Une alerte enlèvement déclenchée après la disparition de Rayan, 13 ans, en Haute-Vienne

L’adolescent a été enlevé lundi à 18 heures à Panazol. Deux personnes, une femme et un homme, sont suspectées, précise le ministère de la Justice.

Rayan, 13 ans, a été enlevé le 20 octobre 2025 à Panazol (Haute-Vienne). (MINISTERE DE LA JUSTICE)Le dispositif alerte enlèvement a été déclenché, mardi 21 octobre, après la disparition de Rayan, un adolescent de 13 ans, à Panazol, en Haute-Vienne, annonce le ministère de la Justice. Il a été enlevé lundi à 18 heures. Rayan est un garçon “de type nord-africain, mesurant 1,52 m, yeux marron, cheveux bruns, porteur de lunettes noires, habillé d’un sweat jaune pâle, d’un pantalon cargo beige, de baskets blanches avec le logo Nike rouge, nécessitant des soins constants pour diabète sévère”, écrit le ministère.

“Les suspects sont une femme âgée de 25 à 30 ans, forte corpulence, longs cheveux noirs, portant un peignoir bleu vif et un bas de pyjama blanc à motifs, et un homme, corpulence moyenne, vêtu d’un pantalon de jogging noir et d’un sweat noir avec un logo Nike blanc, porteur d’une casquette noire”, poursuit le ministère. Si vous localisez l’enfant, n’intervenez pas vous-même et appelez immédiatement le 197 ou envoyez un mail à [email protected].

Le jeune adolescent était placé à l’aide sociale à l’enfance et les éducateurs soupçonnaient son père “de vouloir l’enlever pour l’emmener en Algérie”, a appris France Télévisions de source policière. Cette source précise également que Rayan est “insulino-dépendant” et “souffre d’hémophilie”.

C'est une très bonne nouvelle" : le jeune Rayan a été retrouvé en Haute- Vienne, l'alerte enlèvement levée, une quatrième personne en garde à vue

Une chape de plomb s’est abattue sur la petite commune de Panazol, en Haute-Vienne. Depuis mardi, une angoisse sourde étreint ses habitants, une peur qui a pris le visage d’un jeune garçon de 13 ans : Rayan. Lundi, à 18 heures, alors que le jour déclinait, la vie de cet adolescent a basculé dans l’horreur. Il a été enlevé. Face à la gravité exceptionnelle de la situation, le ministère de la Justice a déclenché le dispositif « Alerte Enlèvement », ce puissant outil de mobilisation citoyenne réservé aux cas les plus critiques. Car pour Rayan, chaque minute qui s’écoule est une minute de trop. Sa vie est suspendue à un fil, non seulement à cause de ses ravisseurs, mais surtout à cause de sa santé extrêmement fragile.

Rayan n’est pas un adolescent comme les autres. Derrière ses lunettes noires et son allure de jeune de son âge – 1,52 m, des yeux marron, des cheveux bruns –, se cache une bataille quotidienne contre la maladie. Le communiqué officiel le décrit comme étant « insulino-dépendant » et nécessitant « des soins constants pour diabète sévère ». Mais une source policière, citée par France Télévisions, ajoute un détail encore plus alarmant : Rayan souffre également d’hémophilie. Ce double diagnostic transforme sa disparition en une véritable course contre la montre.

Pour un diabétique de type 1, l’absence d’insuline est une condamnation à court terme. Sans ses injections régulières, son corps ne peut plus réguler le taux de sucre dans son sang. S’ensuit une crise d’hyperglycémie qui peut rapidement évoluer en acidocétose diabétique, un état métabolique gravissime qui, sans intervention médicale immédiate, conduit au coma puis à la mort. Ajoutons à cela l’hémophilie, une maladie génétique qui empêche le sang de coaguler correctement. Le moindre choc, la plus petite blessure interne ou externe, peut provoquer une hémorragie incontrôlable. Dans le contexte d’un enlèvement, où la violence physique et le stress sont omniprésents, ce risque est décuplé. Ses ravisseurs ont-ils seulement conscience de la bombe à retardement qu’ils détiennent entre leurs mains ? Ont-ils les connaissances, et surtout le matériel médical, pour le maintenir en vie ? La question est glaçante et la réponse, probablement négative, fait frémir.

