Richard Cross (Star Ac'), atteint du SIDA : "J'ai voulu me suicider"

Le monde du spectacle est frappé par une nouvelle déchirante, jetant un voile de tristesse sur la légende de la chanson française. Il y a des disparitions auxquelles on ne se prépare jamais, et celle d’Élisabeth Frogé, ancienne et mythique « Claudette », fait partie de celles-là. À l’âge de 77 ans, la danseuse, qui fut l’une des figures emblématiques de l’entourage de Claude François, s’est éteinte subitement, laissant ses proches dans un état de choc et de sidération. C’est Richard Cross, le célèbre coach vocal des premières saisons de la Star Academy, et ami intime de la défunte, qui a porté la terrible nouvelle, un témoignage poignant qui résonne avec une émotion à fleur de peau.

L’onde de choc est d’autant plus violente que la mort a surpris cette femme pleine de vie dans un quotidien qui semblait la choyer. Richard Cross l’a souligné avec une douleur palpable : « Sa disparition est un gros choc ». Une simple phrase pour résumer l’incrédulité et le chagrin de ceux qui l’aimaient. L’artiste a ajouté un détail qui rend cette tragédie encore plus cruelle : la veille de son départ, « l’ancienne Claudette se baladait au marché ». Une image simple, celle d’une femme profitant de l’instant, échangeant peut-être quelques mots, affichant son éternel sourire. Cette vision de la vie, en pleine lumière, contraste avec la noirceur de l’annonce du lendemain.

Pour Richard Cross, Élisabeth Frogé n’était pas seulement une ancienne collègue de l’industrie ; elle était une amie précieuse, une source inépuisable de joie et d’optimisme. Il la décrivait comme une personne qui « illuminait la vie des gens », dotée d’une personnalité « rusée » — au sens noble du terme, c’est-à-dire vive, pétillante et pleine d’esprit — et, surtout, comme un véritable « rayon de soleil ». Ce sont ces quelques mots, empreints d’une affection sincère, qui témoignent de l’impact de sa présence. L’annonce, faite par l’ancien pilier de la Star Academy, ajoute une couche de solennité et de crédibilité à la nouvelle, rappelant au public le réseau d’amitié et de respect qui lie encore les figures marquantes de la télévision et de la musique française.

Élisabeth Frogé était avant tout une Claudette. Ce titre, loin d’être anodin, est un véritable sceau dans l’histoire du divertissement. Les Claudettes n’étaient pas de simples danseuses ; elles étaient un phénomène culturel, le symbole d’une époque, celle des paillettes, de la chorégraphie millimétrée et de l’énergie débordante qui entourait Claude François. La vie d’une Claudette était faite d’exigence, de répétitions incessantes, de tournées éreintantes, mais aussi de l’ivresse des projecteurs et de l’adoration d’un public conquis. Élisabeth a vécu cette gloire, partageant la scène avec l’idole Cloclo durant les années fastes.

Être une Claudette dans les années 70, c’était accepter d’être à la fois dans l’ombre et dans la lumière d’un géant. C’était incarner un idéal féminin de l’époque, mêlant glamour, dynamisme et discipline. Élisabeth Frogé a contribué, par son talent et sa grâce, à façonner cette image emblématique. Son sourire sur scène, l’énergie qu’elle dégageait, ont marqué des millions de téléspectateurs et de spectateurs de concerts. L’héritage des Claudettes est celui d’une professionnalisation du corps de ballet dans la variété française, et Élisabeth était l’une de ses dignes représentantes. Ce passé glorieux donne une résonance particulière à sa disparition, rappelant que même les « rayons de soleil » finissent par s’éteindre.

La carrière d’Élisabeth Frogé ne s’est pourtant pas arrêtée avec la mort tragique de Claude François en 1978. Comme beaucoup de ses consœurs, elle a dû réinventer sa vie, trouver de nouvelles voies créatives loin des jupes à volants et des costumes scintillants. Le chemin de la reconversion est souvent difficile pour ceux qui ont connu la célébrité instantanée. Élisabeth a brièvement tenté sa chance du côté du septième art, se « tournant brièvement vers le cinéma ». Ces incursions, bien que de courte durée, témoignent de sa soif d’explorer d’autres formes d’expression artistique, prouvant qu’elle était bien plus qu’une simple danseuse.

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C’est dans l’écriture qu’elle a finalement trouvé un nouvel ancrage, une nouvelle manière de faire voyager son public. Elle « était devenue auteur de livres ». Ce passage de la danse à la plume est fascinant. L’énergie physique de la chorégraphie se transforme en une énergie narrative. Ses mains, autrefois habituées aux gestes précis du ballet, ont commencé à raconter des histoires. Devenir auteur, c’est choisir l’introspection et la transmission, un virage qui révèle une personnalité riche et complexe, capable de se renouveler sans cesse. Si ses livres n’ont peut-être pas connu le même éclat médiatique que son passé de Claudette, ils représentent l’œuvre d’une femme accomplie, déterminée à laisser une trace au-delà de sa performance scénique. C’est dans ce rôle d’auteure qu’elle a continué à « illuminer » les autres, non plus par son mouvement, mais par ses mots.

Le témoignage de Richard Cross, l’ancien coach de la Star Academy, n’est pas anodin. Le rôle de la Star Academy dans le paysage audiovisuel français est justement de redonner ses lettres de noblesse au métier d’artiste, de former la nouvelle génération tout en honorant les précédentes. Richard Cross, connu pour son franc-parler et son implication émotionnelle auprès de ses élèves, incarne cette passerelle entre les époques. Sa tristesse est celle de toute une profession qui voit s’éteindre une partie de son histoire. Il a révélé que son amie était morte « subitement à l’âge de 77 ans », soulignant l’aspect imprévisible et foudroyant de cette disparition.

Dans les jours et les semaines à venir, le souvenir d’Élisabeth Frogé sera célébré. On se remémorera son passé de Claudette, ses pas de danse, son élégance, mais aussi sa résilience et sa capacité à se réinventer en tant qu’auteure. La vie d’Élisabeth, comme celle de toutes les figures du spectacle, est un mélange de succès retentissants et de moments plus discrets, loin des feux de la rampe. C’est l’image d’une femme qui, jusqu’à la veille de sa mort, parcourait le marché, s’imprégnant de la vie ordinaire, après avoir vécu une existence extraordinaire. Elle portait en elle la mémoire d’une ère révolue, mais aussi la vitalité d’une personne ancrée dans son temps.

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La tristesse exprimée par Richard Cross, si sincère, invite le public à une réflexion plus profonde sur la nature de la célébrité, de l’amitié et du deuil. La perte d’un tel « rayon de soleil » est un rappel brutal de la fragilité de l’existence. Le choc ressenti par ses proches, ce « gros choc », est le prix à payer pour avoir aimé et côtoyé une personnalité aussi lumineuse et engageante. Élisabeth Frogé n’est plus, mais son éclat, capturé dans les souvenirs de ses amis comme Richard Cross et dans les archives télévisuelles, continuera de briller. La communauté artistique française perd une grande dame, une icône discrète qui a su transformer son destin, passant de la fièvre du music-hall à la sérénité de l’écriture. Adieu à Élisabeth Frogé, la Claudette qui continuera d’illuminer nos mémoires. Son héritage, celui d’une artiste complète et passionnée, demeurera intact.