Le marché entier hurla de peur. Une femme venait de tomber à genou, hurlant, la tête recouverte de serpents vivants. Certains fuyaient, d’autres priaient. Les reptiles glissaient lentement sur son visage, sifflant, pendant qu’elle criait : “Sauvez-moi !” C’était Nadia, une jeune femme autrefois admirée pour sa beauté.

Personne n’osait s’approcher. Mais derrière cette scène d’horreur se cachait une histoire de vanité, de pacte et de punition divine. Quelques mois plus tôt, Nadia vivait dans la pauvreté Ambala, une petite ville où la beauté ouvrait toutes les portes. Orpheline, elle vendait des fruits au marché. Son rêve était simple, devenir riche, belle, respectée.

Mais les moqueries des autres l’arrangeaient. Regarde ses cheveux, on dirait de la paille, disait certaines femmes. Un jour, après avoir été humilié une fois de trop, elle jura : “Un jour, je deviendrai plus belle et plus puissante que vous toutes, même si je dois vendre mon âme.

” Dans les rues poussiéreuses de Mbala, le soleil se couchait lentement, peignant le ciel en teintes orangées. Nadia marchait d’un palace, son panier de fruits vide sur l’épaule. La journée avait été rude, peu de vente, beaucoup de regards moqueur. Elle repensait à ces femmes élégantes qui passaient en riant, leur foulards coloré flottant au vent.

 Soudain, une ombre se dressa devant elle. Une femme étrange apparut, enveloppée dans un panier noir qui semblait absorber la lumière du crépuscule. Ses yeux brillaient comme des braises et elle tenait un panier couvert d’un tissu rouge vif d’où s’échappait une odeur musquée mélange de terre humide et d’épice oublié.

 “Bonsoir petite sœur”, murmura la femme d’une voix douce comme le miel mais avec une pointe qui glaçait le dos. Nadia s’arrêta net surprise. Personne ne l’appelait ainsi depuis longtemps. Je t’ai vu au marché. Tes yeux portent un feu intérieur, un désir qui brûle. Je sais ce que ton cœur murmure la nuit. La fortune, l’admiration, une vie s’enchaîne.

Nadia sentit son pouce accéléré. Comment cet inconnu pouvait-elle deviner ses secrets les plus profonds ? Elle balbucia. Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ? La femme sourit, révélant des dents blanches trop parfaites. Je suis une voyageuse des ombres. J’offre des chemins invisibles à celles qui osent. De l’or qui coule comme l’eau, une police comme la soie, des portes qui s’ouvrent sans effort.

 Mais rien n’est gratuit dans ce monde. Intrigué, Nadia posa son panier. L’air autour d’elle semblait plus lourd, comme si le vent retenait son souffle. Dites-moi plus, qu’est-ce que cela coûte ? La femme s’approcha, son parfum envahissant l’espace. Ton trésor le plus précieux. Pas ton or que tu n’as pas.

 pas ton temps qui file déjà tes cheveux. Ils sont ta force, ta couronne naturelle, le lien avec tes ancêtre. Donne-les-moi et je t’habillerai de splendeur. Nadia toucha instinctivement ses mèches emmêlées rêches sous ses doigts, ses cheveux qu’on lui reprochait tant qu’ faisaient se sentir petite. L’idée la traversa comme un éclair, les sacrifier pour renaître.

 La pauvreté l’étouffait depuis l’enfance, depuis la mort de sa mère qui laissait un vide d’immense. Les visions de robes fluides, de bijou tintant, de regards en vieux la submergèrent. Et si je refuse ? demanda-telle la voix tremblante. La femme rit doucement, un son qui ressemblait au froissement de feuilles mortes.

 Refuser, c’est resté dans la boue. Accepté, c’est danser avec les étoiles. Réfléchis bien, mais pas trop longtemps. Les opportunités comme celle-ci ne reviennent pas. Elle tendit une main ridée hornée d’un bracelet de perles sombres. Nadia hésita, le cœur battant. Les lumières des cases lointaines saintillaient, invitant au repos, mais son esprit bouillonnait.