Le soir du drame, Rayan portait un sweat jaune pâle, un pantalon cargo beige et des baskets blanches avec le logo Nike rouge. Des vêtements simples, ceux d’un adolescent ordinaire. Mais sa vie n’avait rien d’ordinaire. Placé à l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), il vivait loin de sa famille, dans un cadre censé le protéger. Cette protection a volé en éclats lundi soir. Les soupçons des éducateurs, qui redoutaient depuis quelque temps un passage à l’acte, se sont tragiquement confirmés. Selon une source policière, le père de Rayan était suspecté de « vouloir l’enlever pour l’emmener en Algérie ». Ce drame personnel, cette fracture familiale, vient ajouter une complexité terrible à l’enquête. Ne s’agit-il pas d’un enlèvement crapuleux, mais d’une tentative désespérée d’un père de récupérer son fils ? Si cette hypothèse se confirme, elle ne diminue en rien le danger mortel qui pèse sur l’enfant.

Le portrait des suspects, diffusé massivement dans le cadre de l’alerte, est aussi précis qu’inquiétant, et presque surréaliste. Il s’agit d’un couple. L’homme, à la corpulence moyenne, était vêtu de noir : pantalon de jogging, sweat avec un logo Nike blanc, et une casquette. Une description assez commune. Celle de la femme, en revanche, détonne et interpelle. Âgée de 25 à 30 ans, de forte corpulence, avec de longs cheveux noirs, elle portait un peignoir bleu vif et un bas de pyjama blanc à motifs. Cette tenue incongrue suggère une action menée dans la précipitation, un manque de préparation, ou une proximité avec le lieu de l’enlèvement. Est-ce un membre de la famille, une complice ? Chaque détail est analysé par les enquêteurs de la police judiciaire de Limoges, saisis de l’affaire.

Le plan « Alerte Enlèvement » est un mécanisme d’une puissance redoutable. Déclenché pour la première fois en France en 2006, il transforme chaque citoyen en un maillon potentiel de la chaîne de recherche. Pendant plusieurs heures, le visage de Rayan et la description de ses ravisseurs s’affichent partout : sur les chaînes de télévision, les radios, les panneaux d’autoroutes, les écrans des gares et des aéroports, et bien sûr, sur les réseaux sociaux. C’est une mobilisation nationale pour retrouver un enfant en danger de mort imminent. Les critères pour son déclenchement sont stricts : il faut un enlèvement avéré, une victime mineure, un danger pour sa vie ou son intégrité physique, et des éléments d’information permettant de la localiser. Le cas de Rayan cochait malheureusement toutes les cases.

À Panazol et dans toute la région, l’onde de choc est immense. La peur s’est installée. Comment un enfant a-t-il pu être enlevé ainsi ? Comment, sous la protection des services sociaux, a-t-il pu être la cible d’un tel acte ? Les questions fusent, mais l’heure est à l’action, pas à la polémique. Les forces de l’ordre sont sur le pied de guerre, quadrillant le secteur, exploitant la vidéosurveillance, interrogeant le voisinage et l’entourage. Le moindre indice est précieux. Un véhicule suspect, un comportement étrange, un couple correspondant à la description aperçu quelque part.

Les autorités martèlent un message crucial : si vous localisez l’enfant ou les suspects, n’intervenez surtout pas vous-même. La situation est potentiellement dangereuse. Le réflexe à avoir est d’appeler immédiatement le 197 ou d’envoyer un courriel à [email protected]. Votre témoignage peut être la clé qui permettra de sauver Rayan.

Derrière l’enquête policière et la mobilisation médiatique, il y a la tragédie d’un enfant de 13 ans, privé de ses soins, terrorisé, et pris en otage dans un conflit d’adultes qui le dépasse. Son corps est une prison médicale, et ses ravisseurs en ont jeté la clé. L’espoir de le retrouver sain et sauf diminue à chaque heure qui passe. Mais tant que l’alerte est active, tant que des milliers de paires d’yeux scrutent, cherchent, et veillent, cet espoir, aussi mince soit-il, refuse de mourir. La France retient son souffle, en espérant un dénouement heureux pour le jeune Rayan de Panazol.