L’affaire Fauviaux : 20 ans de mensonges, le gendarme meurtrier et le secret caché dans un peignoir de bain

Sur une vieille cassette vidéo familiale, le sourire de Stéphanie Fauviaux illumine l’écran. À 18 ans, elle est une jeune étudiante pleine de vie, promise à un avenir radieux. Quelques semaines seulement après ce moment de bonheur capturé, son destin basculera dans l’horreur la plus totale. Pendant plus de vingt ans, ses parents, Francis et Ginette, vivront dans un cauchemar, hantés par une seule question : qui a sauvagement assassiné leur fille ? La réponse, aussi invraisemblable que glaçante, se cachait là où personne n’aurait osé la chercher : derrière l’uniforme d’un gendarme, un homme qui était présent sur les lieux dès les premiers instants du drame.
Le 24 mai 1995, dans un immeuble du quartier de la gare à Lille, une scène macabre se dévoile. Karine, la colocataire de Stéphanie, rentre avec deux amis pour prendre des affaires avant le week-end. La porte de leur appartement est bloquée, la serrure obstruée par ce qui semble être un morceau de clé cassée. Pensant à une tentative de cambriolage, l’un des jeunes hommes, Lilian Le Grand, enfonce la porte. À l’intérieur, rien ne semble anormal, l’appartement est en ordre. Mais une autre porte reste close : celle de la salle de bain. C’est en regardant par la grille d’aération qu’ils aperçoivent l’impensable : un pied suspendu au-dessus de la baignoire. Après avoir forcé cette seconde porte, ils découvrent le corps sans vie de Stéphanie, à moitié immergé dans l’eau.
L’enquête de police révèle rapidement l’extrême violence de l’agression. Le visage de Stéphanie a été brûlé au deuxième degré, probablement avec de l’eau bouillante. Elle a été étranglée et a reçu au moins trois coups très violents au crâne. Des blessures intimes suggèrent une agression sexuelle. Le crime semble avoir été maquillé en cambriolage, puisque quelques bijoux de la victime ont disparu. Pour les enquêteurs, une chose est sûre : Stéphanie, décrite comme très méfiante, n’a pu ouvrir la porte qu’à une personne qu’elle connaissait. Sur son nombril, les experts de la police scientifique trouvent un indice qu’ils pensent décisif : un poil pubien, la signature ADN quasi certaine du meurtrier.
L’enquête s’oriente rapidement vers l’entourage proche. La première suspecte est Karine, la colocataire. Les deux jeunes femmes, amies depuis le lycée, connaissaient des tensions. Stéphanie s’était confiée, disant que Karine tentait de séduire son petit ami, Vincent. Placée en garde à vue, Karine nie farouchement, son emploi du temps est vérifié et, faute de preuves, elle est relâchée. Les soupçons de la famille Fauviaux se tournent alors vers un autre personnage : Lilian Le Grand, le jeune homme de 24 ans qui a découvert le corps. Ses actions le jour du drame leur paraissent étranges, presque “rocambolesques”. De plus, Stéphanie avait avoué à sa mère ne pas l’aimer, trouvant son comportement “bizarre” et ses visites impromptues malvenues.
Cependant, la piste Lilian Le Grand se heurte à deux obstacles majeurs. D’abord, il possède un alibi en béton : le matin du crime, il aidait son père à rénover une maison, ce que ce dernier et sa compagne de l’époque confirment. Ensuite, et c’est le plus important, son ADN n’est pas compatible avec celui du poil pubien retrouvé sur le corps de Stéphanie. Lilian Le Grand est donc écarté de la liste des suspects.

L’enquête piétine et s’enlise dans des pistes infructueuses. Une analyse toxicologique révèle la présence d’héroïne dans le sang de Stéphanie, une découverte choquante pour ses proches qui la savaient totalement opposée à la drogue. Une contre-expertise sur ses cheveux confirmera qu’elle n’était pas une consommatrice habituelle. La famille est persuadée que le tueur l’a droguée pour brouiller les pistes. Les enquêteurs explorent même la piste d’un tueur en série après un meurtre au mode opératoire similaire en Belgique, sans succès.
Pendant ce temps, la famille Fauviaux, et surtout la mère, Ginette, refuse d’abandonner. Rongée par le chagrin et le soupçon, elle mène sa propre enquête. Elle retourne à la faculté de sa fille, interroge ses amis, recoupe les informations et compile méticuleusement ses découvertes dans un document de 14 pages qu’elle remet aux enquêteurs. “Si je n’avais pas eu l’enquête, je ne sais pas si je serais encore là”, confiera-t-elle. Ce combat acharné empêchera le dossier d’être refermé.
Les années passent. En 2012, soit 17 ans après le meurtre, un nouveau juge d’instruction reprend l’affaire. Il décide de faire réanalyser tous les scellés avec les nouvelles technologies d’expertise ADN, bien plus performantes qu’en 1995. C’est là que le miracle se produit. Sur le peignoir que portait Stéphanie le jour de sa mort, les experts mettent en évidence un ADN dit “de contact”, laissé par les mains du meurtrier. Cet ADN est retrouvé autour du col, comme si quelqu’un avait empoigné la victime par-derrière, et il est mélangé au sang de Stéphanie.
L’analyse est formelle : cet ADN appartient à Lilian Le Grand. Le jeune homme innocenté 17 ans plus tôt redevient le suspect numéro un. Mais entre-temps, sa vie a radicalement changé. Il n’est plus un simple civil. Lilian Le Grand est devenu gendarme, un adjudant très bien noté, ayant même servi au sein du prestigieux corps de la Garde républicaine à la protection du président Jacques Chirac. Il est marié, père de deux enfants, un citoyen et un militaire en apparence irréprochable.
Convoqué à la gendarmerie de Nice, il est placé en garde à vue. D’abord, il récite mot pour mot sa version de 1995. Mais lorsque les enquêteurs lui révèlent la présence de son ADN sur le peignoir, il craque. Il avoue, livrant une première version d’une relation sexuelle qui aurait mal tourné accidentellement, puis une seconde version où il admet une pulsion violente face au refus de Stéphanie. Mais c’est une lettre, écrite à sa femme à la fin de sa garde à vue, qui scelle son sort. Il lui demande pardon pour sa “bêtise énorme” et conclut par une phrase terrible : “Maintenant tu sais d’où me viennent ces 17 ans d’insomnie”.
Pourtant, au procès en 2016, coup de théâtre : Lilian Le Grand se rétracte et clame son innocence. Il reste froid, muré dans le silence, offrant le visage impassible d’un homme que l’affaire ne concernerait pas. Malgré la défense acharnée de son avocat, Éric Dupond-Moretti, qui attaque les méthodes policières, les jurés ne sont pas dupes. Lilian Le Grand est condamné à 30 ans de réclusion criminelle.
Pour la famille Fauviaux, le verdict est une victoire amère. Le coupable est derrière les barreaux, mais il n’a jamais exprimé le moindre remords ni fourni d’explication cohérente sur la violence inouïe de son acte. Le mystère du poil pubien, qui n’a jamais correspondu à son ADN, reste entier. Vingt ans après le drame, la justice a été rendue, mais la vérité complète, elle, est morte avec Stéphanie et s’est murée dans le silence de son assassin.
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