 La promesse d’une transformation totale l’attirait comme un aimant. Finalement, elle hoa la tête. J’accepte. Montrez-moi le chemin. La femme inclina la tête satisfaite. Suis-moi ce soir quand la lune se cache. Prépare-toi à lâcher ce qui te retient. Elle se séparèrent dans l’obscurité grandissante, Nadia rentrant chez elle avec un mélange d’excitation et d’angoisse.

Allongé sur sa natusée, elle caressa ses cheveux une dernière fois, ignorant que ce geste marquait le début d’un voyage sans retour. Les étoiles veillaient indifférentes, tandis que l’ombre de la femme s’estompait dans la nuit de Mbala. La nuit envelop d’un manteau noir sans une once de lune pour percer les ténèbres.

Nadia, le ventre noué, quitta sa hut en silence, évitant les chiens errants qui grognaient dans l’ombre. La femme au pagne noire l’attendait au bord du sentier. Son panier serré contre elle comme un secret vivant. “Vien”, soufflat, et elles s’enfoncèrent dans la brousse où les acaciator du formaient une barrière naturelle.

L’air était chargé d’humidité, imprégné d’une senteur acre de terre remuée et de feuilles pourries. Chaque pas de Nadia faisait craquer les brindilles, amplifiant le battement de son cœur. Elle arrivèrent dans une clairrière isolée, entourée d’arbres centenaires dont les branches basses semblaient des doigts crochus.

Elle a vendu ses cheveux pour devenir riche… et sa tête s'est couverte de  serpents. - YouTube

 Au centre, un feu crépitait faiblement, projetant des ombres dansentesantes sur le sol. Une bassine en argile trônait dessus, remplie d’un liquide bouillonnant, du sang frais de chèvre mêlé à des feuilles vertes pilées et à des racines noueuse. Des bulles éclataient à la surface, libérant une vapeur épaisse qui piquait les yeux.

 Autour, des pierres disposées en cercle formaient un hôtel primitif gravé de symboles anciens que Nadia ne reconnaissait pas. Agenouisie-toi ici”, ordonna la femme d’une voix ferme, indifférente à la peur qui écarquillait les yeux de sa protégée. Nadia obéit, les genoux s’enfonçant dans la terre froide. La femme sortit une lame courbe d’un étui en cuir, aiguisé comme une dent de prédateur.

Elle la passa sur sa paumme, vérifiant son tranchant, puis s’approcha. “Tes cheveux sont le pont entre ton monde et le mien. Il porte ton essence, ta vitalité. En les offrant, tu ouvres la porte à la grandeur. D’une main experte, elle empoigna la première mèche épaisse et terne sous la lueur des flammes.

 La lame glissa coup en nette et les cheveux tombèrent comme une pluie noire dans la bassine. Nadia tressaillit à la sensation, un picotement sourd, comme si sa peau protestait. Mèche après mèche, le rituel se poursuivit. La femme jetait chaque touffe dans le mélange qui grisillait en réaction, libérant des volutes de fumée odorantes.

Le vent se leva soudain, un souffle glacial qui fit vaciller le feu et colla les vêtements à la peau de Nadia. Des murmures indistinctes semblaient émaner des arbres, des voix lointaines chantant en une langue oubliée. À mesure que sa tête se vidait, Nadia sentait une lourdeur étrange s’installer. Son cuir chevelu brûlait légèrement comme irradié par une chaleur intérieure.

La femme psalmodiait maintenant, ses mots roulant comme des pierres dans un torrent, invocation à des esprits ancestraux, appel à des forces cachées sous la terre. Elle termina par une dernière mèche longue et rebelle et la lança dans la bassine avec un geste théâtral. Le liquide s’embrasa brièvement, illuminant la clairrière d’un éclat au jâtre.

 Puis elle versa un fluide visqueux sur la tête rasée de Nadia, un mélange rougeoyant, peut-être du sang et d’herbes mystique. Que la richesse du serpent infuse ton être. Que sa ruse t’enrichisse. Que sa polisse ta chair. Les mots raisonnèrent comme un serment scellé. Nadia, les yeux micos, absorba la brûlure qui se propageait.

 Une nausée la submergea, vision floue de richesse infinie dansant devant elle. Ses paupières s’alourdirent et elle s’effondra inconsciente sur le sol humide. La femme recula, observant le corps immobile. Le feu s’étaignit de lui-même, laissant la clairrière dans un silence oppressant. Seuls les criquets reprent leur champ, indifférent au pactes noué cette nuit-là.

