Anne-Élisabeth Lemoine : pourquoi elle ne partira jamais faire “Un dimanche à la campagne” avec Frédéric Lopez, “Il y a un truc…”

Frédéric Lopez a invité Anne-Élisabeth Lemoine à participer à Un dimanche à la campagne : une proposition qui a suscité quelques réserves.

L’échange s’est déroulé en direct, dans l’atmosphère familière de C à Vous. Anne-Élisabeth Lemoine recevait Frédéric Lopez, venu évoquer ses projets du moment, dont Nos terres inconnues et Un dimanche à la campagne. La conversation, plutôt détendue, a pris un tournant plus personnel lorsque l’animateur a lancé, presque naturellement, une invitation à sa consœur. « Déjà, vous allez venir participer. Je rêve de vous recevoir le week-end », lui a-t-il proposé avec enthousiasme. La suggestion n’avait rien d’innocent : le programme repose sur la rencontre, la confidence et l’authenticité. Mais la réponse n’a pas été immédiate.

Anne-Élisabeth Lemoine n’a pas fermé la porte. Elle a même reconnu être touchée par l’invitation. Pourtant, une réserve s’est imposée aussitôt. Sa réticence ne portait pas sur le concept en lui-même, ni sur l’idée de partager un moment hors du rythme quotidien. Ce qui la freine est plus simple : l’inconnu. Elle l’a dit sans détour. « Moi, il y a un truc, c’est qu’il paraît qu’on ne sait pas avec qui on part. Et ça, ça m’angoisse. J’ai besoin de savoir, c’est possible ? » Une demande qui touche à l’essence même du programme de France 2.

Anne-Élisabeth Lemoine interroge ce principe défendu par Frédéric Lopez

Pour Frédéric Lopez, c’est précisément ce principe qui fonde l’émission. Pas question, selon lui, de connaître à l’avance les autres invités. Il a expliqué pourquoi, avec calme et conviction : « Justement, c’est ça que je trouve intéressant. Parce que si vous avez besoin de savoir, c’est que vous avez des préjugés sur certaines personnes… » Une façon de rappeler que l’émission repose autant sur la rencontre que sur la déstabilisation douce, celle qui ouvre à l’autre. Anne-Élisabeth Lemoine a alors répondu que les préjugés pouvaient aller dans les deux sens : les autres invités en auraient peut-être sur elle aussi.

Frédéric Lopez a poursuivi, expliquant ce qui, à ses yeux, rend le format singulier. Ce qui compte, selon lui, c’est la curiosité et l’attention portée à l’autre, surtout lorsqu’il vient d’un univers différent. « Ce qui est chouette, c’est que ce sont des personnes qui ne se connaissent pas et qui ne sont pas dans le même univers. Il y a souvent un décalage, il y a même de l’intergénérationnel, et du coup, il s’intéresse aux autres. Et moi, j’aime beaucoup voir des acteurs s’intéresser aux autres, c’est rare », a-t-il expliqué. Loin de l’exercice promotionnel classique, il dit chercher la rencontre sincère, celle qui ne s’improvise pas à l’avance.
© France 5

Anne-Élisabeth Lemoine dit comprendre l’idée du secret en lien avec le programme, mais souligne qu’il peut aussi générer des appréhensions

Un désaccord assumé entre Anne-Élisabeth Lemoine et Frédéric Lopez

Il a aussi reconnu que ce principe n’est pas adapté à tous les profils. « Ce n’est vraiment pas tout le monde. Ça peut arriver que des artistes ont besoin d’être aimés et du coup ne s’intéressent pas beaucoup aux autres. » Dans ce commentaire, on entend à la fois une observation sur le milieu artistique et un rappel : l’émission repose sur un équilibre fragile, qui ne fonctionne que si chacun accepte de sortir légèrement de ses habitudes.

Cette discussion, apparemment légère, met en évidence quelque chose de plus profond : la frontière entre la disponibilité à l’autre et le besoin de contrôle. Pour certains, l’inconnu est stimulant, pour d’autres, il est source d’appréhension. Anne-Élisabeth Lemoine, qui navigue chaque jour en direct entre improvisation et maîtrise, ne cache pas ce qui lui assure un cadre : savoir à qui elle aura affaire.

Anne-Élisabeth Lemoine et Frédéric Lopez au cœur d’une période de changement

La séquence intervient par ailleurs dans une période particulière pour C à Vous. Pour la première fois depuis la création de l’émission, France 5 a diffusé un best of pendant une semaine complète, au moment des vacances de la Toussaint. Une décision inhabituelle, qui a surpris en interne. « Les fêtes, c’est le moment de l’année où il y a le plus de gens devant la télévision, donc ce serait une hérésie de mettre des rediffusions », a confié un habitué, rapporte Le Parisien. Pourtant, la raison est budgétaire. France Télévisions doit réduire ses dépenses de manière inédite, avec 112 millions d’euros à économiser en 2025 par rapport au contrat initial.

Dans ce contexte, l’échange entre les deux animateurs prend une autre dimension. D’un côté, une émission qui mise sur la disponibilité émotionnelle et l’imprévu. De l’autre, une animatrice qui revendique une forme de cadre. Ce n’est ni un refus catégorique, ni une acceptation. Juste un moment où l’on voit ce qui fait le sel de ces programmes : une conversation où chacun expose, sans emphase, ce qu’il peut offrir et ce qu’il préfère préserver.