Dans une atmosphère lourde et électrique, l’hémicycle de l’Assemblée nationale a été le théâtre d’un moment de vérité brutale. Aurélien Le Coq, député LFI, ne s’est pas contenté de critiquer des colonnes de chiffres. Avec une émotion à fleur de peau et une colère froide, il a dressé le procès d’un gouvernement accusé de sacrifier délibérément les plus fragiles sur l’autel de la finance.

“Ici se prépare un coup d’État social”. Dès les premiers mots, le ton est donné. Pas de langage technocratique, mais des mots qui claquent comme des gifles. Pour l’élu, le budget présenté par le gouvernement Lecornu n’est rien de moins qu’un “massacre à la tronçonneuse” de 40 milliards d’euros, conçu pour “faire cracher du sang et des larmes aux Français”.

Le drame intime : “Ma mère est décédée deux jours plus tard”

C’est le moment qui a figé l’Assemblée. Pour illustrer les conséquences concrètes et tragiques de l’austérité à l’hôpital, Aurélien Le Coq a partagé une douleur personnelle, intime, qui résonne avec le vécu de milliers de familles.

“Ma mère s’est fait refuser un lit d’hôpital malgré son cancer du poumon. Elle s’est fait renvoyer en hospitalisation à domicile et est décédée deux jours plus tard. Ils ont du sang sur les mains.”

Cette accusation terrible, “vous avez du sang sur les mains”, n’est pas une métaphore. Elle dénonce une politique qui, en coupant 7 milliards d’euros sur l’hôpital public et en doublant les franchises médicales, transforme la santé en produit de luxe. Taxer les indemnités journalières des malades du cancer ou de sclérose en plaques ? Pour le député, c’est le comble de “l’inhumanité”. “Tant qu’ils sont en vie, vous les ferez payer”, a-t-il asséné, pointant du doigt le contraste obscène avec les 8 milliards de crédits d’impôt offerts à l’industrie pharmaceutique.

Le “Robin des Bois à l’envers” : Voler aux pauvres pour donner aux riches

Le discours a mis en lumière une mécanique implacable : faire payer la crise à ceux qui la subissent pour gaver ceux qui la provoquent. “Le braqueur est à l’Élysée”, a lancé Aurélien Le Coq.

Les preuves avancées sont accablantes :

Les retraités : Leurs pensions ne suivront pas l’inflation, une perte sèche de pouvoir d’achat.

Les salariés : Une taxe de 8% sur les tickets-restaurant et chèques-vacances. “Il ne faudrait pas que les salariés puissent bénéficier de ce qu’ils ont produit”, ironise amèrement l’élu.

Les étudiants : Gel et suppression des APL, alors que la précarité étudiante explose déjà.

Pendant ce temps, “l’opulence” continue pour les ultra-riches. Le député a rappelé que la fortune de Bernard Arnault a bondi de 19 milliards en une seule journée, sans qu’aucune contribution exceptionnelle ne lui soit demandée. “C’est un vol en bande organisée”, martèle-t-il.

L’Alliance Macron-Le Pen démasquée

Politiquement, l’attaque a été chirurgicale. Aurélien Le Coq a brisé le mythe de l’opposition du Rassemblement National. Selon lui, le parti de Marine Le Pen est devenu le “SAMU de la Macronie”, une “holding” au service du pouvoir.

Il a listé, vote après vote, comment le RN a sauvé le gouvernement : refus de la destitution, refus de la censure, et surtout, vote contre toutes les mesures de justice fiscale (rétablissement de l’ISF, taxation des super-dividendes, taxe sur les évadés fiscaux). “Le RN est devenu une petite bande de copistes de la Macronie”, a-t-il conclu, accusant l’extrême droite de valider silencieusement ce budget de misère.

L’Urgence de la révolte

“Tout est à jeter”. Pour Aurélien Le Coq, aucune négociation n’est possible avec ce qu’il qualifie de “monarque prêt à tout pour contenter ses amis banquiers”. La conclusion est sans appel : face à un gouvernement qui “coupe le bras gauche” des Français tout en leur offrant une montre, il n’y a qu’une seule voie. Rejeter le budget, censurer le gouvernement et destituer le Président.

Ce discours fera date car il nomme la souffrance. Il ne parle pas de pourcentage de PIB, mais de vie et de mort. Il rappelle cruellement que derrière chaque coupe budgétaire, il y a des destins brisés, des soins reportés et des familles endeuillées.