“Plus fondamentalistes que le Hamas” : Meloni livre une réplique féroce et accuse la gauche de saboter l’Italie

GIORGIA MELONI REPLICA IN SENATO IN VISTA DEL CONSIGLIO EUROPEO - YouTube

Ce n’était pas une simple réplique. Ce fut une contre-offensive. Debout au pupitre de la Chambre des Députés, Giorgia Meloni n’est pas venue se défendre ; elle est venue attaquer. Dans une intervention longue et chirurgicale, la Première ministre italienne a méthodiquement déconstruit chacune des critiques de l’opposition, retournant leurs arguments contre eux avec une férocité rhétorique qui a laissé l’hémicycle stupéfait. Le cœur de son message : l’opposition n’est pas seulement incompétente, elle est idéologiquement aveugle et, pire encore, antipatriotique.

L’air était électrique lorsque Meloni, après avoir écouté des heures de critiques, a pris la parole. Elle a commencé calmement, remerciant les collègues, avant de plonger le couteau là où personne ne s’y attendait : Gaza.

La bombe : “Plus fondamentalistes que le Hamas”

Répondant au député Provenzano, elle a d’abord nié avoir jamais comparé l’opposition à des terroristes. Puis, elle a livré l’uppercut. Elle a rappelé qu’elle avait demandé au Parlement de soutenir, par un vote unanime, le plan de paix pour Gaza. Un plan, a-t-elle souligné, qui “avait ensuite été souscrit même par le Hamas”. L’opposition, a-t-elle martelé, a refusé de le faire.

“Et donc”, a-t-elle lancé, le regard dur, “votre position était plus fondamentaliste que celle du Hamas”.

Pour s’assurer que l’insulte soit bien comprise, elle a enfoncé le clou en définissant le terme : “Le sens du mot ‘fondamentaliste’ est : ‘celui qui soutient intransigeamment une doctrine sans admettre de médiation ou de compromis’. Ce qui, je suis désolée messieurs, est exactement ce que vous avez fait”. L’accusation était dévastatrice : l’opposition italienne, par pure posture idéologique, aurait été plus radicale qu’une organisation terroriste dans le refus d’un plan de paix.

L’accusation de sabotage national

Mais la Première ministre ne s’est pas arrêtée là. Après avoir dépeint la gauche comme idéologiquement rigide, elle l’a accusée de saper activement la nation à l’étranger. Elle a visé directement le secrétaire du Parti Démocrate, l’accusant d’avoir affirmé dans un “contexte international” que la démocratie en Italie était “en danger” à cause de “l’extrême droite” au pouvoir.

Pire, elle a accusé ce dernier d’avoir “subtilement lié ces affirmations à l’attentat subi par le journaliste Sigfrido Ranucci”. Pour Meloni, ce n’est plus de la critique politique, c’est “jeter la fange” sur l’Italie. “Ce sont des déclarations”, a-t-elle insisté, “qui tentent de jeter l’opprobre sur l’Italie, et que l’Italie risque de payer”.

Elle a détaillé les conséquences : dans un État dépeint comme gouverné par de “dangereux extrémistes et poseurs de bombes”, on “a tendance à ne pas investir”, à “ne pas faire d’accords commerciaux”. La conclusion fut d’une violence inouïe, accusant l’opposition de vouloir “gouverner sur les ruines” plutôt que de “rester dans l’opposition dans une nation qui prospère”.

Le démantèlement de “l’idéologie” européenne et de l’hypocrisie du M5S

Ayant établi le cadre (patriotisme contre sabotage), Meloni a ensuite méthodiquement démantelé ses adversaires sur les dossiers clés, à commencer par l’Europe.

Sur le Green Deal, elle a rejeté l’accusation de “négationnisme”. L’approche idéologique, a-t-elle dit, n’est pas la sienne. L’idéologie, “c’est de continuer à exiger que l’Europe en fasse plus, alors même que nous risquons la désindustrialisation en aidant nos concurrents systémiques”. Elle a dénoncé “l’électrification forcée” comme un cadeau fait “avant tout à la Chine” et a défendu sa propre approche “pragmatique” : soutenir les biocarburants pour “sauver les moteurs thermiques” et une “partie fondamentale” de l’industrie italienne.

Mais c’est contre le Mouvement 5 Étoiles (M5S) que ses attaques ont été les plus chirurgicales :

Sur les profits des banques : Au député M5S qui critiquait les dividendes bancaires, elle a répondu avec un sourire sardonique. Comment les banques ont-elles fait ces profits ? “Grâce surtout à deux mesures : les crédits fiscaux du Superbonus et la fameuse ‘puissance de feu’ avec laquelle vous…”. Elle a accusé le M5S d’avoir créé les profits qu’ils dénoncent aujourd’hui.
Sur la sécurité : Elle s’est dite “très contente” que le M5S se soucie désormais de la sécurité, après avoir mené “une obstruction… qui a duré plus d’un an” contre ses lois durcissant les peines pour ceux qui attaquent la police, escroquent les personnes âgées ou occupent illégalement des logements.
Sur les retraites : La comparaison fut brutale. “Sous le gouvernement Conte 2, les pensions minimales ont augmenté de 2,50 € en 2 ans. Avec notre gouvernement, elles ont augmenté de 90 € en 2 ans… N’était-ce pas la gauche qui devait s’occuper des plus fragiles ?”.
Sur les dépenses militaires : Elle a rappelé que c’est Giuseppe Conte (M5S) qui s’était “engagé à multiplier les dépenses de défense de dizaines de milliards d’euros”, avant de venir aujourd’hui dire “mettez des fleurs dans vos canons”.

La stabilité comme valeur suprême

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De l’Ukraine (où elle maintient que la “dissuasion” était la “précondition” à la diplomatie) à la migration (où elle oppose la baisse de “30%” des débarquements à l’idéologie de “certains juges italiens” qui contredisent l’UE), le discours de Meloni est revenu à un thème central : la stabilité.

Elle s’est dite “fière” de son budget, non pas pour ses chiffres, mais parce qu’il incarne “une stratégie” poursuivie “sans hésitation”. Ce qui manquait à l’Italie, a-t-elle martelé, c’était la stabilité. Elle a raconté comment ses homologues étrangers lui disaient qu’il était “impossible de faire des accords sérieux avec l’Italie parce qu’à chaque fois… l’interlocuteur changeait”.

Cette stabilité, selon elle, est ce qui a changé l’image de l’Italie. C’est la valeur qu’elle protège, contre une opposition qu’elle dépeint comme chaotique, hypocrite et prête à brûler la maison pour le simple plaisir de régner sur les cendres. Ce jour-là, Giorgia Meloni n’a pas seulement gagné un débat ; elle a défini les termes de la bataille politique à venir.