Le soleil filtrait à travers les fissures de la hut de Nadia, la réveillant doucement. Elle s’étira confuse, se rappelant vaguement la clairrière et la lame froide. En se redressant, elle porta une main à sa tête. Ses doigts rencontrèrent non la peau mais une cascade soyeuse. Ses cheveux avaient repoussé, long jusqu’à la taille, noir et lustré comme de l’ében poli.

 Elle se leva d’un bon, courant vers le saut d’eau trouble qui servait de miroir. Son reflet la stupéfia, peau doré et impeccable, yeux pétillant d’une lueur magnétique, lèvre pleine d’un sourire confiant. Elle toucha son visage incrédule. La transformation était totale comme si une main invisible l’avait sculpté à neuf.

 Vêtu de sa vieille robe rapiée, elle se dirigea vers le marché, le cœur léger. Les rues de Mbala s’animèrent autour d’elle, coque qui chantait, femme portant des jars sur la tête, enfant courant pied nus. Mais dès qu’elle apparut sous les vents colorés, un silence tomba. Les vendeuses de manioc levèrent la tête. Bouche b. Les hommes aux étales de tissu cessèrent leur marchandage.

C’est Nadia, murmura une voix. Impossible, elle rayonne comme une reine. Les regards suivaient ses pas admiratifs, envieux. Elle se redressa, savourant cette inversion. Plus de rire moqueur, seulement des compliments murmurés. Un marchand d’épice, monsieur Coffi, un veufère aux mains tachées de sa franc, s’approcha le premier.

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Mademoiselle, votre grâce illumine mon humble chope. Permettez-moi de vous offrir un foulard en soi pour célébrer cette beauté. Nadia accepta, nouant le tissu autour de ses épaules. En quelques minutes, il lui proposa un poste gérer ses comptes avec un salaire généreux. Elle rit surprise mais accepta. Le soir même, lors d’un repas partagé sous les étoiles, il confia : “Vous avez un éclat divin, mariez-vous avec moi et nous bâtirons un empire.

” Les mots la firent rougirent, mais l’idée d’une vie aisée la séduisit. Les jours suivants furent un tourbillon. Bijoux en or pur arrivèrent par colis anonymes tombant du ciel comme des bénédictions. Des tailleurs lui livrèrent des robes brodées de perles fluides et chattoyantes. Elle quitta sa hut pour une maison spacieuse au murs blanchis à la chaud meublé de lis sculpté et de tapis perçants.

 Au marché, elle commandait des fruits exotiques, des vins doux sans compter. Les invitations affluaient. Dîner chez les notables dansent sous les lanternes. Nadia dansait, riait. se sentant invincible, les femmes qui l’avaient jadis snobé venaient maintenant qu’mander des conseils beauté, jalouses de sa chevelure qui ondulait comme une rivière vivante.

 Pourtant, la nuit venue, un malaise subtil s’insinuait. Allongé sur ses drap frais, elle percevait un sifflement ténu comme un vent glissant entre les fibres de son oreiller. Elle se tournait, attribuant cela à des rêves agités. Des visions fugasses la hantaient, des écailles luisantes, des yeux fendus dans l’ombre.

 Au matin, elle balayait ses ombres, se concentrant sur sa nouvelle réalité. Les domestiques la servaient avec elle. Les enfants du quartier la suivaient pour un sourire. Elle achetait des terres, investissait dans des troupeaux, voyant sa fortune gonfler comme une marée montante. Un soir, lors d’une fête somptueuse, un devin itinérant l’observa longuement.

Prends garde, belle dame, ce qui brille trop cache souvent des cros. Elle ossa les épaules, toquant son verre contre celui de son fiancé. La musique couvrait tout et elle dansa jusqu’à l’aube, ignorant que ses sifflements nocturnes n’étaient pas des illusions, mais les premiers échos d’un prix en train d’échouir.

Le jour se leva sur Mbala avec une chaleur étouffante, le soleil cognant comme un marteau sur l’enclume. Nadia, dans sa chambre au volet Miclo, s’assit devant son miroir oval, un luxe récent importé d’une ville lointaine. Elle prit sa brosse en ivoire, la passant doucement dans sa chevelure abondante. Les mèches glissaient comme de la soie, captant la lumière en reflets irisés.

