-là. Il n’osera même pas essayer. Mais Esteban ne bougea pas.

Il resta là droit tenant sa guitare, fixant Santiago d’un regard difficile à décrypter. Ce n’était pas de la colère ni de la peur. C’était plus profond que ça. Pourquoi cette pièce en particulier ? Demanda-t-il. Parce qu’elle est impossible, répondit Santiago avec un haussement d’épaule.

et je veux te voir échouer devant tout le monde. Estban ferma les yeux un instant. Lorsqu’il les rouvrit, des larmes y brillaient. Cette pièce a une signification très particulière pour moi dit-il d’une voix tremblante. C’est la dernière musique que j’ai joué pour ma femme avant qu’elle ne meure. Catalina. Elle adorait Fernando Sor. Elle me demandait de lui jouer cette ère chaque jour.

Le sourire de Santiago vailla un instant mais revint vite. “Quelle histoire émouvante”, dit-il avec ironie. “Mais ça ne change rien. Tu acceptes le paris ? Oui ou non ?” Et Stéban regarda autour de lui. Une foule s’était formée. Tous attendaient sa réponse. Il baissa les yeux vers sa guitare, effleura les cordes usées, caressa le vernis caillé.

“J’accepte”, dit-il. Un murmure parcourut la foule. Santiago tapa dans ses mains et se leva. Parfait. On va faire de ça un vrai spectacle, lança-t-il en regardant autour de lui. Vous êtes tous témoins. Si cet homme joue la pièce sans faute, la voiture est à lui. Pablo poussa une chaise au milieu de la place. Assiè-toi, maestro ! Dit-il en riant.

Montre-nous ce que tu as dans le ventre. Estéban s’avança lentement vers la chaise. Il s’assit, posa sa guitare sur ses genoux et commença à l’accorder. Ses mains tremblaient légèrement, mais ses gestes étaient précis. Il tournait les mécaniques avec soin, testant chaque corde jusqu’à obtenir le son parfait.

Santiago, debout près de sa Lamborghini, les bras croisés, étaient sûr de lui. Il n’y croyait pas une seconde. Personne ne pouvait jouer cette pièce sans des années d’étude intensive. Et un clochard, c’était absurde. Mais il y avait quelque chose que Santiago ignorait, quelque chose qu’il avait oublié depuis longtemps et qui s’apprêtait à le rattraper. Estéban termina d’accorder sa guitare.

Il inspira profondément, ferma les yeux et posa les doigts sur les cordes. La place était silencieuse. Même les oiseaux semblaient s’être tu. “Catalina”, murmura-t-il si doucement que presque personne ne l’entendit. “Celle-ci est pour toi, mon amour !” et il commença à jouer.

Les doigts d’Esteban glissaient sur les cordes de sa guitare comme s’ils étaient animé d’une volonté propre. La pièce de Fernando Sor était réputée pour ces difficultés techniques redoutables. Il y avait des passages qui exigeaient l’usage du pouce de la main gauche pour appuyer sur les cordes graves pendant que les autres doigts jouaient les aigus. Des sauts rapides sur le manche, des accords complexes qui devaient sonner clair et net.

Et Estéban faisait tout cela avec une aisance presque irréelle. Sa guitare était vieille et abîmée, rayé de partout, le vernis caillé, une mécanique à moitié desserrée, mais le son qui en sortait était pur, cristallin. Chaque note raisonnait sur la place comme si elle avait été jouée sur l’un des meilleurs instruments du monde. La foule ne cessait de grandir.

Des passants s’arrêtaient, attirés par la musique. Des fenêtres s’ouvraient autour de la place. Les serveurs sortaient des restaurants. Même un groupe d’enfants qui jouaient près de la fontaine s’était arrêté pour écouter. Santiago restait immobile près de sa Lamborghini, mais son visage n’affichait plus ce sourire arrogant. Il était pâle.

Ses mains tremblaient légèrement. Ses amis remarquèrent le changement et échangèrent des regards inquiets. “Santiago, ça va ?” demanda Pablo. Santiago ne répondit pas. Il était hypnotisé par la musique. Mais ce n’était pas que la musique, c’était la manière dont Estéban jouait. La technique, l’interprétation, l’âme.

