Drame du Condroz : Romain et Margaux inhumés ensemble au cimetière de Geer.

Une cérémonie sous le signe des larmes et de l’amour éternel

Le ciel était gris ce jour-là, comme s’il partageait la peine immense d’un village tout entier. À Geer, dans la région du Condroz, le silence pesant des habitants se mêlait aux sanglots des proches de Romain et Margaux — deux jeunes vies fauchées bien trop tôt. Ils ont été inhumés ensemble, comme s’ils ne pouvaient se séparer, même dans la mort.

Leur histoire, tragique et bouleversante, a marqué à jamais le cœur de ceux qui les connaissaient. Romain, le garçon doux et loyal, et Margaux, la jeune femme au sourire radieux, formaient un couple que tout le monde admirait. Ils respiraient la vie, la tendresse, la complicité. Et pourtant, en quelques instants, tout a basculé.

« Il n’y a eu que joie de vivre » : les mots d’une mère brisée

Lors de la cérémonie, la voix tremblante d’une mère a traversé le silence. Devant les cercueils de sa fille et de son compagnon, elle a lu une lettre d’adieu qui a bouleversé toute l’assemblée.

« Il n’y a eu que joie de vivre, tu ne lâchais jamais rien… Une force de caractère qui nous a toujours rendus si fiers, ton papa et moi. »

Les mots s’étranglaient dans sa gorge. Elle parlait de sa fille comme d’un rayon de soleil, une âme douce, naïve et pleine de tendresse.

« Tu étais toujours notre petit bébé, bien que tu devenais une jeune femme. Tu te blottissais toujours contre nous pour un câlin, pour un bisou… »

Dans les yeux de ceux qui écoutaient, les larmes coulaient sans retenue. Les amis, les professeurs, les voisins — tous semblaient figés dans la même incompréhension : comment un tel drame a-t-il pu arriver ?

Un amour pur, brisé en plein vol

Romain et Margaux s’étaient rencontrés à l’école, un de ces amours simples et sincères qui font rêver. « Ils étaient inséparables », confie une amie proche. Ensemble, ils riaient, ils dansaient, ils parlaient d’avenir.
Mais cet avenir leur a été volé.

« Oui, Romain, il y avait une place énorme dans ton petit cœur », a murmuré la mère de Margaux.
Ces mots, prononcés avec tendresse et douleur, ont résonné comme un dernier hommage à ce lien indestructible.

Les deux cercueils, côte à côte, semblaient unir leurs destins une dernière fois. Une image insoutenable pour ceux qui les aimaient.

Les souvenirs d’une enfance lumineuse

La famille a rappelé les petits moments de bonheur, ces souvenirs désormais figés dans le temps.

« Je t’entends encore rentrer à la maison et me dire : “Maman, je peux commander sur Zalando ?” »

Des mots simples, mais d’une tendresse infinie. Margaux, c’était cette fille qui riait fort, qui rêvait grand, qui croyait en la vie.
Son grand-père, la voix brisée, a raconté comment, enfant, elle avait su amadouer un gendarme « avec son sourire d’ange ».

Autour du cercueil, les amis de Margaux se tenaient la main, dévastés. Beaucoup ne trouvaient pas les mots. « On n’y croit toujours pas », murmure l’une d’elles. « Elle était la joie incarnée. »

Un village sous le choc

Dans ce coin paisible du Condroz, le drame a laissé un vide immense. Les habitants parlent d’un « coup de tonnerre dans un ciel bleu ». Les réseaux sociaux se sont emplis de messages, de photos, de bougies.
Des centaines de personnes sont venues, parfois de loin, pour leur dire adieu. L’église ne suffisait plus à contenir la foule. Certains sont restés dehors, le cœur serré, sous la pluie fine, pour écouter les hommages.

Un ami de Romain a pris la parole, la voix tremblante :

« Romain, tu étais un frère pour nous tous. Ta gentillesse, ton rire, ta passion… Tu vas nous manquer pour toujours. »

Chaque mot semblait suspendu dans l’air, entre colère et chagrin.

L’union éternelle au cimetière de Geer

Après plus d’une heure trente de cérémonie, le cortège s’est ébranlé lentement vers le petit cimetière de Geer. Deux cercueils blancs, portés côte à côte, suivis d’une foule silencieuse.
Les roses, les bougies, les larmes : tout se mêlait dans une atmosphère irréelle.

« Ils reposeront ensemble », a murmuré le prêtre, la voix tremblante.

Un murmure d’émotion a parcouru l’assemblée. Car oui, Romain et Margaux seront à jamais unis, dans le même lieu, comme ils l’ont toujours été de leur vivant.

Un amour plus fort que la mort

« Tu seras notre plus belle étoile », a conclu la mère de Margaux.
Ces mots, simples mais déchirants, résument tout : la lumière de ces deux jeunes ne s’éteindra jamais vraiment.
Dans le ciel de Geer, certains ont juré avoir vu une percée de soleil au moment où les cercueils ont été déposés côte à côte. Une coïncidence, peut-être. Ou un signe, qui sait ?

Les proches préfèrent y croire. Parce que dans les tragédies, il faut une part de lumière pour continuer à vivre.

« Comptez sur nous » : la promesse d’une communauté unie

Avant de quitter le cimetière, un ami de la famille a pris la parole :

« Nous sommes là pour vous. Comptez sur nous pour garder leur souvenir vivant, pour raconter encore et encore qui étaient Romain et Margaux. »

Cette promesse, dite d’une voix ferme malgré les sanglots, a réchauffé un peu les cœurs.

Dans le vent automnal de Geer, les bougies se sont éteintes une à une. Mais dans les yeux des parents, une flamme continuait de briller — celle de l’amour, éternel, indestructible.

Un drame qui réveille les consciences

Au-delà du deuil, cette tragédie soulève des questions. Comment protéger nos jeunes ? Comment éviter qu’un tel drame ne se reproduise ?
Les autorités locales ont promis d’en tirer des leçons, tandis que les familles, elles, se raccrochent à la mémoire de leurs enfants.

Parce qu’au fond, Romain et Margaux n’étaient pas seulement deux noms dans les journaux : ils étaient la vie, l’amour, la jeunesse. Et aujourd’hui, tout un pays pleure avec Geer.