Macron à l’agonie : Isolée à Bruxelles, la France perd son influence alors que ses alliés lâchent le président

Macron est devenu inaudible" : à Bruxelles, l'inquiétante perte d'influence  de la France – L'Express

L’Hexagone, terre de révolutions et de crises, vit depuis quelques jours une période de turbulences politiques d’une intensité rare. Au cœur de ce cyclone médiatique et institutionnel, se trouve Emmanuel Macron, l’homme qui avait jusqu’alors incarné la capacité à gouverner envers et contre tout, le président pour qui la stabilité était une marque de fabrique. Pourtant, le paysage a changé. Brusquement, dramatiquement. Emmanuel Macron semble désormais se retrouver seul, cerné par une tourmente politique qui dépasse les frontières nationales. Ses alliés d’hier prennent leurs distances, la majorité présidentielle vacille, et le soutien, jadis inébranlable, s’effrite. La question brûlante qui agite les esprits, de Paris à Bruxelles, est celle de la survie politique : jusqu’où cette solitude pourrait-elle le mener ?

Tout a basculé le 6 octobre 2025. Après un mandat de quelques heures à peine, le Premier ministre Sébastien Lecornu a présenté sa démission. Un gouvernement éphémère, dont l’existence fut un chaos éclair, avant que Macron n’accepte cette démission. Dans un ultime effort pour sauver les meubles, le président a chargé Lecornu de mener des négociations express, en 48 heures, pour tenter de forger une majorité crédible. Cette décision, déjà lourde de sens, a été le prélude à un emballement politique incontrôlable.

Dès le lendemain, le 7 octobre, l’atmosphère est palpable. Les médias s’accordent à dire que le président paraît plus isolé que jamais. Les rencontres politiques se raréfient, les appels à des alternatives se multiplient, et d’anciens soutiens expriment ouvertement leur lassitude. La “macronie” vacille, rongée par le doute et la dissension. Dans l’ombre, des alliés autrefois loyaux commencent à briser le silence.

Un tournant majeur intervient le 10 octobre. Lors d’une convocation des chefs de parti à l’Élysée, le Rassemblement national et la France insoumise sont délibérément exclus. Leur position favorable à une dissolution de l’Assemblée nationale les aurait, selon l’entourage présidentiel, “disqualifiés de facto”. Cette décision, perçue comme un signal fort de la part de l’Élysée, est aussi un aveu d’affaiblissement du président, qui ne peut plus compter sur un consensus minimal. Le même jour, le Parlement se déclare fermement résolu à censurer le futur gouvernement. La France insoumise, le Parti communiste et le Rassemblement national annoncent leur intention de déposer des motions de censure contre la prochaine équipe ministérielle. Le terrain législatif est miné, et Macron s’avance vers une confrontation inévitable.

Dans ce contexte délétère, le 10 octobre 2025, Macron réinstalle Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre. Une décision qui, de prime abord, aurait pu apparaître comme un choix de continuité maîtrisée, mais qui est perçue par beaucoup comme une manœuvre désespérée. Lecornu, dont le premier gouvernement s’était effondré en à peine quatorze heures, est remis en selle. Le président tente de montrer qu’il garde la main, mais les piliers qui le soutenaient semblent s’effriter.

Le 12 octobre, le nouveau gouvernement Lecornu 2 est dévoilé. Un mélange de profils technocratiques, de personnalités issues de la société civile et de figures de l’ancien cercle présidentiel. Macron s’assure que la ligne directrice reste fidèle à ses priorités, mais cet ajustement tactique ne suffit pas à masquer la fracture interne. En coulisses, des représentants de la majorité expriment leur inquiétude. Des voix, comme celle de Gabriel Attal, affirment ne plus comprendre certaines décisions du président, pointant un “pilotage trop centralisé”. D’autres estiment que la stratégie actuelle pourrait coûter cher à l’unité du groupe. Le climat est électrique.

Le 14 octobre 2025, une date clé se profile : le Conseil des ministres doit présenter les projets de budget de l’État et de la sécurité sociale. Si les bases financières ne sont pas établies, c’est l’ensemble du gouvernement qui risque de s’effondrer. Les débats publics qui entourent cette séquence révèlent une réalité crue : Macron ne peut plus compter sur une stabilité interne. Entre les reproches discrets de ses proches, les menaces de censure de l’opposition et le refus d’intégrer certains partis aux discussions, le président semble encerclé. La question est de savoir jusqu’où cette isolation pourra être surmontée, ou si elle deviendra le point de rupture.

Au-delà de ces faits nationaux, il est frappant de constater à quel point les gestes politiques, jusque-là maîtrisés dans les coulisses de l’Élysée, se révèlent désormais à découvert. Chacun observe, calcule, se positionne. Macron, jadis figure combative, semble subitement fragile. La question brûlante est posée : est-ce la fin d’une ère politique ? Le paysage politique français vacille, mais les secousses vont bien au-delà des frontières hexagonales.