Esteban arriva à un passage particulièrement difficile de la pièce où la main droite devait alterner rapidement entre plusieurs cordes pendant que la main gauche formait des accords complexes. Une section où la plupart des étudiants de guitare échouaient. Mais Esteban ne se contenta pas jouer. Il ajouta des ornements subtils, des nuances délicates qui rendèrent la pièce encore plus belle.

Des variations qu’on ne pouvait faire que si l’on connaissait la composition dans ses moindres détails. Une vieille dame dans la foule se mit à pleurer. Un homme en costume retira son chapeau en signe de respect. Les gens n’écoutaient pas simplement de la musique, ils étaient témoins de quelque chose de sacré. Santiago sentit ses jambes fléchir. Il s’appuya contre sa voiture.

Des souvenirs qu’il pensait avoir enfoui refirent surface. L’odeur d’une salle de musique, le son d’un métronome, la voix sévère d’un professeur qui lui répétait qu’il ne serait jamais assez bon. Non, ce n’était pas possible. Cet homme ne pouvait pas être celui auquel il pensait. Estéban jouait encore, totalement absorbé.

Les larmes coulaient sur ses joues, mais ses doigts ne faiblissaient pas. La mélodie douce et mélancolique de Fernando Sor emplissait chaque recoin de la place. Une musique sur la perte, sur le manque, sur l’amour qui survit à l’absence. “Catalina”, murmura Estébane si doucement que seuls les plus proches purent l’entendre. La pièce approchait de la fin.

Le passage le plus ardu arrivait. Une série d’arpèges rapides montant et descendant la gamme. Esteban inspira profondément et se lança avec puissance et précision. Ses doigts volaient, la guitare chantait et soudain il fit quelque chose d’inattendu. Il fit une erreur infime, presque imperceptible. Mais bien là, une note légèrement fausse au milieu d’une phrase musicale.

La foule retint son souffle. Santiago se redressa et son sourire refit surface. Il s’est trompé, cria-t-il. Vous avez vu, il a raté. Le paris est terminé. Mais Esteban ne s’arrêta pas. Il continua comme si de rien n’était. Et lorsqu’il rejoint la même phrase musicale un peu plus loin, il l’a reprit. Et cette fois, elle était parfaite.

Non seulement parfaite, mais bouleversante. Si belle qu’elle éclipsait l’erreur précédente, la rendant presque voulue. C’était une technique avancée, réservée au maître. Reprendre une phrase après l’avoir faussé, la sublimer, transformer l’erreur en œuvre. Santiago connaissait cette technique.

Il n’avait vu qu’une seule personne la maîtriser dans sa vie et maintenant il la voyait une seconde fois. Estbanoua les dernières notes avec une délicatesse incroyable. La guitare murmurait, les sons s’adoucissaient peu à peu jusqu’à la dernière note suspendue dans l’air qui s’évanouit lentement dans le silence de l’après-midi. Un instant, personne ne bougea la place entière était figée dans un silence absolu.

Puis vinrent les applaudissements, une explosion de cri, de brave, de sifflement. Et Stéban resta assis, tenant sa guitare contre lui en pleur. Il se moquait des applaudissements, de la foule. Pendant ces quelques minutes, il avait été avec Catalina. Il avait rejoué pour elle et c’était tout ce qui comptait. Santiago lui, restait figé. Livide. Pablo lui secoua l’épaule. E mec, tu as perdu le paris.

Tu vas vraiment lui donner la voiture ? Aucune réponse. Santiago fixa Esteban comme s’il avait vu un fantôme. Quelqu’un dans la foule cria : “Honore ton paris ! Tu as dit qu’il aurait la voiture s’il jouait sans faute.” Mais il s’est trompé ? Rétorqua Santiago, retrouvant sa voix. Vous avez vu, il a fait une fausse note et ensuite il l’a rejoué, lança une femme.

C’était volontaire. Tous ceux qui s’y connaissent un peu en musique le savent. C’est une technique de maître, dit un autre homme. J’ai étudié la musique pendant 10 ans. Je n’ai vu ça qu’une seule fois dans ma vie. La foule devenait agitée, hostile. On se rapprochait de Santiago réclamant qu’il tienne sa parole. Il regardait autour de lui, paniqué.

