La Cité de la musique

Inaugurée en 1995, la Cité de la musique est l’œuvre de l’architecte Christian de Portzamparc. Il l’a imaginée comme une « cité rêvée », un espace en mouvement, ouvert sur la ville et conçu comme un lieu de rencontres.

Le projet est né de la volonté de réunir au même endroit le Conservatoire de Paris et son musée d’instruments — devenus trop exigus dans leurs bâtiments de la rue de Madrid — tout en offrant des espaces adaptés aux concerts et aux répétitions. Inaugurée en janvier 1995, la Cité de la musique concrétise ainsi l’idée de rapprocher enseignement musical et diffusion artistique. Christian de Portzamparc, qui a piloté le projet pendant une décennie, recevra en 1994 le prix Pritzker, la plus haute distinction en architecture.

Face au Conservatoire, et ouvrant une large perspective sur la Grande Halle de la Villette, la Cité de la musique fascine par la variété de ses ouvertures, reflet de la richesse de ses espaces intérieurs. Le bâtiment se découvre comme un parcours, presque un labyrinthe — les musiciens plaisantent en disant qu’il faut quinze jours pour s’y repérer —, une « ville onirique » qui invite à déambuler et à croiser d’autres visiteurs. Le complexe réunit plusieurs volumes architecturaux en un ensemble unique où s’enchaînent ruelles, escaliers, placettes et passerelles. La lumière et les points de vue s’y multiplient avec une grande subtilité. Pierre Boulez souligne cette dimension mouvante : Ce que j’aime dans la Cité de la musique, c’est que, au fil de la promenade, tout change. C’est comparable à la musique.

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La Salle des concerts, le Musée avec son Amphithéâtre, la Médiathèque, les salles de répétition et les espaces administratifs sont tous reliés par la Rue musicale : une vaste galerie vitrée en forme de conque, véritable cœur du bâtiment où se rencontrent tous les publics. Pour Portzamparc, l’architecture est indissociable du mouvement :
« Je vois l’architecture comme une invitation à la vie, donc au déplacement. Je ne la regarde pas comme un objet fixe, mais à travers des parcours. Comme la musique, elle se perçoit dans la durée et par séquences. »

La Salle des concerts est la pièce maîtresse de la Cité de la musique, pensée pour accueillir toutes les esthétiques musicales.

Pierre Boulez souhaitait une salle rectangulaire et modulable ; Portzamparc privilégiait une forme elliptique. Le résultat est une alliance des deux approches : un parterre rectangulaire, plane et totalement reconfigurable — sièges escamotables, scènes mobiles ou multiples —, et, à l’étage, des balcons qui dévoilent clairement l’ellipse du volume. Des niches de bois illuminées, abritant de petits bancs, rythment les balcons, tandis qu’une galerie supérieure couronne l’ensemble.

Selon Portzamparc :
« L’ellipse offre une grande richesse de perception. Selon l’endroit, elle paraît intime ou majestueuse. C’est une forme ouverte, interprétable, qui procure une vraie souplesse. »

La salle peut accueillir de 650 à 1 600 spectateurs selon la configuration, et elle est entièrement de plain-pied, avec dix places réservées aux personnes en fauteuil roulant.

Avec ses 250 places, l’Amphithéâtre est parfait pour la musique de chambre ou les récitals. Sa climatisation répond aux normes muséographiques, garantissant les meilleures conditions pour les instruments anciens du Musée.

Il accueille également des spectacles jeunes publics, des projections et des conférences. Son orgue baroque, au buffet conçu par Portzamparc et à la facture signée Jean-François Dupont, est régulièrement joué par les élèves du Conservatoire. Situé en sous-sol, l’Amphithéâtre est accessible par escalier et ascenseur, et dispose de cinq places pour les personnes en fauteuil roulant.