Après les JO, l’avis cash d’Hugues Aufray sur Aya Nakamura : “Sa couleur de peau, la forme de son corps…”.

Hugues Aufray est un taulier dans le milieu. Le nonagénaire a d’ailleurs donné un avis très franc et sincère sur Aya Nakamura aux JO 2024…

Il y a peu, Hugues Aufray faisait la une de l’actualité à cause d’un grave incident. En effet, l’interprète de Santiano a fait ses adieux à quelqu’un qui lui est cher. “J’ai appris avec une infinie tristesse, le décès de mon très cher ami et témoin de mariage, Jean-Jacques Julien, avait-il écrit dans un post Instagram accompagné d’une photo. Ici en compagnie du célèbre carrossier André Lecoq ! Vous imaginez le contenu de nos discussions passionnantes ! J’adresse à sa famille et ses proches mes plus sincères condoléances”. Une triste nouvelle pour celui qui, à 94 ans, a enterré de nombreux amis, y compris de grandes stars de la chanson française.

Aya Nakamura aux JO : Hugues Aufray ne mâche pas ses mots

Qu’on se le dise, Hugues Aufray n’est pas un illustre inconnu dans le milieu de la musique. Le chanteur iconique a d’ailleurs côtoyé les plus grands. De Johnny Hallyday à Bob Dylan, en passant par Michel Fugain et Renaud. L’artiste des années 60 a donc un avis sans détour sur la chanson française et l’héritage qu’elle lègue à notre patrie. Quand on compare Aya Nakamura à Edith Piaf, les esprits s’échauffent. À tort ou à raison. Bien que nous ne puissions que constater que toutes deux, bien que sur des registres différents, assurent une notoriété à l’étranger. Vilipendée, moquée, critiquée, traînée dans la boue… L’interprète de Djadja ne fait pas l’unanimité. Loin de là…

“Mon rôle c’est de défendre l’injustice”

12 mois plus tôt, le Président de la République française et le comité des JO avait fait appel à Aya Nakamura pour ouvrir le bal de la grand-messe des sports, accueillie à Paris. Un événement en grande pompe, stressant pour beaucoup, consécration absolue pour les étoiles montantes. Si la principale intéressée n’a pas tari sa joie, ses détracteurs l’ont boudée et pointée du doigt. Ce, même si elle a fait danser la garde républicaine. Mais qu’en pense Hugues Aufray, pile un an après les Jeux Olympiques de Paris 2024 ? Eh bien, invité sur le plateau de C à vous, le monument de la chanson française a dit : “Mon rôle ici et dans la vie, c’est de défendre l’injustice. Et c’est injuste d’attaquer quelqu’un pour sa couleur, pour la forme de son corps, et cetera”.

Hugues Aufray vient en aide à Aya Nakamura

Et Hugues Aufray a ainsi défendu le droit d’Aya Nakamura à pousser la chansonnette pour les JO de Paris. “C’est une femme qui, à mon avis, est rejetée par une catégorie de gens qui voient en elle ce que moi je ne vois pas”, a-t-il dit, à l’heure où tout le monde remettait en cause la décision du comité des Jeux Olympiques. “Moi, derrière ça, je vois du racisme”, a insisté le nonagénaire. Et la concernée n’avait pas hésité à remercier tous ceux qui l’ont défendue, y compris Hugues Aufray. Si elle a opté pour Aznavour plutôt qu’Edith Piaf, sa prestation a fait mouche.

Une prise de parole rare et saluée

Dans un paysage médiatique où les prises de positions tranchées peuvent vite créer la polémique, les mots d’Hugues Aufray ont sonné comme un souffle d’apaisement et de lucidité. Loin des querelles partisanes et des débats identitaires, l’artiste de 94 ans a choisi de s’exprimer avec la sagesse de son vécu, loin du tumulte des réseaux sociaux. En quelques phrases, il a recentré le débat sur ce qui compte réellement : la justice, la tolérance et le respect de l’autre dans sa différence.

Pour beaucoup, cette sortie publique fut une surprise. Hugues Aufray est certes connu pour ses engagements humanistes – notamment en faveur des peuples autochtones ou contre la guerre –, mais on le savait peu enclin à commenter l’actualité musicale contemporaine. Pourtant, sa prise de position en faveur d’Aya Nakamura s’est avérée puissante, d’autant plus qu’elle vient d’une figure respectée, presque tutélaire, de la chanson française.

Un soutien intergénérationnel fort de sens

Ce soutien intergénérationnel en dit long sur l’état de la culture en France. Là où certains peinent à faire dialoguer les époques, les styles et les générations, Aufray a tendu la main à une artiste souvent décriée, sans céder au mépris ou à la nostalgie du « c’était mieux avant ». Il a préféré écouter, observer, et surtout comprendre le contexte dans lequel évolue Aya Nakamura, sans la juger selon des critères obsolètes.

C’est peut-être là que réside toute la portée de son message : au-delà des goûts musicaux, il a rappelé à chacun que l’art est pluriel, qu’il évolue avec son temps, et qu’il doit être jugé pour ce qu’il propose, non pour ce que l’on projette sur l’artiste. En défendant Aya Nakamura, Aufray a rappelé à une partie du public français que l’ouverture d’esprit et la bienveillance doivent prévaloir sur les préjugés.

Aya Nakamura, entre modernité et incompréhension

De son côté, Aya Nakamura continue son ascension malgré les critiques. Forte de ses succès internationaux, l’artiste incarne une nouvelle génération de chanteuses françaises qui n’ont pas peur d’assumer leur identité, leur style, et leur voix dans un univers souvent très normé. Si certains lui reprochent sa diction, ses textes ou son apparente désinvolture, d’autres saluent au contraire son authenticité, sa liberté et sa capacité à fédérer une jeunesse trop souvent laissée en marge.

Loin de se cantonner à un rôle de provocatrice, la chanteuse est aujourd’hui perçue comme une ambassadrice culturelle de la France. Elle représente un visage contemporain de l’Hexagone, métissé, vibrant et tourné vers l’avenir. Et si des voix comme celle d’Hugues Aufray se lèvent pour la soutenir, c’est peut-être que le vent tourne. Que la France est prête, enfin, à reconnaître la richesse de ses diversités artistiques.

Un message universel

En définitive, le message d’Hugues Aufray dépasse largement le simple cas d’Aya Nakamura. Il est un appel à l’unité dans un pays trop souvent fracturé. À travers ses mots, le chanteur légendaire invite à regarder plus loin que l’apparence, à tendre l’oreille plutôt qu’à juger, et surtout, à défendre ceux qui, encore aujourd’hui, subissent des attaques injustes. Un geste fort, noble, et profondément humain.