Il était acculé, aucune issue. C’est alors qu’Estéban se leva. S’il vous plaît, dit-il d’une voix posée en levant la main. Calmez-vous, je vous en prie. Le silence retomba aussitôt. Le public respectait l’artiste. Estban s’approcha de Santiago. Les deux hommes se faisaièrent face.

Estban était un peu plus petit, mais à cet instant, il semblait gigantesque. Santiago, lui, semblait rappetissé. J’ai gagné ce paris”, dit Esteban calmement. “Tu sais que j’ai gagné et tu sais pourquoi ?” Santiago ouvrit la bouche mais aucun son n’en sortit. “Tu me reconnais, Santiago Valverde ?” demanda Esteban une tristesse perceptible dans la voix.

“Ou bien, tu as oublié d’où tu viens ?” “Le nom complet”. Il connaissait son nom complet. “Qui êtes-vous ?” demanda enfin Santiago. Bien qu’au fond, il savait déjà. Estban eut un sourire triste. Je m’appelle Esteban Ortega. J’étais l’élève du maître Alonso Beltran. Tout comme toi. Le nom Alonso Beltran frappa Santiago comme un coup de point en plein ventre.

Il chancela en arrière, s’appuyant contre sa Lamborghini. La foule murmurait confuse sans comprendre ce qui se passait. Mais pour Santiago, tout devenait clair, un sens terrible. Inévitable. Non, murmura Santiago. Ce n’est pas possible. Esteban Ortega est mort. Il a disparu il y a 15 ans.

Je ne suis pas mort, répondit Esteban calmement. J’ai simplement cessé d’exister pour le monde de la musique. Ce n’est pas la même chose. Pablo s’approcha de Santiago. De quoi vous parlez ? C’est qui ce Alonso Beltran ? Mais Santiago ne pouvait pas répondre.

Ses jambes lâchèrent et il s’assit par terre, adossé à la portière de la voiture. Estban le regarda avec un mélange de tristesse et de compassion. Vous voulez savoir qui était Allonso Beltran ? Estban tourna vers la foule. C’était le plus grand professeur de guitare classique d’Espagne, peut-être même d’Europe. Il avait une petite école ici à Cordou il y a bien des années. Seulement six élèves à la fois.

Pour y entrer, il fallait passer une audition si difficile que la plupart abandonnait avant même d’essayer. Un silence absolu régnait à présent sur la place. Chaque mot d’Estban était écouté religieusement. J’ai eu la chance d’être accepté à l’âge de 18 ans poursuivit-il. J’ai étudié avec lui pendant 10 ans. Ce furent les plus belles années de ma vie.

Maître Beltran n’enseignait pas seulement la technique, il enseignait l’âme de la musique. Il disait que tout le monde peut apprendre à jouer les bonnes notes, mais que seul quelques-uns apprennent à faire pleurer, rire ou respirer la musique. Estban lentement à travers la place. Les gens s’écartaient devant lui comme s’il traçait un chemin sacré.

Je suis devenu l’un de ses meilleurs élèves. J’ai joué dans des théâtres à travers toute l’Espagne. J’ai enregistré deux albums. J’ai reçu des prix. On disait que je serais le prochain Andres Segovia. Il eut un petit rire amer. Mais ensuite, j’ai rencontré Catalina. Je suis tombé amoureux. On s’est marié. On a eu une fille magnifique, Sopia.

La vieille dame, celle qui avait pleuré pendant le concert, essuya ses yeux à nouveau. “La carrière de concertiste est exigeante”, dit Estébane. “On passe des mois loin de chez soi, on voyage sans arrêt. On répète 10 12 heures par jour. J’ai choisi ma famille, j’ai quitté la scène et j’ai commencé à donner des cours particuliers ici à Cordou.

C’est la meilleure décision que j’ai jamais prise. Il s’arrêta et regarda Santiago, toujours assis au sol. Mais le maître Beltran a eu d’autres élèves après moi. Et l’un d’eux, c’était toi, Santiago Valverdet. Tu es entré dans son école il y a 20 ans, n’est-ce pas ? Tu n’avais que 6 ans. Santiago ferma les yeux.

Les souvenirs revenaient en rafale, une salle de musique qui sentait la cire et le bois. Le maître Beltran, un homme grand et mince, aux cheveux blancs et aux mains immenses. Des leçons qui duraient des heures, une discipline rigide, des compliments rares mais précieux. “Ton père, Don Ricardo, payait des fortunes pour ses cours, dit Hesteban.

