Lyon : un appel à témoins lancé après la disparition d’un étudiant de l’EM Lyon

Flynn Ganneval, étudiant en première année du programme BBA à EM Lyon business school est porté disparu depuis la nuit du 29 octobre.

Un appel à témoins a été lancé après la disparition de Flynn Ganneval, étudiant en première année du programme BBA à EM Lyon business school, dans la soirée du 29 octobre dernier. La dernière fois que le jeune homme a été vu, il se trouvait à proximité des boîtes de nuit le Azar et le Sucre, dans le quartier de Confluence (2e arr.) et portait un costume d’Halloween.

Flynn Ganneval a les yeux marron et portait un jean large, des Adidas marron et un veste marron au moment de sa disparition. De carrure robuste, il mesure environ 1m75. D’après les témoignages recueillis, il n’est jamais entré dans la boîte de nuit et n’a plus donné signe de vie depuis.

Une enquête a été ouverte par la police pour permettre de le retrouver.

L’annonce est tombée comme un couperet, froide et impersonnelle : « Appel à témoins lancé ». Derrière ces quelques mots administratifs se cache le début d’un drame humain qui fige la capitale des Gaules. Un étudiant de l’EM Lyon, l’une des écoles de commerce les plus réputées d’Europe, a disparu. Il n’est pas rentré. Son téléphone ne répond plus. Son absence est un trou béant dans le quotidien de ses proches, un point d’interrogation angoissant pour toute une ville.

Lyon : un appel à témoins lancé après la disparition d'un étudiant de l'EM  Lyon - Lyon Capitale

Ce n’est pas une simple disparition. C’est le symbole d’un avenir brillant soudainement mis en suspens. L’EM Lyon, c’est l’excellence, la promesse d’une carrière, l’aboutissement d’années de travail acharné. Que l’un de ses membres, un jeune homme au seuil de sa vie d’adulte, puisse ainsi s’évaporer dans la nature, renvoie chacun à une vulnérabilité que l’on préférerait ignorer.

 

L’onde de choc sur le campus

 

Sur le campus d’Écully, l’ambiance est lourde. La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre, d’abord par des messages inquiets sur les boucles WhatsApp, puis par la confirmation officielle. Pour ses camarades de promotion, le choc est immense. « On l’a vu en cours la veille », « Il devait participer à un projet de groupe », « C’est impossible, il n’est pas du genre à… ». Les phrases s’arrêtent, suspendues à l’incrédulité.

La disparition d’un étudiant brise l’illusion de l’invincibilité de la jeunesse. Elle rappelle brutalement que la vie étudiante, souvent perçue comme une période d’insouciance, de fêtes et de découvertes, est aussi un moment de grande fragilité. Ces jeunes, souvent loin de leur cocon familial pour la première fois, naviguent dans une nouvelle ville, un nouvel environnement, avec ses joies et ses périls.

L’administration de l’école, habituée à gérer les succès académiques, doit soudain faire face à l’indicible. Des cellules de soutien psychologique sont mises en place, mais comment trouver les mots justes ? Comment rassurer des parents qui, à des centaines de kilomètres, imaginent le pire ? La direction de l’EM Lyon collabore étroitement avec les autorités, fournissant des emplois du temps, des listes de contacts, tout ce qui pourrait constituer le début d’une piste.

Disparition inquiétante de Flynn Ganneval, 19 ans : l'étudiant d'EM Lyon ne  donne plus aucun signe de vie depuis trois jours - midilibre.fr

La mécanique de l’angoisse

 

Lorsqu’un jeune adulte disparaît, le temps devient un ennemi. La police prend l’affaire très au sérieux, écartant le mythe des « 24 heures d’attente ». La qualification de « disparition inquiétante » est rapidement activée. Cela signifie que la personne est jugée vulnérable ou que les circonstances de sa disparition sont suspectes.

L’appel à témoins est l’arme de la dernière chance, le filet que l’on jette dans l’océan de la ville dans l’espoir de remonter un indice. « L’avez-vous vu ? », « Portait-il ce blouson ? », « Se comportait-il étrangement ? ». Chaque détail compte. Les enquêteurs commencent alors leur travail méticuleux : l’analyse de la téléphonie pour borner le portable une dernière fois, l’exploitation des caméras de vidéosurveillance de la ville, les auditions des amis, de la famille, des derniers témoins.

À Lyon, une ville traversée par deux fleuves, le Rhône et la Saône, la peur prend une dimension particulière. L’eau est à la fois la fierté de la ville et le théâtre de drames récurrents. Les quais animés, lieux de rassemblement de la jeunesse, deviennent en une seconde des zones d’inquiétude. Les recherches se concentrent inévitablement sur les berges, et chaque patrouille de la brigade fluviale fait retenir son souffle.

 

L’insoutenable attente des proches

 

Pendant que la ville et la police s’activent, une famille entre en enfer. L’attente. C’est un mot trop faible pour décrire la torture psychologique de ces parents, de ces frères et sœurs. Chaque sonnerie de téléphone est un sursaut, un mélange d’espoir fou et de terreur absolue. L’imagination, ce moteur de la créativité humaine, devient un instrument de supplice. Fugue ? Accident ? Mauvaise rencontre ? Chaque scénario est un poignard.

Ils sont là, dans un appartement lyonnais qui n’est pas le leur, ou au bout d’un téléphone qui ne doit jamais s’éteindre, à attendre des nouvelles de leur enfant. Leur enfant, qui, quelles que soient ses années d’études ou sa réussite, reste avant tout « leur petit ». Cette attente est un vide qui aspire toute normalité. Le monde continue de tourner à l’extérieur, les gens vont travailler, rient dans les cafés, mais pour eux, le temps s’est arrêté à la minute précise où ils ont compris qu’il ne répondrait pas.

Les réseaux sociaux, paradoxalement, deviennent leur principal outil. L’avis de recherche, avec la photo de leur fils, est partagé des milliers de fois. C’est une vague de solidarité numérique qui offre un réconfort ténu, mais aussi une exposition brutale. Ils doivent gérer les messages de soutien, mais aussi les rumeurs, les fausses pistes, et parfois même la cruauté de quelques internautes malveillants. Ils naviguent à vue dans une tempête émotionnelle, leur seule boussole étant l’espoir de le serrer à nouveau dans leurs bras.

 

Une affaire qui nous concerne tous

 

Au-delà de l’émotion légitime, la disparition d’un étudiant de l’EM Lyon pose des questions plus larges. Elle interroge notre société sur la sécurité de sa jeunesse, sur l’encadrement des soirées étudiantes, sur les dangers de l’alcool et des substances, et sur l’isolement qui peut parfois se cacher derrière les façades brillantes des grandes écoles.

Ce n’est pas un « fait divers » au sens réducteur du terme. C’est un symptôme. Un symptôme de la vulnérabilité d’un âge où l’on se croit invincible mais où l’on est, plus que jamais, exposé. C’est le cauchemar de chaque parent qui laisse son enfant partir faire ses études.

Aujourd’hui, une place est vide dans un amphithéâtre de l’EM Lyon. Un téléphone est silencieux. Une famille est brisée par l’angoisse. La ville de Lyon, de ses quais brumeux à ses collines lumineuses, retient son souffle en espérant une issue positive, un retour, un simple message. L’appel à témoins n’est pas seulement une procédure policière ; c’est un appel à la vigilance collective, un rappel que la vie d’un jeune homme ne tient parfois qu’à un fil, et qu’il est de notre devoir à tous de ne pas détourner le regard.