Paris, France – Le 22 octobre 2025, sur le plateau de TV5 Monde, un homme seul a osé mettre des mots sur le chaos invisible qui ronge la France. Alain Bauer, criminologue respecté, professeur d’université et observateur aiguisé du pouvoir depuis des décennies, a prononcé une phrase qui a résonné comme un coup de tonnerre : « Il y en a marre des mensonges ». Ce n’était pas un slogan, ni une simple invective, mais un diagnostic clinique et brutal d’une nation qui s’est déconnectée de la réalité, s’enfonçant dans ce qu’il nomme sans détour une « crise de civilisation ».

Dans un entretien glacial, Bauer a méthodiquement démantelé le discours politique dominant, accusant l’élite d’être prisonnière de sa propre arrogance et de sa peur panique du peuple. Des retraites à l’immigration, en passant par la violence quotidienne et les relations opaques avec l’Algérie, l’analyse du criminologue ne laisse aucune place au flou, révélant la maladie profonde d’un État qui a cessé de dire la vérité, non pas pour protéger, mais pour s’assurer une survie illusoire.

La Disparition de la Vérité : L’Avènement des « PRF » contre les « P2R »

Selon Alain Bauer, la crise française tire sa source d’un effondrement moral et intellectuel : la disparition du concept même de vérité. « Il n’y a plus d’institution parce qu’il n’y a plus de vérité, » affirme-t-il, expliquant que depuis la crise du Covid, l’idée de « vérité » et de « mensonge, » de « vrai » et de « faux » a été remplacée par un relativisme où tout est « alternatif ». Si le vrai n’existe plus, le mensonge devient une option acceptable, voire une stratégie.

Cette désagrégation conduit à une fracture sociale profonde et silencieuse. Le pays se divise désormais en deux camps : les « PRF » (Plus Rien à Foutre) et les « P2R » (Plus Responsables de Rien). Les premiers sont ces citoyens épuisés par les sacrifices permanents et les mensonges répétés, qui ont abdiqué toute confiance. Les seconds sont des dirigeants qui refusent d’assumer les conséquences de leurs actes. Ce vide, immense et effrayant, est le terreau où « s’engouffre toutes les folies, tous les complotismes, tous les rejets, toutes les violences ».

La Peur du Peuple : Le Drame de la « Noblesse d’État »

L’une des accusations les plus lourdes de Bauer porte sur la nature même de la gouvernance française. Il dénonce une « noblesse d’État » qui est « terrorisée par le peuple ». Tout est orchestré, selon lui, pour que le citoyen, si possible, ne décide de rien. Il rappelle le non-respect du référendum sur la Constitution européenne comme une illustration parfaite de cette défiance systémique.

Le criminologue plaide pour une démocratie à la Suisse, fondée sur le référendum permanent, une idée que les élites repoussent avec une fermeté implacable. Pourquoi ? Parce que le drame de l’État en France est d’être convaincu qu’il est le « propriétaire » du peuple, et non son « représentant ». Cet écart, que l’ancien président Jacques Chirac avait pressenti en parlant d’un « fossé qui s’agrandissait », n’a fait que se creuser, engendrant une crise politique alimentée par l’arrogance de ceux qui « pensent qu’elles pensent à la place du peuple ».

Le Réquisitoire Glacial Contre Emmanuel Macron

Quand il aborde le cas d’Emmanuel Macron, le ton de Bauer devient tranchant, dénué de toute courtoisie politique. Loin des formules habituelles, il dresse le portrait d’un président qui incarne la « politique du flou » et une « gouvernance de communication ». Macron, dit-il, est « prisonnier de son propre en même temps », voulant tout concilier et finissant par ne plus rien assumer.

Mais c’est sur la réforme des retraites que Bauer lâche une bombe. Il qualifie la réforme portée par le gouvernement de « plus grande stupidité qu’un président arrogant et suffisant ait fait ». Ce n’est pas la réforme elle-même qui est seulement critiquée, mais le rejet, par pure suffisance, de la proposition alternative de la « retraite à point » issue d’une cogestion syndicale et patronale efficace. Selon Bauer, ce rejet a eu un coût exorbitant : « mettre le pays à feu et à sang », bloquer le dispositif, et aboutir à la création du « gouvernement le plus faible de la Vème République ». L’adjectif utilisé pour qualifier le Président – « arrogant, suffisant, méprisant » – résonne comme un acte de résistance.