Il voulait que tu deviennes un prodige, un génie de la guitare qui ferait briller le nom Valverde dans le monde entier de la musique classique. Il t’a acheté les meilleures guitares, engagé les meilleurs professeurs complémentaires. Tu avais tout. Je ne veux pas parler de ça, dit Santiago d’une voix étranglée. Mais il le faut, répliqua Esteban avec calme.

Parce que c’est pour ça que tu m’as défié aujourd’hui. Ce n’était pas pour t’amuser ni par pure cruauté. C’est parce que tu m’as vu avec une guitare et qu’un truc en toi s’est réveillé. Quelque chose que tu essaies d’enterrer depuis des années. Pablo et les autres amis de Santiago étaient complètement dépassés.

L’un d’eux tenta de l’aider à se relever, mais il refusa. “Tu as étudié avec le maître Beltran pendant 12 ans, poursuivit Esteban. Et tu étais doué, très doué. Tu avais la technique, la rigueur, tout ce qu’un musicien doit avoir, sauf une chose.” “Arrête”, dit Santiago. “Tu n’avais pas de passion”, répondit Estéban.

“Tu jouais parce que ton père le voulait. Tu t’exerçais parce que tu y étais obligé, mais tu n’as jamais aimé la musique. Et le maître Beltran le savait. J’ai dit d’arrêter, hurla Santiago en se levant brusquement. Mais Estéban continua : “Im implacable. Quand tu as eu 18 ans, le maître t’a dit la vérité.

Il t’a dit que tu pouvais jouer correctement mais que tu ne serais jamais un grand musicien. Il t’a dit que tu perdais ton temps et le sien et il t’a renvoyé. Un murmure traversa la foule. Santiago tremblait, les points serrés. Ton père est entré dans une rage noire, poursuivit Esteban. Don Ricardo n’acceptait pas l’échec. Il avait investi tant d’argent, tant de temps et tu avais échoué.

Alors, il t’a fait jurer que tu ne toucherais plus jamais une guitare, que tu ne parlerais plus jamais de musique, que cette partie de ta vie n’avait jamais existé. “Comment tu sais tout ça ?” demanda Santiago d’une voix basse et menaçante. “Parce que le maître me l’a dit, répondit Estéban. Je lui rendais visite régulièrement jusqu’à sa mort il y a 5 ans.

Il a toujours regretté d’avoir été si dur avec toi. Il pensait que s’il avait été plus patient, peut-être que tu aurais trouvé ton propre chemin. Mais il savait aussi qu’il ne pouvait pas mentir. La musique n’accepte pas le mensonge. Santiago fit un pas en avant menaçant : “Tu ne sais rien de moi, rien de ma vie. Je sais que tu as enterré qui tu étais.

dit Esteban calmement. Je sais que tu es devenu cet homme superficiel et cruel parce que c’était plus facile que d’affronter ton échec. Je sais que tu te moques des musiciens de rue parce qu’il te rappellent tout ce que tu n’as pas pu être. “Tu veux la voiture ?” cria Santiago. “Prends-la ta foutue voiture, je m’en fiche.” “Je ne veux pas ta voiture”, répondit Esteban.

Santiago s’arrêta surpris. “Quoi ? Je ne veux pas ta voiture”, répéta Esteban. “Ce que je veux est bien plus précieux.” Il fit un pas vers lui, le regardant droit dans les yeux. “Quand le maître Beltran t’a renvoyé, il t’a offert un cadeau d’adieu. Une guitare qu’il avait utilisé quand il était encore étudiant.

Une guitare simple fabriquée par un lutier nommé Antonio Gomez. Rien de précieux en terme d’argent, mais elle avait une histoire. C’était avec elle que le maître avait appris, fait des erreurs, grandi et il te l’a offerte dans l’espoir qu’un jour tu reviennes à la musique. Santiago déglit difficilement. Je sais que tu l’as encore, dit Esteban.

Je l’ai vu dans une interview de ta famille pour un magazine. Elle est exposée dans une vitrine dans le manoir des Valverdes entre d’autres instruments luxueux. Juste pour la déco. Oubliez. Et tu veux que je te donne cette guitare ? Demanda Santiago. Oui répondit simplement Esteban. C’est ce que je veux. En échange du Paris. Santiago e un rire sec sans joie.

