Disparues de la gare de Perpignan : nouvel appel à témoins pour explorer “une piste sérieuse”, 30 ans après la disparition de Tatiana Andujar

Tatiana Andujar, une lycéenne de 17 ans disparue à Perpignan en septembre 1995. - Archives.

Trente ans, jour pour jour, après la disparition de Tatiana Andujar, à Perpignan, les enquêteurs du pôle “cold case” de la gendarmerie lancent un nouvel appel à témoins. L’affaire n’est pas close, elle a même été rouverte en 2022, non plus sous la qualification de disparition, mais celle d’enlèvement.

Saura-t-on un jour ce qui est arrivé à Tatiana Andujar, le dimanche 24 septembre 1995 ?

Arrivée à la gare de Perpignan vers 19h30, en provenance de Toulouse où elle avait passé le week-end, la jeune femme de presque 18 ans a disparu. Elle n’a pas regagné le domicile de ses parents à Llupia, près de Thuir, et n’a plus jamais donné signe de vie.

Un appel à témoins, 30 ans après sa disparition

TÉMOIGNAGE EXCLUSIF. "Il y a au moins une personne qui sait" : 30 ans après  la disparition de Tatiana Andujar, sa mère suspendue à un nouvel espoir

Tatiana est la première victime et la plus jeune des quatre femmes citées dans ce qui a rapidement été appelé “l’affaire des disparues de la gare de Perpignan”. C’est aussi la seule dont le corps n’a jamais été retrouvé.

En décembre 1997, Moktaria Chaïb est retrouvée morte, dénudée et mutilée puis Marie-Hélène Gonzalez, six mois plus tard, en juin 1998. 17 années d’enquêtes et de rebondissement sont nécessaires pour trouver l’auteur de ces deux crimes : Jacques Rançon.

Mais pour la disparition de Tatiana, le tueur en série est mis hors de cause. Il était en prison à l’époque. Et Marc Delpech avait déjà avoué le meurtre de la 4e victime, Fatima Idrahou en 2001.

D’où ce nouvel appel à témoins de la gendarmerie pour tenter de clore l’enquête. “Toute personne susceptible d’avoir rencontré Tatiana Andujar à Perpignan dans la soirée du 24 septembre 1995, de détenir des informations en lien avec cette disparition ou désirant signaler des faits pouvant s’y rapporter est invitée à contacter les enquêteurs : [email protected]“.

Marie-José Garcia, la mère de Tatiana Andujar, attend du pôle “cold case” de Nanterre qu’il lui apporte des réponses pour, enfin, faire son deuil, 30 ans après la disparition de sa fille. • © FTV

La fin de journée du dimanche 24 septembre 1995

À 16h55, Tatiana embarque en gare de Toulouse Matabiau à bord d’un train pour Perpignan. Durant le voyage, elle fait connaissance d’un militaire et d’un étudiant… ils arrivent à Perpignan à 19h27 après un stop à Narbonne entre 18h20 et 18h41.

Devant la gare, elle salue un jeune homme qu’elle connaît et son père

Tatiana et ses deux compagnons de voyage se dirigent vers les cabines téléphoniques sur le parvis de la gare. Le militaire passe au moins un appel.

Vers 19h45, les jeunes se séparent. Tatiana projetait de rejoindre la route de Thuir pour faire de l’auto-stop et regagner le domicile de ses parents à Llupia. Elle a probablement emprunté la rue Courteline, disposant de cartes téléphoniques, elle a pu passer des appels depuis les cabines situées sur le trajet. Elle n’a plus été revue depuis.

Une longue enquête débute alors.

Une piste “sérieuse” ?

En 2022, l’affaire est transmise au pôle “cold case” de Nanterre, le pôle des crimes non élucidés.

Quelques mois plus tard, l’enquête a été rouverte sous la qualification d’enlèvement, pour cause d’absence de corps. “Il n’y a pas de scène de crime. On a une route, la route de Thuir, une gare, la gare de Perpignan et puis entre les deux, on a tellement de points d’interrogation”, se désole Philippe Capsié, avocat de la mère et des frères de Tatiana Andujar.

On est avec un vrai point d’interrogation sur le lieu, le mobile, le mode opératoire et évidemment sur l’auteur.

Philippe Capsié, avocat de la mère et des frères de Tatiana Andujar

France 3 Occitanie

Les investigations semblent enfin porter leurs fruits. 30 après les faits, une piste retient l’attention.

“Elle est aujourd’hui d’abord la seule, mais aussi relativement sérieuse, ajoute l’avocat. Et cette piste-là, il faut la laisser à l’autorité judiciaire. Pour qu’elle trouve de nouveaux moyens pour l’explorer encore plus et encore mieux qu’elle ne l’a été jusqu’à ce jour.”.

Si les éléments se confirment et si l’auteur est inquiété, l’affaire de la toute première victime serait enfin élucidée et refermerait ainsi définitivement l’affaire des disparues de la gare Perpignan.

J’ai besoin de savoir qui, pourquoi, comment, qu’est-ce qu’on lui a fait. Moi, j’ai besoin qu’on me dise : votre fille est décédée le 24 septembre 1995.

Marie-José Garcia, mère de Tatiana Andujar

Montpellier – sur le tournage de la série “Les disparues de la gare” réalisée par Virginie Sauveur – 2024. • © Occitanie films et Disney+

Une fiction d’après une tragique histoire vraie

Une mini-série présentée à La Rochelle revient sur cette dramatique affaire des “disparues de la gare de Perpignan”. Le tournage a eu lieu en mars 2024 à Montpellier puis en avril à Perpignan, pour finir dans l’Hérault, notamment à Sète le 21 juin. 15 semaines au total pour six épisodes de 45 minutes.

Les deux premiers de cette production originale Disney+, viennent d’être projetés en avant-première au 27e Festival de la fiction de La Rochelle, la série, elle, sera disponible dès le 8 octobre prochain sur la plateforme de streaming.