Dans cette dernière partie, il est crucial d’analyser ce que cette rupture intérieure signifie pour la France à Bruxelles, pour la diplomatie européenne, pour l’opinion internationale, et pour le bilan spectaculaire d’Emmanuel Macron. Aujourd’hui isolé, le spectre de la marginalisation plane sur le président. Ceux qui l’avaient porté jadis semblent se détourner, et la France de Macron pourrait ne plus avoir ni voix forte ni poids vindicatif dans les grands débats à venir.

Le nouveau gouvernement Lecornu 2, formé le 10 octobre 2025, est une structure en nuance qui peine à masquer son instabilité. Les nominations montrent que Macron garde la main : dix-huit ministres ayant déjà travaillé sous ses mandats sont reconduits, et les grands équilibres de l’exécutif restent alignés avec ses choix politiques. Le signe est clair : derrière les pâles apparences de renouveau, Macron continue de façonner le pouvoir. Mais si les hommes changent, la légitimité est de plus en plus questionnée. Plusieurs ministres Les Républicains (LR) ont été exclus de leur parti pour avoir accepté d’entrer dans le gouvernement Lecornu 2. Une scission qui fragilise la stabilité et alimente le sentiment que Macron mène un coup de force.

Dans cette configuration, les menaces de motion de censure, déjà déposées par la France insoumise et le Rassemblement national, pèsent comme une épée de Damoclès. Le soutien du Parti socialiste est crucial, mais il est conditionné à l’abandon ou à la suspension de la réforme des retraites. La tension monte, car ces demandes menacent le cœur même du projet macronien.

À l’international, Macron multiplie les interventions pour sauver les meubles dans ce chaos. Depuis l’Égypte, il a appelé à la stabilité et fustigé ceux qui ont “nourri la division et la spéculation”, dénonçant les “ennemis invisibles de la cohésion nationale”. Il a déclaré, en des mots mesurés mais chargés : “La France est regardée aujourd’hui comme si la scène mondiale attendait la sortie de crise avec un chronomètre aux aguets.” Mais les coups de communication suffiront-ils ?

La France arrive à Bruxelles vulnérable lors du Conseil européen de fin octobre. Chaque mot, chaque posture, chaque silence comptera double. Macron ne pourra plus se permettre de dominer le dialogue par sa seule présence. Il sera observé, jaugé, interrogé sur sa capacité à survivre politiquement avant d’être crédible diplomatiquement. Au Parlement européen, les critiques ne manqueront pas. Les Européens attendent que la France pilote les grands dossiers : budget de la défense, rôle dans l’OTAN, position face à la crise énergétique, solidarité avec les partenaires du Sud. Or, face à une France embourbée dans ses divisions internes, le discours qu’elle portera à Bruxelles risque d’être inaudible.

Un autre défi de taille : comment Macron tente de repositionner la France comme arbitre central dans les alliances européennes, malgré ses dissensions internes ? Il faut garder à l’esprit que la Revue Nationale Stratégique 2025, promulguée en juillet, dessine une posture ambitieuse pour la France : renforcer son rôle dans la défense européenne, anticiper les menaces, affirmer la souveraineté nationale. Mais pour que ces ambitions ne restent pas lettre morte, il faudra plus qu’un discours. Il faudra un exécutif crédible et stable.

Le budget 2026 sera la pierre de vérité. Le Premier ministre doit le présenter aux députés dès ce mois, le projet étant dévoilé autour du 13 ou 14 octobre. Les ambitions annoncées sont de ramener le déficit à 4,7 % du PIB d’ici fin 2026, avec plus de 31 milliards d’euros d’économies en ciblant notamment les holdings des plus riches, sans toucher aux pensions et prestations sociales. Le gouvernement ne prévoit pas d’ajustement aux indexations inflationnistes. C’est une ligne dure qui peut enflammer le Parlement et mettre en lumière l’étendue de l’isolement présidentiel. Si Lecornu ne parvient pas à faire passer ce budget, c’est tout l’édifice qui vacillera. Le vocable “dissolution” revient dans les couloirs. Certains parlementaires, y compris au sein de la majorité, parlent d’un recours à l’article 12 pour sortir de l’impasse. Macron a officiellement écarté la dissolution pour l’instant, mais reste confiné dans ses options.

Au niveau de l’opinion publique, le retrait des soutiens est spectaculaire. Édouard Philippe et Gabriel Attal, anciens piliers du macronisme, ont marqué leur distance. Un signal de désaffection politique puissant. Lorsqu’un président perd ses appuis de conviction, ce n’est plus seulement une crise politique, mais une crise de crédit personnel. Dans les commentaires politiques, on lit que le “système macronien” entre dans l’ère du repli : démission, colmatage, bricolage, mais plus guère d’élan. Ce mois d’octobre deviendra une date charnière, le moment où la façade présidentielle a commencé à craquer aux quatre coins du pays. Le glissement est déjà en cours, d’un pouvoir central dominateur à un président en quête d’alliés, en quête de légitimité, en quête de renouvellement. La France de Macron, isolée et affaiblie, navigue à vue dans une tempête qui menace d’emporter bien plus qu’un quinquennat.