Dernier moment de Charles Aznavour – Le mystère du chanteur retrouvé mort dans son bain.

Charles Aznavour : Une fin inattendue et solitaire

Le 1er octobre 2018, la France et le monde entier apprenaient la mort de Charles Aznavour, à l’âge de 94 ans. L’icône de la chanson française, qui avait captivé des générations avec sa voix émotive et ses paroles poignantes, a quitté ce monde dans des circonstances aussi tragiques qu’inattendues. Il n’a pas succombé à une longue maladie, ni même dans un hôpital entouré de ses proches. Non, Charles Aznavour a été retrouvé sans vie dans sa propre maison à Maussane-les-Alpilles, dans le sud de la France, dans une solitude presque inhumaine. Il a été retrouvé dans sa baignoire, sans signe apparent de lutte ni de souffrance.

Un artiste mondialement célébré mais laissé seul dans ses derniers instants

Le monde entier se souvient de Charles Aznavour comme d’un artiste total, un auteur-compositeur-interprète reconnu dans plusieurs pays, un acteur ayant joué dans plus de 60 films et un ambassadeur de la chanson française. Son ascension internationale fut fulgurante, et il devint un monument de la musique et de la culture, touchant les cœurs de millions de personnes grâce à des chansons telles que La Bohème, Hier encore, et Je me vois déjà. En 2004, il fut même élu meilleur chanteur de variété du siècle, devant Frank Sinatra et Elvis Presley, une distinction qui témoigne de l’influence colossale de sa carrière.

Mais cette gloire, si éclatante, n’a pas empêché un départ discret et surprenant. À l’heure où beaucoup auraient pris leur retraite, Aznavour refusait d’abandonner la scène. À plus de 90 ans, il continuait à remplir des salles de concerts, à préparer des albums et des tournées, défiant les lois du vieillissement et de la fatigue. Mais derrière cette énergie palpable, un autre Aznavour se cachait, plus fragile, plus solitaire, et un peu plus distant de l’agitation médiatique.

Une vie marquée par l’isolement, un départ silencieux

Charles Aznavour avait choisi de vivre loin du tumulte parisien, s’installant dans la tranquillité d’une maison du sud de la France, à Maussane. Là, entouré d’oliviers et loin des projecteurs, il se laissait vivre à son propre rythme, souvent seul. Ses dernières années furent marquées par une vie retirée, loin des événements publics, et c’est dans ce cadre qu’il a décidé de vivre ses derniers instants. Une décision de ne pas s’entourer de soins médicaux permanents, malgré son âge avancé. Une vie d’indépendance qu’il a portée jusqu’au bout, même si cela aurait pu être fatal.

Aucun soin médical n’avait été mis en place pour l’assister de façon régulière. Aznavour, fidèle à son image d’artiste autonome, refusait d’être pris en charge par des infirmiers, et même lorsque des proches lui suggéraient d’accepter de l’aide, il éludait la question. Pour lui, tant que son esprit était intact, son corps pouvait suivre. Mais cette volonté d’indépendance, admirée par beaucoup, l’a peut-être laissé sans secours lorsque le temps est venu.

Le mystère du décès dans la baignoire

La découverte du corps sans vie de Charles Aznavour dans sa baignoire soulève une multitude de questions. Un décès survenu apparemment sans préavis, sans signes avant-coureurs, et sans aucun témoin. Le rapport médical a conclu à un arrêt cardiorespiratoire, avec des signes de congestion pulmonaire, suggérant une mort naturelle survenue probablement dans la nuit ou tôt le matin. Pourtant, l’endroit où il a été retrouvé, dans une baignoire solitaire et glaciale, ajoute une touche de mystère. La baignoire, un lieu d’intimité, d’isolement et de solitude, semble marquer symboliquement la fin d’un homme dont la vie entière avait été une scène lumineuse et animée.

Dans les jours qui suivirent la découverte de son corps, la France s’est figée. Ses proches, notamment ses enfants, étaient dévastés. Les médias ont immédiatement relayé l’événement, mais aucun détail précis n’a émergé concernant les derniers instants de l’artiste. Aucune lettre d’adieu, aucune déclaration publique, aucun enregistrement final. Charles Aznavour, un homme qui avait traversé des décennies de carrière avec une énergie sans égale, a quitté ce monde dans un silence presque assourdissant.

Une disparition marquée par l’absence de rituels

Ce qui rend la disparition d’Aznavour encore plus poignante, c’est l’absence de tout adieu, de tout rituel symbolique. L’artiste n’a pas laissé de message final à ses admirateurs, ni à ses proches. Dans les jours qui suivirent sa mort, des hommages se sont multipliés à travers le monde. Mais l’intimité de sa fin, cette absence d’annonce de maladie, cette solitude de sa dernière heure, sont venues troubler cette image d’artiste total et insubmersible.

Ses funérailles, tenues le 5 octobre 2018, furent solennelles, avec un hommage national aux Invalides, en présence du président Emmanuel Macron. Mais cette cérémonie officielle n’a pas effacé l’amertume laissée par son départ sans bruit. La France, qui l’avait adoré et célébré, s’interrogeait alors sur la façon de traiter les grands artistes qui partent sans la cérémonie qui leur revient. La maison de Maussane, là où Aznavour a vécu et où il est décédé, est restée fermée, comme une page non écrite de son histoire.

Un héritage controversé

L’héritage musical et cinématographique de Charles Aznavour, quant à lui, demeure intact. Ses chansons continuent de résonner dans les cœurs des générations passées et futures. Mais à l’ombre de cette renommée internationale, se pose une question cruciale : comment honorer un artiste d’une telle envergure quand la fin de sa vie a été aussi anonyme et sans grand geste symbolique ?

Charles Aznavour, tout au long de sa carrière, a écrit pour les autres, a chanté pour les autres, mais dans ses derniers moments, il a choisi de s’éteindre seul, sans le monde autour de lui. Une fin aussi mystique que son parcours.

Dans les années à venir, que restera-t-il de lui ? Une chanson, un silence, ou les deux ? C’est peut-être là l’énigme ultime de Charles Aznavour.