Giorgia Meloni réussit à réduire de moitié le déficit public trois ans après sa prise de fonction

Trois ans après son arrivée à la tête du gouvernement italien, Giorgia Meloni savoure une victoire politique et économique que peu prédisaient. L’Italie, longtemps pointée du doigt pour son endettement chronique, s’apprête à ramener dès 2025 son déficit public au seuil symbolique des 3 % du PIB exigé par Bruxelles.

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Un redressement budgétaire inédit depuis la pandémie

Une première depuis la pandémie, selon Les Échos. À la tête d’une coalition mêlant la droite nationaliste et la droite libérale, la présidente du Conseil a poursuivi les politiques de rigueur engagées depuis la crise de la dette de 2011. La stratégie budgétaire a permis à Rome de diviser par deux son déficit depuis 2023. Il devrait atteindre dès cette année la cible de 3 %, le niveau fixé par le Pacte de stabilité européen. Une performance qui permettra à l’Italie d’échapper à la procédure pour déficit excessif de la Commission européenne, contrairement à la France.

Le ministre de l’Économie Giancarlo Giorgetti s’est félicité du « travail sérieux et discret » mené par le gouvernement Meloni, affirmant qu’il avait « remis l’Italie sur la bonne voie », celle « d’un meilleur contrôle de ses finances publiques et d’une baisse constante du déficit public, passé de 7,2 % en 2023 à 3,4 % en 2024 ». Depuis plusieurs mois, l’Italie engrange même un léger excédent mensuel (+0,4 %), note l’Ifrap. Entre 2022 et 2024, la dette publique a enregistré une nette diminution, passant de 155 % à 135,3 % du PIB, ce qui a été salué par le Fonds monétaire international.

La reconnaissance des marchés

Cette rigueur a également séduit les marchés financiers. L’agence de notation DBRS Morningstar a relevé la note souveraine de l’Italie de BBB (high) à A (low), avec une perspective stable, rapporte Le Figaro. Une promotion inattendue, qui marque un retour de confiance envers la troisième économie de la zone euro.

Rome emprunte désormais dans la même zone de taux que Paris, souligne BFMTV, malgré une dette publique toujours élevée, équivalente à 134 % du PIB contre 114 % pour la France. Pour Giorgia Meloni, cette reconnaissance marque un tournant : son pays, longtemps perçu comme le maillon faible de la zone euro, devient un modèle de rigueur budgétaire.

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Des réformes structurelles mais des difficultés persistantes

Ce redressement résulte d’un ensemble de décisions budgétaires rigoureuses et de réformes de fond. Selon la Fondation Ifrap, quatorze mesures clés ont été mises en œuvre : rationalisation des dépenses sociales, privatisations ciblées, intensification de la lutte contre la fraude fiscale ou encore ajustements du marché du travail. Ces réformes ont contribué à réduire à la fois le déficit et la dette publique d’un pays longtemps jugé trop dépensier.

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Mais malgré ce redressement des difficultés perdurent. Les Italiens s’appauvrissent depuis plusieurs décennies, relève BFMTV. Entre 1990 et 2020, les salaires réels ont reculé en Italie, tandis qu’ils ont progressé d’environ 30 % en France et en Allemagne. Cette stagnation du pouvoir d’achat s’explique notamment par la faible croissance enregistrée au cours des dernières décennies. « L’économie italienne semble incapable de générer les gains de productivité qui, à long terme, sont les seuls à pouvoir engendrer des améliorations du niveau de vie et la pérennité du système de protection sociale », souligne l’Observatoire des comptes publics italiens.