Elle sourit à son reflet, satisfaite de cette routine matinale qui la faisait se sentir royale. Mais au milieu d’un coup de brosse, une sensation anormale l’arrêta. Un frémissement léger comme un muscle qui tressaute sous la peau. Intrigué, elle inclina la tête, écartant une section de cheveux près de la tee.

 Ses doigts gelèrent entre deux bras noirs, une forme fine émergea, un serpent minuscule. pas plus long qu’un doigt à l’écaille verte et lisse. Il leva la tête langue bifide goutte enant l’air et émit un sifflement aigu presque inaudible. Nadia hurla bondissant en arrière la brosse tombant au sol avec un claquement sec.

 Le reptile se tortilla, rampant sur son épaule avant de se faufiler dans les plis de sa robe et de disparaître. Elle palpa frénétiquement sa peau, le cœur cognant, cherchant une morsure ou une trace. Rien. Tremblante, elle se rua vers la fenêtre, l’ouvrant grande pour aérer la pièce saturée de peur. Le lendemain, l’incident semblait un cauchemar évanoui.

 Nadia enfila un turban léger, prétextant une migraine pour éviter les regards curieux. Au marché, elle supervisait les livraisons de soires, distribuant des pièces d’or avec largesse. Mais en rentrant sous son foulard, elle sentit à nouveau du mouvement, cette fois de formes plus audacieuses, s’agitant comme des verrs vivants.

 Elle les ignora, se convainquant que la chaleur altérait ses sens. La nuit, cependant, le phénomène s’intensifia. Allongé dans l’obscurité, elle percevait leur corps froid se levant contre son crâne, une caresse écœurante qui l’empêchait de dormir. Des sueurs froides la réveillaient et elle allumait une lampe à huile, inspectant sa tête à l’allure vacillante.

Rien de visible, mais le bruit se sifflement collectif comme un cœur distant la hanté. Bientôt, les apparitions d’urnes se multiplièrent. Lors d’un thé avec des amis, un serpent jaillit d’une mèche se perchant sur son poignet avant de s’échapper par la porte. Les invité poussèrent des crises étouffées, attribuant cela à une blague.

Nadiait nerveusement, mais intérieurement, la panique montait. Elle consulta un herboriste local avalant des décoctions amer de racines censées chasser les esprits farceur inutile. Chaque soir, le nombre augmentait, fin, agile, ils exploraient son cuir chevelu comme un territoire conquis. Une nuit épuisée, elle sombra dans un sommeil agité.

La femme au pagne noir surgit en vision, flottant au-dessus d’elle comme un spectre. Souviens-toi de notre accord, susura voix un écho caverneux. Ta couronne est mienne désormais. Les gardiens veillent. Profite mais sache que le retour est inévitable. Nadia se réveilla en sursaut, les draps trempés.

 Elle toucha sa tête sous ses doigts. Une dizaine de formes se tortillaient. plus vive, plus nombreuse. Le miroir renvoyait un regard terrifié, encadré d’une chevelure qui semblait respirer. Elle noait un châle serré, jurant de garder le secret. Mais au fond d’elle, une voix murmurait. Le prix du pacte se réveillait, finora et impitoyable.

Les cloches de l’église de Mbala sonnaient l’Angélus appelant les fidèles à la prière du soir. Nadia, voilé d’un chat épais, se glissa par la porte latérale, évitant les groupes joyeux qui discutaient dehors. L’intérieur était frais, imprégné d’une odeur de cir et d’ant. Le pasteur Elias, un homme aux cheveux grisonnants et au regardillant, achevait son sermon sur la tentation.

Elle s’approcha de lui après la messe, les mains tremblantes. Père, j’ai besoin de votre aide. Quelque chose de sombre m’habite. Je dois confesser un péché grave. Il l’invita dans la sacristie, une petite pièce au mur tapissé de croix en bois. Assis face à elle, il l’écouta d’une voix calme.

