Mort de Thierry Ardisson : « Je mourrai avec des idées d’émissions et de livres en tête » que va devenir son appartement face aux Tuileries, visite (VIDEO)

Décédé ce 14 juillet, Thierry Ardisson laisse un appartement parisien pensé comme un décor, fidèle à son goût pour la mise en scène.

Thierry Ardisson est décédé ce lundi 14 juillet 2025, à l’âge de 76 ans. Figure marquante du paysage audiovisuel français, il s’était aussi distingué par son goût pour les intérieurs soignés et théâtraux. En septembre 2002, il recevait AD dans son appartement de la rue de Rivoli, un espace de 120 mètres carrés imaginé par le décorateur Bruno Desjuzeur. Cet appartement, avec vue sur les Tuileries, le Louvre et la tour Eiffel, était pour lui bien plus qu’un simple lieu de vie : un décor pensé pour recevoir, mais aussi pour affirmer un certain style, entre Empire et modernisme du XXe siècle.

L’appartement de Thierry Ardisson, reflet de son goût pour la mise en scène

« J’aime assez l’idée de pouvoir être invité chez moi », expliquait-il, illustrant ainsi son goût pour les mises en scène, jusque dans son intimité. Le rouge y était omniprésent, du canapé en velours Lelièvre à la cuisine, où les appareils eux-mêmes se fondaient dans cette tonalité. Les stores en taffetas de soie habillaient les fenêtres, les tapisseries de Beauvais recouvraient les chauffeuses et un tapis d’Aubusson soulignait le salon. Depuis cet appartement, Thierry Ardisson appréciait la vue panoramique sur Paris, regrettant toutefois la présence de la tour Montparnasse, qu’il aurait volontiers effacée pour « attentat à la beauté ». Cette attention portée aux détails était peut-être aussi sa manière d’apprivoiser le temps qui passe. La mort, il y pensait de plus en plus… sans qu’elle devienne, non plus, « une obsession », racontait-il au Point : « Si je crains la mort, c’est davantage sur le plan métaphysique. La vie passe très vite, c’est un clin d’œil. J’ai essayé de la vivre au maximum, mais il y a toujours ce sentiment de “non-fini”. Je mourrai avec des idées d’émissions et de livres en tête. »

Le décor de cet appartement, pensé comme une extension de sa personnalité, avait été confié à Bruno Desjuzeur, qui le qualifiait de « client idéal ». Selon le décorateur, l’homme en noir savait reconnaître immédiatement ce qui lui convenait, même s’il était incapable de le définir précisément. Des teintes carmines, des velours de laine, des satins de coton, des touches de rouge profond ou de blanc crémeux structuraient un intérieur très parisien, librement inspiré des années 1940-1950, mais teinté de classicisme. Un équilibre que Thierry Ardisson revendiquait dans toutes les sphères de sa vie.

Le dernier appartement parisien de Thierry Ardisson

Vingt ans après cette visite, l’animateur a déménagé, quittant une autre adresse où il avait posé ses valises, le 93, Faubourg Saint-Honoré, pour s’installer dans un autre appartement rue de Rivoli, au numéro 214 cette fois, toujours face aux Tuileries. Ce nouveau lieu, plus petit selon ses mots, marquait une rupture avec le précédent. Sur son site, Thierry Ardisson dévoilait une vidéo d’une minute trente dans laquelle il faisait visiter son appartement parisien. Les murs bleu ciel côtoyaient une moquette rouge, les cuisines se paraient de rose et le salon affichait portraits dorés et lustres imposants. C’est là qu’il avait relancé en décembre 2023, sur Paris Première, son concept de dîner télévisé avec l’émission « 214, rue de Rivoli ».

Dans cet appartement, il avait organisé un nouveau dîner filmé, fidèle à son idée de recevoir ses invités chez lui. Il expliquait alors : « Refaire un dîner dans une boîte de nuit, un restaurant ou sur un plateau télé n’aurait eu aucun intérêt. Donc on va le faire chez moi, même si c’est beaucoup plus petit qu’à l’époque ». Ce souci de recevoir dans un cadre personnel illustrait une constante dans son parcours : brouiller la frontière entre scène et coulisses, entre espace intime et lieu d’exposition.

Thierry Ardisson, entre télévision et passion pour la décoration

En parallèle de sa carrière télévisuelle, Thierry Ardisson avait toujours cultivé son goût pour les mots et les images. Auteur de plusieurs ouvrages, producteur par le biais de sa société Ardimages, il avait marqué le petit écran par des émissions devenues cultes. Mais derrière l’homme médiatique, il y avait aussi l’amateur d’architecture intérieure, soigneux dans le choix des matières, des couleurs et des perspectives.

Aujourd’hui, face aux jardins des Tuileries, son appartement est silencieux. Ce décor désormais figé témoigne du soin qu’il apportait à son cadre de vie, reflet d’un homme attaché à l’esthétique et au détail. Chaque choix, chaque couleur, chaque matière avait été pensé avec précision. Dans cet espace où il aimait recevoir ses invités, Thierry Ardisson avait trouvé un équilibre entre sobriété et sophistication. Son appartement reste le témoin fidèle de ce goût affirmé qu’il revendiquait autant dans son travail que dans sa vie privée.