La grande humiliation : Pourquoi la France reste muette quand Donald Trump la somme de “choisir son camp”

C’est une scène qui restera dans les annales de la diplomatie, non pas pour sa subtilité, mais pour sa brutalité. Début octobre 2025, lors d’un sommet international scruté par le monde entier, le président des États-Unis, Donald Trump, a fait ce qu’aucun allié n’ose faire : il a publiquement interpellé la France. La question, frontale, portait sur la capacité même du pays à assumer son rôle sur la scène internationale. Où vous situez-vous ? Voilà, en substance, le message envoyé à Paris.

Cette interpellation verbale faisait suite à un autre duel, physique celui-là. Le 14 octobre, les caméras s’étaient attardées sur une poignée de main étrangement longue, 26 secondes, entre Trump et le président français. Un geste analysé par tous les commentateurs comme un “bras de fer”, un rapport de force symbolique imposé par le locataire de la Maison Blanche.

Mais le plus stupéfiant n’est pas l’attaque. C’est la réponse. Ou plutôt, l’absence de réponse. Face à cette provocation “rarissime” entre alliés, Paris est resté “presque muet”. Pas de riposte musclée, pas de déclaration officielle de grande ampleur de l’Élysée. Juste une clarification, murmurée “sans visiblement hausser le ton”.

Alors, que se passe-t-il ? Assiste-t-on à une nouvelle forme de diplomatie, empreinte de prudence et de mesure ? Ou ce silence assourdissant est-il le symptôme d’un mal bien plus profond ? La vérité, dérangeante, est que ce silence n’est pas un choix stratégique. Il est le reflet d’une France paralysée, d’un “pouvoir national en panne”, empêtré dans une crise politique et économique si grave qu’elle lui ôte toute capacité de réaction.

Au cœur de la discorde : la position française sur la Palestine. Le 23 septembre 2025, le président français avait tenté un équilibre, affirmant que la reconnaissance de la Palestine ne signifiait pas oublier les attaques terroristes du 7 octobre 2023. Une nuance balayée par Donald Trump d’un revers de main : “On ne peut pas faire ça”, a-t-il rétorqué, affirmant que cela “honorait le Hamas”.

En posant publiquement la question “soutenez-vous les États-Unis ou adoptez-vous une ligne différente ?”, Trump ne cherche pas une réponse. Il expose une faiblesse. Il sait que la France n’a plus les moyens de sa voix.

Car pendant que le monde regarde ce duel diplomatique, la France brûle de l’intérieur. Le pays traverse ce que plusieurs observateurs qualifient de “crise politique la plus sévère de la 5e République”. Le 10 octobre 2025, le président Macron a dû renommer Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre, quelques jours seulement après sa “démission éclair”. Un vaudeville gouvernemental qui illustre l’instabilité chronique.

Le président est “de plus en plus isolé”. Sans majorité claire au parlement, incapable d’imposer une trajectoire, il voit son autorité s’effriter jour après jour. L’opposition, de droite comme de gauche, est en position de blocage total. La preuve la plus flagrante de cette impuissance est une capitulation politique majeure : le 14 octobre, le gouvernement a annoncé la suspension de la réforme des retraites, ce passage emblématique de 62 à 64 ans, jusqu’à l’élection présidentielle de 2027.

C’est l’aveu d’une défaite. Le gouvernement n’a plus les marges de manœuvre pour mener la moindre réforme. Comment, dans ce contexte, peut-il “se positionner fermement face à une critique extérieure” ? Un chef d’État qui n’est “à peine capable de nommer son gouvernement durablement” peut-il répondre avec force à la première puissance mondiale ?

Cette turbulence politique n’a pas échappé aux marchés financiers. Le coup de grâce est venu le 17 octobre 2025 : l’agence de notation Standard & Poor’s a dégradé la note de la France, la faisant passer de AA- à A+. Le motif, explicite, est un tremblement de terre : l’agence a “explicitement cité la turbulence politique comme raison majeure”.

La boucle est bouclée. La crise politique nourrit la crise économique, et l’ensemble paralyse l’action diplomatique. Le budget 2026 lui-même repose sur des “hypothèses jugées trop optimistes”, signe d’un exécutif qui navigue à vue.

C’est cette France affaiblie, “en tension”, que Donald Trump a interpellée. Son message n’était pas seulement destiné à Paris, mais au monde entier : l’allié français n’est plus fiable, car il n’est plus stable. L’image d’une France qui ne réagit pas “envoie un message clair au marché, aux partenaires et aux adversaires”. Le message est que la France est “jugée moins capable, moins agile, moins présente”.

L’équation est simple : répondre ou subir. En choisissant la “retenue”, la France a choisi de subir.

Cette humiliation publique pose une question existentielle. La France, qui se veut une puissance d’équilibre, un “acteur global”, a-t-elle encore sa place dans la cour des grands ? Ou est-elle devenue ce que le rapport redoute : un simple “figurant” ?

Le public français, déjà marqué par une “crise de confiance dans ses institutions”, ressent cette dynamique. Le silence du pouvoir face à ce “quak diplomatique” crée un vide qui se remplit de ressentiment.

L’ère de la complaisance est révolue. L’interpellation de Trump, si brutale soit-elle, n’est qu’un miroir tendu à une nation en “échec”. Ce n’est plus seulement un président qui s’adresse à un homologue ; c’est une puissance qui s’adresse à un allié défaillant. Le monde regarde désormais ce que Paris fera, ou ne fera pas. Mais la vraie question n’est plus de savoir comment la France va répondre à Trump. La vraie question est de savoir si elle peut, et comment, se sauver d’elle-même.