 Nadia dénoua lentement son voile, révélant sa chevelure. Immédiatement, des mouvements subtils agitèrent les mèches. Des serpents fins, lovés comme des rubans vivants, émergèrent leurs écailles luisant sous la lumière tamisée d’une bougie. Le pasteur bondit en arrière, renversant sa chaise. Grand Dieu, qu’est-ce que cela ? Ce n’est pas l’œuvre de la chair mais des abys.

 Son visage pâit, les yeux écarquillés d’horreur pieuses. Nadia fondit en larme, racontant tout. Le marché, la pauvreté, la rencontre fatidique, le rituel sous les étoiles. J’ai cherché la gloire mais j’ai ouvert une porte maudite. Aidez-moi à briser cela. Elias, reprenant son souffle, prit une fiole d’eau bénite. Le Seigneur chasse les ténèbres.

Agenouis-toi. Il versa le liquide clair sur sa tête, psalmodiant des versets en latin mêlé à des prières locales. L’okoula mais au contact, les reptiles réagirent violemment. Ils se redressèrent, sifflant avec fureur, leur corps se tordant en anneau furieux. Un venin froid sembla irradier de son crâne, faisant hurler Nadia de douleur.

Soudain, une voix grave emplit la pièce, surgit de nulle part. Elle a offert sa tête. Je la réclame. Vos ne lavent pas mes marques. Les flammes des bougies s’éteignirent d’un souffle invisible, plongeant la sacristie dans l’obscurité. Seuls les yeux des serpents brillaient, point vert malveillant. Elias tomba à genoux, joignant les mains, invoquant des anges gardiens d’une voix chevretante.

Des ombres dansèrent sur les murs comme des silhouettes spectrales assistant au drame. Nadia, agrippée au bord de la table, sentit une force la tirer vers le sol. Ses ongles griffant le bois. Le pasteur persista, sa prière montant en créchendo, un rempart contre l’invisible. Mais l’air s’alourdit d’une puanteur acre, souffre mêlé à du sang frais, évoquant des grottes oubliées.

 Un serpent plus grand, jusqu’à caché, se hissa sur son front, langue fouettant l’air près du visage d’Élias. L’homme recula trébuchant contre l’hôtel. Fuyez, ma fille, cette emprise est trop forte pour une nuit. Revenez avec le lever du soleil et nous appellerons les anciens. Nadia, paniqué, rattacha son voile à la hâte.

 Les sifflements redoublèrent, moqueur tandis qu’elle s’élançait vers la sortie. Dehors, la lune avait percé les nuages, baignant la cour d’une lueur pâle. Elle courut à travers les ruelles, les échos de sa confession la poursuivant comme des fantômes. Chez elle, elle s’effondra sur sa natte, le corps secouait de sanglot.

Les serpents, apaisés par la fuite se recroquevillèrent, mais leur présence pesait comme une couronne de fer. Pour la première fois, Nadia compris la profondeur de sa chute, non plus une richesse volée, mais une âme enchaînée. Le pasteur, resté seul, ralluma les bougies d’une main ferme, jurant de combattre cette ombre jusqu’au bout.

 Les jours suivants, Mbala se muèrent en un enfer discret pour Nadia. La nouvelle de son affliction se répandit comme un feu de brousse chuchoté aux fontaines amplifié au marché. Son mari, autrefois ébloui par sa splendeur, avait fui au milieu de la nuit en portant ses coffres d’or sans un mot.

 Elle trouva la maison vide au matin, un billet froissé sur la table. Je ne peux vivre avec un démon. Pardonne-moi. Les larmes coulèrent, mais la solitude fut le vrai coup. Les serviteurs désertèrent, craignant les malédictions, les portes des voisins claquaient à son approche. Dehors, le village se refermait comme une huîre. Les femmes qui venaient jadisqué des tissus fins passaient maintenant en détournant les yeux, marmonnant des formules protectrices.

Les enfants, autrefois attirés par ses cadeaux, lançaient des pierres sur les murs de sa demeure, criant : “Sorcière ! Porte malheur ! Depuis les ruelles sombres, Nadia se claquit, voilé d’un panne épais qui cachait non seulement sa tête, mais son âme brisée. Elle évitait le soleil, rampant dans l’ombre de sa cour où les poules picoraient indifféremment.