Le Triangle Explosif : Immigration, Démographie et Retraites

Alain BAUER: "Chúng ta phải chấm dứt những lời dối trá về vấn đề nhập cư và Algeria."

Pour Alain Bauer, les grands débats nationaux sont biaisés, car les politiques refusent de les aborder dans leur réalité systémique. Il prend l’exemple du triptyque immigration-démographie-retraites. « Quand on discute immigration si on ne parle pas de démographie, ça ne sert à rien, » tranche-t-il. La question n’est pas le tarif de la retraite ou l’âge de départ, mais bien : « qui paye ? ».

Le constat est implacable et sans appel : « les actifs ne payeront plus pour les retraites ». La France est à l’équilibre critique entre le nombre de retraités et le nombre de cotisants, et le nombre d’enfants n’est plus suffisant pour assurer la pérennité du système. « Cette question est déjà résolue : ça n’est pas possible, » affirme-t-il. La solution se trouve donc non pas dans le sacrifice des travailleurs, mais dans un prélèvement « ailleurs » : « sur la production, sur les importations, sur les délocalisations, sur la taxe à la création de richesse ». Il soutient que les plus riches ne paient pas suffisamment, car le système est conçu par les parlementaires eux-mêmes pour permettre « l’optimisation fiscale », par peur de voir les créateurs et les innovateurs quitter le territoire.

L’Hypocrisie Algérienne et l’Écologie Punitive

L’analyse de Bauer s’étend aux relations internationales. Pour lui, la relation entre la France et l’Algérie est « bâtie sur l’hypocrisie et la manipulation », instrumentalisée comme un « levier électoral » et un « bouc émissaire » par les deux régimes. Il choque en affirmant que « l’Algérie n’existe pas, c’est une invention de la France ». Tant que la relation est construite sur la culpabilité, il est impossible de construire un avenir sain et véridique.

Dans le domaine de l’écologie, le criminologue dénonce l’approche « punitive. » Il est impensable de « vouloir sauver l’humanité en sacrifiant les humains ». Critiquant les décisions radicales, comme l’interdiction des véhicules thermiques par l’Union européenne qui a « donné le marché aux Chinois en tuant l’industrie automobile », il prône une transition « modérée, progressive, intelligente ». Le risque de vouloir tout arrêter brutalement est de créer un drame économique et social qui, là aussi, repose sur le mensonge de l’immédiateté parfaite.

Le Climat de Violence : Le Retour de la Barbarie

L’un des constats les plus sombres concerne la sécurité. Bauer déconstruit l’idée d’un simple « sentiment d’insécurité » en affirmant qu’il s’agit d’une réalité physique : « un climat de violence ». En juin 2025, la France connaissait déjà le pire rythme de violence, d’homicides et de tentatives d’homicides depuis cinquante ans que les statistiques existent.

Le fait divers, jadis regardé de loin, est devenu une « violence ordinaire et quotidienne ». Cette insécurité généralisée, la peur de sortir, d’être agressé, volé, ou confronté à l’antisémitisme ou l’islamophobie, est la preuve que la promesse fondamentale de l’État – la protection – n’est plus tenue. Bauer refuse les termes politiques simplistes d’« ensauvagement » ou de « mexicanisation, » mais parle d’un « retour à une forme de barbarie au sens historique du terme ».

Le Courage de la Franchise : La Vérité comme Acte de Résistance

En conclusion de son intervention, Alain Bauer pose un diagnostic sans appel : la France ne manque pas d’idées, mais de courage. Le courage de dire la vérité, « toute la vérité, même quand elle dérange ». La politique, aujourd’hui, est un spectacle, où les mots remplacent les actes.

Alain BAUER : « Il y en a marre des mensonges sur l’Algérie, Macron et  l’immigration »

Le criminologue, lui, s’obstine à dialoguer. Il se rend dans la « rue, » dans toutes les chaînes de télévision, dans les conférences publiques, pour discuter, même avec la « rageosphère. » Pourquoi ? Parce qu’il croit qu’il existe encore un dialogue possible.

Ce que Bauer a livré sur TV5 Monde n’était pas un discours de désespoir, mais un appel à la renaissance. Une nation ne peut se relever que lorsqu’elle cesse de se mentir. La vérité, même douloureuse, est le seul point de départ d’une reconstruction collective. En 2025, dire la vérité n’est plus un luxe, mais un acte de résistance citoyenne et la condition sine qua non pour que la France sorte de sa léthargie et de sa « civilisation du mensonge ».