Depuis quelque temps, un débat agite le monde du divertissement français : la Star Academy, célèbre télécrochet musical qui a révélé tant de talents, serait-elle en réalité plus scénarisée qu’elle ne le prétend ? À mesure que les saisons s’enchaînent, certains observateurs, anciens candidats et fans de la première heure ont remarqué un étrange schéma : d’année en année, les profils des candidats semblent se ressembler étrangement. Même nombre de participants issus de certaines origines ethniques, mêmes types de visages, mêmes parcours de vie. Coïncidence ou stratégie délibérée ?

L’affaire a pris de l’ampleur lorsque Georges-Alain Jones, figure emblématique de la deuxième saison du programme, s’est exprimé lors d’une interview diffusée sur les réseaux sociaux. L’ancien candidat, connu pour son franc-parler, a lâché une phrase qui a enflammé la toile :

« Vous savez, le nombre de candidats noirs est resté le même au fil des ans ! »

Une remarque qui, au-delà de sa simplicité apparente, a soulevé une vague d’interrogations sur les méthodes de sélection de l’émission. Georges-Alain, qui a lui-même connu les coulisses du château de Dammarie-les-Lys, laisse entendre qu’il y aurait une forme de “casting calibré” imposé par la production, visant à maintenir un équilibre d’image, de représentation et de diversité… mais de manière artificielle.

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Selon plusieurs anciens participants, le processus de sélection ne serait pas aussi spontané qu’il en a l’air. Derrière les auditions publiques, les émotions et les “découvertes” que l’on croit authentiques, se cacherait une véritable stratégie de narration télévisuelle. Chaque année, la production chercherait à reproduire la même alchimie : un candidat charismatique d’origine africaine, une jeune fille fragile et rêveuse, un séducteur du Sud au sourire désarmant, une voix puissante mais timide issue d’un milieu modeste, et un rebelle au grand cœur.

« On avait l’impression de vivre un moment unique, mais tout était déjà cadré », confie anonymement une ancienne élève de la saison 8. « Même nos relations, nos disputes, les scènes à l’écran, tout semblait avoir une place prédéfinie. » Cette idée que les participants seraient choisis non seulement pour leur talent, mais aussi pour correspondre à des archétypes précis, renforce l’hypothèse d’une mise en scène subtile.

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Des internautes ont d’ailleurs mené leurs propres enquêtes : montage vidéo à l’appui, ils ont démontré que la répartition ethnique et sociologique des candidats est étonnamment stable d’une saison à l’autre. Qu’il s’agisse de la couleur de peau, du style vestimentaire ou même du timbre de voix, certains y voient une volonté claire de la chaîne de préserver un équilibre “visuel et émotionnel” rassurant pour le public.

Pourtant, du côté de TF1 et d’Endemol, la réponse est sans équivoque. Un communiqué officiel publié après la polémique affirme que les castings sont menés “dans le respect absolu de la diversité, de la transparence et du talent pur”. La production nie toute manipulation, expliquant que ces ressemblances seraient le fruit d’un hasard naturel et du profil type des jeunes passionnés de musique.

Mais le doute persiste. Les anciens candidats comme Georges-Alain rappellent que la télévision reste un spectacle avant tout. Et dans un spectacle, tout se calcule. L’émotion, la surprise, la tension dramatique : autant d’ingrédients nécessaires pour captiver le téléspectateur. Alors, pourquoi ne pas calibrer le casting ?

Un expert en communication télévisuelle, interrogé par Télé Loisirs, a d’ailleurs apporté une analyse intéressante :

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« La Star Academy n’est pas seulement un concours de chant, c’est un feuilleton humain. Chaque candidat incarne une histoire, un symbole, une émotion. Reproduire certaines typologies, c’est s’assurer que le public retrouve chaque année des repères émotionnels familiers. »

Cette logique marketing, bien qu’efficace, pose la question de l’authenticité. Si tout est calculé, où se trouve la part de vérité ? Les rêves des candidats seraient-ils instrumentalisés au profit d’un scénario préécrit ?

De nombreux fans ont exprimé leur désarroi sur les réseaux sociaux. Certains dénoncent un manque de sincérité : « On veut des artistes vrais, pas des copies des saisons précédentes ! », peut-on lire sur X (anciennement Twitter). D’autres, plus indulgents, estiment que la Star Ac reste un tremplin unique, peu importe les choix de la production.

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Quant à Georges-Alain Jones, il assume ses propos sans détour. « Je ne critique pas la Star Ac, j’en fais partie. Mais il faut arrêter de croire que tout est spontané. La télévision, c’est une machine à fabriquer des émotions, pas à les découvrir. »

Alors que la saison 2026 se prépare, la polémique pourrait bien influencer la perception du public. Les fans guetteront chaque détail : la composition du casting, la diversité affichée, les profils choisis. Et si, malgré tout, la magie opère encore, ce sera peut-être la preuve que, truquée ou pas, la Star Academy continue d’accomplir son rêve premier : faire vibrer la France au rythme de la musique et des émotions partagées.