Chaque mouvement sous le tissu la rappelait à sa prison. Les serpents, plus nombreux, exploraient librement, leurs écailles frottant comme un rappel constant. La nuit aggravait tout. Isolé dans sa grande maison vide, elle entendait des murmures spectriltrés des murs. Rend ce que tu as pris offre plus que des mèche.

Ses voix rock et insistantes semblaient provenir des fissures du sol évoquant des esprits affamés. Elle allumait des feux pour les chasser mais les flammes vaccillaient projetant des formes reptiliennes sur les plafonds. Dormir devint impossible. Elle veillait les genoux ramenaient contre la poitrine écoutant leur glissement incessant.

Son corps maigrissait, sa peau perdait son éclat d’emprunt, révélant des cernes profonds. Un soir de désespoir absolu, Nadia prit une décision radicale. Dans la lueur d’une lampe, elle saisit un rasoir émoussé hérité de son père. Assise devant un baquet, elle dénoua son voile, affrontant le nid grouillant.

 Des dizaines de serpents s’agitèrent, sentant la menace. Finissons”, murmura-t-elle, la lame tremblante contre sa tempe. Le premier passage fut laborieux. La peau résista et le métal se brisa net avec un craquement sinistre en taillant à peine une mèche. Du sang perlaèrent, mordillant l’air furieusement. Elle tenta à nouveau.

 En vain, la chair s’était fondue à eux, inviolable. Abattu, elle jeta l’outil cassé, s’effondrant en pleur. Les serpents, comme satisfaits, se calmèrent, se lovant plus profondément. Au levé du jour, un groupe de villageois passa devant sa grille, jetant des herbes amè pour purifier l’air. Elle les entendit. Elle a pactisé avec les jeans.

Laissons-la à son sort. La honte la rangeait plus acide que le venin. Autrefois adulé, elle était maintenant une paria, un avertissement vivant. Pourtant, au fond de cette jaule charnelle, une étincelle persistait. Le regret et peut-être un appel mué à la rédemption. Mbala continuait sa vie indifférente tandis que Nadia sombrait dans un isolement qui forgeait son tourment en une lame aiguisée.

 Un matin brumeux, Bala s’éveilla sous un ciel lourd de nuage bas comme si le ciel pleurait par avance. Nadia, après des nuits d’insomnie hanté par des visions de chaînes invisibles, décida de briser son exil. Elle enfila une robe usée, noa un voile triple autour de sa tête et marcha vers le marché central. Ces pas raisonnaient sur le sentier de l’atérite, chaque foulée alourdit par la fatigue.

 Les serpents, agités par le mouvement, se tortillait sous le tissu, un poids vivant qui la faisait chanceler. Elle voulait affronter son passé, crier sa vérité, peut-être implorer un pardon collectif. Le marché bourdonnait déjà, étal deams empilés, volaill en cage cactant, marchant criant leur prix pour attirer la foule. Les odeurs se mêlaient poisson séché, épices grillées, terre mouillée après une averse nocturne.

À son entrée, un silence progressif s’installa comme une vague se retirant. Les visages se tournèrent, curiosité d’abord, puis effroid croissant. Une vendeuse de beigné lâchalier, reculant derrière son panier. Un groupe d’hommes aux machettes posés près des fruits se figèrent mains crispées sur leurs outils.

 Nadia avança au centre près de l’étal où tout avait commencé des mois plus tôt avec ses paniers de mangues invendus. Écoutez-moi lança-t-elle d’une voix rque brisée par l’émotion. Les serpents s’agitèrent plus fort, percevant l’attention. Je suis Nadia, celle que vous avez envié, puis maudite. J’ai cherché la gloire par des voix sombres.

Pardonnez-moi. Dans un geste de défi et de libération, elle arracha son voile d’un coup sec. La chevelure Cascada, libérant une nuée de reptiles, des dizaines longs et sigueux aux teintes variées de vert et de noir, sifflant en cœur comme un orchestre infernal. Il rempèrent sur ses épaules, pendirent de son front, langue fouettant l’air chargé de cri. La panique explosa.

Les femmes hurlèrent, renversant des plateaux de arachide. Les enfants se ruèrent vers les sorties, trébuchant dans la poussière. Un homme pria à genoux, brandissant un talisman de cornes. Et démon ! Fu d’ici ! Cria une voix. Nadia, à genou maintenant, les mains tendues en supplication, j’ai mis, j’ai troqué mes mèches pour l’or, mais j’ai perdu mon âme.

