Procès Cédric Jubillar : Le Mystère de la Nuit Fatale où Delphine s’est Évaporée

L’horloge marquait 4h02 du matin, ce 16 décembre 2020, quand un message texte anodin est parti du téléphone de Cédric Jubillar : “dit à Delphine de rentrer”. Ce SMS, envoyé à une amie de sa femme, allait devenir la première pierre d’un édifice judiciaire labyrinthique, le point de départ de l’une des affaires criminelles les plus déroutantes de ces dernières années en France. Delphine Jubillar, une infirmière de 33 ans, mère de deux jeunes enfants, s’est volatilisée dans la nuit de Cagnac-les-Mines, un petit village du Tarn, et depuis, la terre semble l’avoir engloutie. Son corps n’a jamais été retrouvé, pas le moindre indice matériel irréfutable, et pourtant, son mari, Cédric Jubillar, se retrouve au banc des accusés, clamant son innocence face à un faisceau d’éléments troublants.
Le 15 décembre 2020, la nuit tombe sur Cagnac-les-Mines. La France est alors sous le joug d’un couvre-feu imposé par la crise sanitaire du Covid, et les rues sont désertes. Au sein du foyer des Jubillar, l’ambiance est loin d’être sereine. Delphine a entamé une procédure de divorce quelques mois plus tôt, décidée à refaire sa vie. Elle coupe progressivement les ponts avec Cédric, même s’ils vivent encore sous le même toit avec leurs enfants, Louis, 6 ans, et Ilia, 18 mois. Ce soir-là, vers 22h00, Delphine regarde l’émission “La France a un incroyable talent” avec Louis. Selon le témoignage de ce dernier, Cédric part se coucher en premier, après lui avoir fait un câlin. Mais les apparences sont trompeuses.
Delphine a un amant. Elle le rencontre tous les quinze jours depuis l’été, échange quotidiennement avec lui et nourrit le projet de refaire sa vie à ses côtés. Le 12 décembre, trois jours avant sa disparition, elle essaie même un véhicule avec son amant, prévoyant de laisser sa Peugeot 307 à Cédric. Le 15 décembre, le jour même de sa disparition, elle se rend à la banque pour faire changer son code de carte bancaire, afin que Cédric n’ait plus accès à ses comptes. Elle a déjà consulté des annonces d’appartements à Albi. Son amant, de son côté, a prévenu sa propre femme de son intention de partir et comptait emménager avec Delphine aux alentours de février 2021. Le départ de Delphine était imminent, planifié.
Un peu avant 23h00, Louis, le fils aîné, va se coucher. À 22h55, Delphine envoie son dernier message à son amant. C’est à partir de là que les versions divergent et que le drame semble se nouer. Louis expliquera aux enquêteurs avoir entendu peu après une dispute entre ses parents. Il se souvient avoir entendu sa mère dire à Cédric : “Arrête-toi !”, et son père rétorquer : “Alors on va se séparer ?”. Cédric Jubillar a toujours nié l’existence d’une dispute ce soir-là, suggérant que Louis pouvait confondre avec d’anciennes altercations. Cependant, un détail capital vient contredire cette version : Louis se souvient très bien du sapin de Noël près duquel ses parents se disputaient. Or, ce sapin n’a été installé que début décembre. Louis, dont le témoignage sera longuement questionné durant l’instruction, décrira même ses parents qui “s’engueulent”, qui “se poussent par les bras”, et précisera qu’ils se tenaient “entre le canapé et le sapin de Noël”. Des éléments d’une précision déconcertante pour un enfant de six ans.
L’enquête s’est également intéressée aux agissements de Cédric. Il a toujours affirmé avoir des doutes sur l’existence d’un amant, mais avoir toujours ignoré son identité. Cependant, dès le 16 décembre, quelques heures après la disparition de Delphine, il aurait déclaré à une amie de sa femme : “J’ai grillé Delphine” en train d’envoyer une photo à un mec. Ces propos sèment le doute sur sa réelle méconnaissance de la situation. Louis dira d’ailleurs avoir fait exprès de faire du bruit pour que la dispute cesse, avant de ne plus rien entendre.
Le temps s’écoule, et à 23h07, une scène étrange se déroule dans une maison voisine. Une femme sort fumer une cigarette, rejointe par sa fille. Soudain, des “cris perçants” retentissent dans la nuit. Des hurlements aigus de femme, des cris de peur et d’effroi. Ces cris, selon leurs témoignages, auraient duré de “longues minutes”, entre cinq et dix, accompagnés “d’aboiements furieux” de deux chiens. Sur le moment, la mère et la fille pensent à une bagarre canine. Inquiètes mais imaginant une rixe, elles finissent par rentrer, sans appeler la gendarmerie. Elles préciseront que les cris avaient déjà commencé à faiblir. Étaient-ce les cris de Delphine Jubillar ? Une expérience menée par les juges d’instruction, avec des gendarmes criant dans le jardin des Jubillar, a montré que les cris pouvaient être distinctement entendus depuis l’emplacement des voisines, à condition d’être dehors. Les habitants restés à l’intérieur des maisons, eux, n’ont rien entendu.
