L’amour est dans le pré : 20 ans après, voici ce que devient Dominique, le premier agriculteur à avoir trouvé l’amour grâce à l’émission de Karine Le Marchand

Vingt ans ont passé depuis les premières images de L’amour est dans le pré, et l’émission continue de faire partie du paysage télévisuel. Dans Le Parisien, ce 27 octobre, Dominique, agriculteur breton révélé lors de la toute première saison, revient sur ce tournage qui avait alors bouleversé son quotidien, et raconte ce que sa vie est devenue une fois les caméras éloignées de son exploitation.

En 2004, Dominique élève des vaches allaitantes et vit seul depuis plusieurs années. Il ne se projette plus vraiment dans une histoire d’amour. C’est un ami qui le pousse, presque malgré lui, à tenter l’expérience. « Une émission cherchait des agriculteurs. Un ami connaissait un ami… Et mon numéro a fini par arriver jusqu’à la production ». Quelques jours plus tard, la directrice de casting se présente à la ferme, filme rapidement un portrait, et l’affaire est pliée : Dominique fait partie de l’aventure.

Les débuts de Dominique devant les caméras de L’amour est dans le pré

Le concept est encore flou, personne ne sait vraiment à quoi s’attendre. « On m’avait juste dit que deux filles viendraient à la maison. Je pensais que ce serait une par semaine mais non, elles sont arrivées toutes les deux en même temps ! » se souvient-il. Les équipes découvrent l’émission en même temps que les candidats. Il raconte aussi les échanges avec la première animatrice, Véronique Mounier : « Elle était adorable, très pro, très respectueuse mais ce n’était pas simple ! Elle me posait des questions pendant que je sortais les vaches et je répondais à moitié… Et il fallait recommencer. J’étais épuisé le soir, d’autant que parler de moi, ce n’est pas dans mes habitudes… ».

La suite ne se déroule pas vraiment comme prévu. Les prétendantes choisies ne s’imposent pas. C’est finalement une autre femme, restée hors caméra, qui bouleverse tout. Anne n’avait pas souhaité apparaître lors des rencontres, mais elle voit le portrait de Dominique en replay, retrouve son numéro et prend contact. Ils échangent d’abord au téléphone, puis se rencontrent. « Quand je l’ai vue ça a été le coup de foudre. Je me suis dit ‘quelle chance qu’une femme aussi belle s’intéresse à moi’. Et puis il y a eu le bisou… et depuis on ne s’est plus quittés. » Elle quitte la Normandie pour le rejoindre en Bretagne, naturellement, sans retour en arrière.
© M6

Dominique découvre les caméras en tâtonnant, mais c’est en dehors de l’émission qu’il rencontre Anne, un coup de foudre qui change tout

La vie de Dominique vingt ans après la première saison de L’amour est dans le pré

Vingt ans de vie commune plus tard, la famille s’est agrandie. Théo, leur fils, est connu comme le premier bébé né grâce à L’amour est dans le pré, un symbole dont Dominique ne cache pas la fierté. Leur fille Léonie les rejoindra ensuite. Lorsque l’agriculteur repense aux moqueries du début, il en rit désormais : « Certains disaient ‘il a besoin de la télé pour trouver quelqu’un !’ Eh bien vingt ans plus tard, je suis toujours en couple et eux ils regardent encore l’émission ».

Ce parcours heureux contraste avec les débuts difficiles du programme. Longtemps, le concept peine à convaincre. Bibiane Godfroid, la productrice qui l’a importé des Pays-Bas, essuie plusieurs refus. « Il me plaisait beaucoup, j’y voyais un potentiel, mais l’émission était refusée partout, y compris par M6, d’ailleurs ». Elle propose même l’idée à France 3, qui décline après avoir envisagé une version plus terroir. « Au vu du succès vingt ans après, elle s’en mord encore les doigts », glissait un observateur dans le même entretien.

L’amour est dans le pré : Dominique au cœur d’un pari risqué

La productrice se souvient encore des remarques qui l’accompagnent à l’époque. « Non, Bibiane, ce n’est pas possible, l’amour chez les agriculteurs, cela n’intéresse personne. Pourquoi veux-tu faire ça ? Voilà ce que l’on me répétait. Je n’ai pas lâché. C’est le programme pour lequel j’ai le plus embêté les patrons. » Son obstination finit par convaincre M6, malgré les doutes.

« C’était un ovni et un risque », admettra plus tard Nicolas de Tavernost, ancien président du directoire. Rien ne semblait annoncer un succès : ni le rythme, ni le décor, ni même le sujet, encore associé à une télévision plus régionale. Puis le public s’est attaché, les histoires ont parlé d’elles-mêmes, et l’émission est devenue un rendez-vous, avec désormais Karine Le Marchand aux commandes. Aujourd’hui, deux décennies plus tard, le parcours de Dominique est l’une des preuves les plus concrètes que le pari valait la peine.