 Aidez-moi au nom de nos ancêtres.” Les serpents, comme offensés par ces mots, se retournèrent contre elle. Ils mordirent sa peau tendre, injectant un feu liquide qui la fit convulser. Elle sarc bouta un cri primal déchirant l’air tandis que le venin courait dans ses veines. La foule, figée dans un mélange d’horreur et de pitié forma un cercle lâche.

 Personne n’osa toucher son corps qui tressaillit. Puis elle s’immobilisa, le souffle court, les yeux vites refixant le sol. Quand les plusardis s’approchèrent enfin, guidé par un ancien au gris gris puissant, ils retrent leur souffle. Sa tête, jadis couronné de soi, n’était plus qu’une calotte écailleuse, lisse et froide comme une mue abandonnée.

 Pas une mèche, pas un reptile. Tout avait fui, laissant une coquille vide. L’odeur de terre brûlé flottait et un vent soudain balaya le marché en portant des feuilles comme des âmes en peine. Les murmures reprirent la justice des esprits. Bala marqué à jamais enterra son secret sous des prières collectives tandis que le soleil perçait les nuages indifférents au drame humain.

 Les saisons tournèrent à Mbala transformant la tragédie de Nadia en un récitissé dans le tissu des nuits. Plus personne n’osait couper ses cheveux sans rituel, ni les abandonner au gré du vent, de peur d’attirer l’ombre du pacte. Les mères contaient l’histoire à leurs filles autour des feux de cuisine, la voix basse pour ne pas réveiller les esprits.

 “Voyez, la vanité est un piège au dents acéré”, disait-elle en tressant des nattes protectrices ornées de perles blanches. Les coiffeurs du village refusaient les coupes trop audacieuses, invoquant le nom de Nadia comme un bouclier. Chaque pleine lune, le marché se vidait plus tôt, les étales fermées à la hâte. On jurait entendre entre les piliers de bois et l’étoile tendu un sifflement errant, glissement furtif sur la terre battue comme une procession invisible.

Les anciens, assis en cercle sous le baobab millénaire la tête, c’est elle revenu des ombres pour guider les imprudentes. Nadia n’est pas morte, elle gardienne des cœurs orgueilleux. Les jeunes sceptiques au début finissaient par frissonner en passant seul la nuit, imaginant des yeux luisants dans les buissons.

 Une coutume nakie, quiconque trouvait une mèche égarée au clair de lune noire, soyeuse, inexplicablement intacte, devait la brûler sur le champ en psalmodiant une offrande aux ancêtres. La ramassé invitait le malheur, des rêves de richesse maudite, des démangeaisons spectrales sur le crâne. Un potier, un soir ignora l’avertissement.

 Le lendemain, ses mains tremblaient et ses vases se fêlaient seuls. Il confessa son erreur au lever du soleil et le village l’aida à purifier son foyer avec du sel et des fumées sacrées. Au fil des ans, la légende s’enrichit de détails. Nadia apparaissait en vision aux vaniteuses. Un voile d’écaille sur le visage murmurant : “La beauté volée pour Ilam”.

Les festivals annuels incluaient un rituel de gratitude, des cheveux offerts au feu, symbole de lâcherprise. Les voyageurs de passage rapportait l’histoire, la portant jusqu’aux rivières lointaines où elle se mêlait à d’autres comptes d’avertissement. Bala devint un lieu de leçon où la modestie fleurissait comme l’hibiscus après la pluie.

Aujourd’hui, quand une jeune fille se plaint de sa chevelure, on lui rappelle Nadia avec douceur. La légende vit non comme une peur paralysante, mais comme un phare, l’équilibre entre désir et sagesse. Et dans les vents du soir, ce sifflement persiste, un rappel éternel que les choix raisonnent au-delà du visible.

 La beauté achetée au prix du sang devient une malédiction. On ne vend pas ce que Dieu a créé pour l’argent, car le diable exige toujours plus qu’il ne donne. Les serpents dorment dans les miroirs de la vanité. Et toi, que ferais-tu si ta beauté devenait ton châtiment ? écrit “Je choisis la lumière de Dieu” dans les commentaires.

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