Pourquoi ? Pourquoi cette guitare précisément ? Estban un sourire triste parce qu’elle mérite d’être entre les mains de quelqu’un qui croit encore en la musique parce qu’elle mérite de vibrer à nouveau, pas de prendre la poussière dans une vitrine. Et parce que je veux t’offrir une chance de rédemption.

Le soleil commençait à se coucher sur cordou, peignant le ciel de nuances d’orange et de rose. La place était toujours pleine de monde, chacun attendant de voir ce qui allait se passer. Santiago regardait autour de lui, croisant des dizaines de regards fixés sur lui. Certains étaient pleins de colère, d’autres simplement curieux, mais tous attendaient sa réponse.

“Une chance de rédemption”, répéta-t-il avec amertume. “Et qu’est-ce que ça veut dire exactement ?” Estbanit au sol et se redressa, fixant Santiago droit dans les yeux. Ça signifie un nouveau paris, dit-il. Mais cette fois, les règles seront différentes. Je ne veux pas refaire un paris avec toi ! Répondit Santiago, épuisé.

Mais tu le feras, répondit Estéban fermement. Parce que tu en as besoin, parce que tu sais que j’ai raison. Pablo tenta d’intervenir. Allez Santiago, on s’en va. Ce type est fou. Tu n’as rien approuvé à personne. Mais Santiago leva la main pour lui faire signe de se taire. Quel est le paris ? Demanda-t-il. Estban prit une grande inspiration. Tu vas emporter ma guitare chez toi.

Tu vas la restaurer. Les cordes sont usées. Le bois est fendu. Elle a besoin de soins. Le magasin de ton père emploie les meilleurs lutiers de toute l’Andalousie. Tu vas utiliser les ressources que tu as pour redonner vie à cet instrument. Santiago fronça les sourcils.

Et après, ensuite, tu iras chercher la guitare que le maître Beltran t’a offerte, celle d’Antonio Gomez. Tu la ramèneras ici sur cette place et tu joueras l’étude en mi-mineur de Fernando Sor sans la moindre erreur devant tout le monde comme je l’ai fait aujourd’hui. Un murmure surpris parcourut la foule. Santiago blémiti. C’est impossible dit-il. Je n’ai pas touché une guitare depuis h ans. Je ne me rappelle même plus comment la tenir correctement.

Alors il va falloir réapprendre répondit Esteban. Tu as un mois, quatre semaines. Si tu joues à la pièce parfaitement, la guitare de Beltran te revient. Si tu échoues, elle sera à moi. Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi ça t’importe ce qui m’arrive ? Estban s’approcha doucement et posa une main sur son épaule.

Parce que j’ai déjà été à ta place, murmura-t-il. J’ai tout perdu. Ma carrière, ma femme, ma fille est partie vivre en Amérique et elle ne me parle plus. Je vis dans la rue depuis 3 ans, mais j’ai encore la musique et c’est elle qui m’a empêché de perdre mon âme. Des larmes coulèrent sur le visage de Santiago. Je n’y arriverai pas, dit-il.

Je ne suis pas assez bon. Je ne l’ai jamais été. Le maître Beltran n’a jamais dit ça, corrigea Estébane. Il a dit que tu manquais de passion. Mais la passion, ça peut se retrouver, ça peut s’apprendre. Il suffit d’arrêter de lui tourner le dos. Santiago cachas, ses épaules tremblaient.

Pablo et les autres amis semblaient perdus comme s’il voyait un homme totalement différent de celui qu’il croyait connaître. Tu n’as pas besoin d’être un concertiste dit doucement Estébane. Tu n’as pas besoin d’être célèbre, tu dois juste être honnête. Honnête avec la musique et honnête avec toi-même. Santiago baissa les mains. Ses yeux étaient rouges.

Et si j’échoue ? Et si je passe un mois entier à essayer et que je n’y arrive pas, alors au moins tu auras essayé. Répondit Estéban. Et essayer, c’est déjà plus que ce que tu as fait ces huit dernières années. Un long silence s’installa. Le ciel s’assombrissait. Les réverbères de la place s’allumaient lentement. La foule attendait. Enfin, Santiago hocha la tête.

