Ils l’accusent de VOL sans savoir qu’elle est LA PATRONNE du supermarché

 

Imaginez une jeune fille debout tremblante au milieu d’un grand supermarché. Autour d’elle, les regards fusent, les chuchottements monte. Une alarme vient de retentir. Un agent de sécurité s’approche et puis ce que personne n’aurait pu prévoir. Tous les employés se prosternent soudainement à ses pieds. Elle s’appelait Aminata.

Elle avait 21 ans et derrière elle toute une vie passée sans le réconfort des bras d’une mère, sans jamais croiser le regard rassurant d’un père. C’est dans un petit orphelina qu’elle avait grandi. Cet endroit tenait lieu de maison, d’école, de monde. Là où les murs et cahiers ont appris à certains le silence, Ainata a appris la patience.

Depuis qu’elle était haute comme trois pommes, Aminata observait, écoutait, se retirait. Quand les enfants se bousculaient pour un morceau de pain, elle elle attendait que la poussière retombe. Quand les disputes éclataient, elle calmait les esprits même si son propre cœur portait ses propres batailles. Douce, oui, discrète.

toujours mais jamais soumise. Là-bas, tout le monde la connaissait. Celle qui ne parlait pas beaucoup mais qui savait toujours où et quand poser une main sur une épaule. Ce matin-là, elle marchait à pied, le pas sûr mais lent vers un supermarché du centre-ville. Dans sa main, une petite enveloppe froissée contenant l’argent récolté par les dons des voisins et de quelques âmes généreuses.

Une liste manuscrite rédigée par la directrice du foyer l’accompagnait comme un talisman. Elle portait un foulard uni, une robe simple. À ses pieds, des sandales en plastique dont les lanières usées par l’eau et la poussière avaient pris une teinte grise et au creux de son cou, un pendentif minuscule qu’elle ne retirait jamais. C’était tout ce qu’elle avait.

C’était tout ce qu’elle était. Ses pas étaient lents, presque flottant. Son visage paisible, lavé par le silence. Mais sa peau, elle, portait les traces d’une fatigue ancienne. Pourtant, dans cette silhouette si discrète, une chose ne changeait jamais. Un petit sourire, un sourire accroché à ses lèvres comme une promesse qu’on ne veut pas trahir.

Quant Aminata s’arrêta devant les portes vitrées du supermarché qui s’ouvrirent d’elle-même dans un souffle, elle ne savait pas encore que ce jour-là allait marquer un tournant, le genre de jour que même les années n’effacent pas. Elle entra. Le froid de la climatisation la saisit doucement. D’un geste automatique, elle sortit la liste froissée.

Son regard glissait des rayons à ses notes avec une concentration paisible. Mais à peine avait-elle dépassé les premières étagères, des chuchottements commencèrent à s’élever du coin des caisses. E la fille de l’orphelina vient d’entrer, marmona une caissière mâchant un chewing gum à bouche ouverte. Sa collègue moqueuse au sal les sourcils.

Elle vient faire quoi ici ? vol. Leur regard suivait à Minata comme des projecteurs malveillants et elle n’était pas seule. Un employé qui rangeait des boîtes de lait ajouta à haute voix comme pour qu’elle l’entende bien. Pas sa place ici. Si tu as pas d’argent, faut pas rêver faire ses courses chez les riches. Amiata les avait entendu.

Elle osa un coup d’œil rapide mais baissa aussitôt les yeux, faire semblant de ne rien entendre. C’était devenu une seconde nature. Elle continua une deux trois respirations. Elle prit quelques paquets de pain, une boîte de lait en poudre, du savon pour le corps, du liquide vaisselle. Exactement ce qu’il y avait sur la liste. Rien de plus, rien pour elle.

Arrivé au bout du rayon, elle s’arrêta un instant. Ça suffit, faut que ça suffise. Elle se parlait à elle-même, tout bas, un murmure pour se rassurer. Mais chaque pas désormais semblait peser une tonne. Les regards dans son dos, les jugements lancés à voix haute comme des flèches dans le silence.

À la caisse, elle déposa chaque article avec soin sur le tapis. La caissière ne fit même pas semblant de sourire. Et l’argent ? Lâcha-telle d’un ton sec. Aminata sortit l’enveloppe marron de sa poche. Voici madame, c’est le montant exact. Sa voix était douce, presque un souffle. Elle tendit l’argent et prit le reçu qui s’imprimait déjà sans un mot de plus.

La caissière attrapa l’enveloppe sans un mot de plus. Son visage toujours figé, presque froid. Elle passa chaque article devant le scanner avec un geste mécanique sans lever les yeux. Mais une fois le reçu imprimé, la suspicion ne s’envola pas. Faut tout bien vérifier. Il y en a plein qui planquent des trucs. Ses bras croisés sur la poitrine, sa voix sèche, pleine de sous-entendu.

Aminata a quiessa sans rien dire. Pas un mot, pas une défense, pas même un froncement de sourcils, mais dans sa poitrine un pincement comme un nœud qui se serre. Elle venait de payer, avec l’argent des dons celui confié par des cœurs ouverts et malgré ça, ses gestes étaient toujours jugés. Et ce qu’elle ne savait pas, c’est que le pire ne s’était même pas encore montré.

À peine eût-elle franchi les portes du magasin, qu’un cristant déchire à l’air. Une alarme brute, sèche, inattendu. Tout le monde se retourna. Deux employés stoppèrent leur chariot en plein couloir. Des clients figés, les yeux rivés sur elle. Aminata blémit. Son regard paniqué se tourna vers l’arrière. Que s’était-il passé ? Elle ne comprenait pas.