Un autre élément majeur de l’instruction concerne les lunettes de Delphine Jubillar. Louis a indiqué que sa mère les portait en regardant l’émission. Le lendemain matin, elles sont retrouvées, brisées en deux parties. Les expertises réalisées sur cette branche de lunettes sont catégoriques : elles sont “extrêmement abîmées au point qu’elles ne peuvent plus être portées”. Les dommages sont la conséquence “d’efforts dynamiques appliqués de l’extérieur vers l’intérieur”, excluant une simple chute. Une troisième expertise conclura qu’il aurait fallu “employer une masse de 5 kg projetée à une vitesse de 21 km/h” pour causer de tels dégâts. Ces conclusions battent en brèche l’hypothèse d’une paire écrasée par inadvertance et renforcent celle d’une dispute violente. Cédric Jubillar, lui, a toujours nié avoir abîmé les lunettes ou frappé sa femme, suggérant l’hypothèse d’une paire écrasée par le pied d’un enfant, une explication que les analyses tendent à rejeter.
Les téléphones portables ont également livré des informations cruciales. Le téléphone de Delphine s’active à 0h11 avec l’application WhatsApp ouverte, puis à 1h33, la fonction appareil photo s’allume. Après 1h33, c’est le “noir absolu” : aucune donnée n’est émise, bien que les investigations aient établi que le téléphone n’a jamais été hors couverture réseau, éteint ou en mode avion, et qu’il est resté quasiment immobile. Le téléphone de Cédric, quant à lui, est éteint depuis 22h08, un fait inhabituel pour lui. Il donnera plusieurs versions : batterie coupée (alors qu’il restait 40% de charge), puis simplement non rallumé après l’avoir branché. L’analyse de son téléphone révèle une autre étrangeté : Cédric ne s’est pas rendu sur des sites pornographiques le 15 décembre, contrairement aux jours précédents et suivants. Ce changement d’habitude interroge sur la particularité de cette soirée.
À 3h53 du matin, le téléphone de Cédric se rallume. Il se connecte à l’application de rencontre Badoo pendant 1 minute 30 secondes, puis tente de contacter son épouse à cinq reprises entre 3h54 et 4h02. C’est à ce moment-là qu’il envoie le fameux SMS à l’amie de Delphine. Six minutes après son réveil, il écrit : “Je te promets, je vais appeler les flics.” Son comportement, après avoir signalé la disparition, continuera de poser question. Les gendarmes présents sur place s’étonneront même de le voir jouer à un jeu vidéo, ce à quoi il répondra : “Et alors, on peut pas prendre un peu de bon ?”
À 4h09, Cédric appelle la gendarmerie. Une heure plus tard, quand les gendarmes arrivent, il est en train de mettre du linge dans la machine à laver. Il explique avoir été réveillé par les pleurs de sa fille vers 4h00, avoir constaté l’absence de sa femme (qui dormait sur le canapé du salon), avoir fait le tour de la maison et du sous-sol, puis être sorti et avoir trouvé les chiens hors du domicile. Pourtant, le podomètre de son téléphone ne comptabilise que 46 pas entre 3h00 et 4h00 du matin, et 255 pas entre 4h00 et 5h00, un nombre étonnamment bas pour quelqu’un cherchant activement sa femme.
La voiture de Delphine présente de la condensation sur les vitres. Plus troublant encore, un voisin et une amie proche de Delphine affirment que le véhicule était garé dans le sens inverse de d’habitude la veille au soir. Les enquêteurs en déduisent que la voiture a été déplacée durant la nuit, potentiellement pour déplacer un corps. À 6h52, une activité réapparaît sur le téléphone de Delphine : un déverrouillage manuel est enregistré. Le portable est toujours localisé près de la maison, mais Delphine reste introuvable. Cédric Jubillar y voit une preuve de son innocence, arguant qu’il n’aurait pas pu activer le téléphone de sa femme alors que les gendarmes étaient présents. Cependant, les gendarmes précisent qu’ils étaient alors occupés à des constatations à l’extérieur. De plus, à 6h52 précisément, le téléphone de Cédric ne montre aucune activité.
Depuis le premier jour, Cédric Jubillar clame son innocence. Pourtant, il a reconnu avoir tué sa femme à plusieurs personnes : une brève compagne, un codétenu prénommé Marco, et plus récemment, une visiteuse de prison avec laquelle il avait entamé une relation. Il aurait même indiqué un lieu où se débarrasser du corps et évoqué un couteau, sans que les enquêteurs ne retrouvent jamais ces éléments. Face à ces “aveux”, Cédric a toujours rétorqué que ses propos étaient “inexacts”, tenus par “provocation ou exaspération” face aux incessantes questions sur sa culpabilité.
Le procès de Cédric Jubillar s’ouvre, quatre ans après la disparition de Delphine. L’accusation, malgré l’absence de preuve irréfutable (ADN, taches de sang, corps), s’appuie sur un faisceau d’indices convergents : la dispute décrite par Louis, les cris d’effroi entendus par les voisines, le déplacement de la voiture, les lunettes cassées, et le contexte d’une séparation houleuse. La défense, quant à elle, met en avant les zones d’ombre : l’absence de scène de crime, de traces de sang, et surtout, l’absence de corps. Elle soulève également le fait que l’examen médical de Cédric Jubillar, quelques heures après la disparition, n’a révélé aucune blessure témoignant d’une lutte. Le témoignage d’un enfant de six ans est remis en question pour d’éventuelles confusions. Le procès devra tenter de percer le voile de cette nuit et déterminer la culpabilité ou l’innocence de Cédric Jubillar, qui reste à ce jour présumé innocent. Le verdict de l’histoire reste à écrire.
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