D’accord, dit-il à voix basse. J’accepte ton parisi. Un murmure d’approbation parcourut les spectateurs. Estban sourit. Un vrai sourire. chaleureux. “Alors, c’est long le pacte”, dit-il. Il ramassa sa guitare du sol et l’attendit à Santiago. Santiago l’apprit avec des mains tremblantes, ressentant son poids, le bois abîmé sous ses doigts.

Une guitare simple, fatiguée, mais il y avait quelque chose en elle. Quelque chose qu’il n’arrivait pas à expliquer. Prends-en soin. Cette guitare m’a accompagné dans les moments les plus sombres. Elle mérite d’être respectée. Je m’en occuperai. promis Santiago. Estban fouilla dans sa poche et en sortit un petit objet. Une vieille médiator en argent ternie par le temps avec des initiales gravés.

AB Alonso Beltran. Le maître me l’a donné quand j’ai terminé mes études avec lui, dit Esteban. Il m’a dit qu’un jour je devrais la transmettre à quelqu’un qui en aurait besoin. Je crois que ce moment est arrivé. Il déposa la médiatore sur une pierre basse près de la fontaine au centre de la place. “Quand tu seras prêt”, dit Estéban, “Quand tu joueras cette pièce, apporte-la avec toi.

Elle te rappellera d’où tu viens et jusqu’où tu peux aller.” Santiago regarda le médiator briller sur la pierre. Il tendit la main pour la prendre, mais Estban l’arrêta. Pas maintenant”, dit-il, seulement quand tu seras prêt. Estbané à terre. Il jeta un dernier regard à Santiago, à la foule, à cette place devenu le théâtre de quelque chose d’inattendu.

“Dans un mois, on se retrouve ici”, dit-il, “au coucher du soleil. Ne me déçois pas, Santiago.” Et Estéban s’éloigna. La foule s’écarta pour le laisser passer. Certains lui adressèrent un geste, d’autres lancèrent quelques pièces sur son chemin. Mais Estéban n’en prit aucune. Il continua simplement à marcher jusqu’à disparaître dans les ruelles étroites de Cordou.

Santiago resta planté au milieu de la place, tenant la guitare d’Estban dans ses bras, les yeux fixés sur le coin où l’homme avait disparu. La foule commença à se disperser lentement. Pablo s’approcha. Et maintenant, qu’est-ce que tu vas faire ? Santiago baissa les yeux vers la guitare. Il effleura les cordes usées du bout des doigts. Le son était faible, désaccordé, mais c’était un son, c’était un début.

“Je rentre chez moi,” dit Santiago. “Et demain, je commence à travailler.” Lorsqu’il arriva chez lui, la grande maison était vide. Son père était en déplacement pour affaire. Santiago monta deuxième étage dans la salle de musique que personne n’avait franchi depuis des années. Il ouvrit la porte et alluma la lumière.

Elle était là. La guitare Goms derrière une vitrine en verre entouré d’autres instruments coûteux et de trophées sans importance. Santiago ouvrit la vitrine et la prit avec précaution. Elle était couverte de poussière. Mais encore en bon état. Il souffla doucement sur le bois puis s’assit sur une vieille chaise.

Il posa la guitare sur ses genoux. La posture lui semblait étrangère après tant de temps. Ses doigts cherchèrent les cordes. Il tenta de former un simple accord. Le son qui en sortit était affreux, faux, faible, tremblant. Santiago ferma les yeux et inspira profondément. Un mois. Il avait un mois.

Et pour la première fois, depuis qu’il était adulte, Santiago Valverde ne fuyait plus. Il avançait vers ce qu’il avait toujours été au fond. Dehors, la nuit était tombée sur Cordou. Quelque part dans les rues sombres de la ville, Estéban Ortega marchait, son sac sur le dos, un léger sourire aux lèvres. Il s flottait doucement la mélodie de l’étude en mi-mineur et sur une place désormais vide, un médiator en argent attendait, posé sur une pierre.

Il brillait sous la lumière des étoiles, gardien silencieux d’une promesse, celle d’une rédemption, encore inachevée, mais désormais possible. Et vous, qu’avez-vous laissé derrière vous par peur d’affronter ce que vous êtes vraiment ? Laissez un commentaire ci-dessous, aimez la vidéo si cette histoire vous a touché et partagez-la avec quelqu’un qui a besoin de se souvenir que il n’est jamais trop tard pour recommencer. M.