Florent Pagny partage pour la première fois son combat contre la terrible maladie après 2 rechutes : « J’ai abandonné… ».

« J’ai abandonné. » Trois mots. Simples. D’une honnêteté brute. Mais dans la bouche de Florent Pagny, ces mots claquent comme une détonation. Car derrière eux, il y a l’homme, le combattant, l’artiste, l’icône de la chanson française. Celui qui, pendant deux ans, a mené une guerre silencieuse contre un ennemi implacable : le cancer du poumon. Celui qui a chuté, s’est relevé, a rechuté… et aujourd’hui, parle. Pour la première fois, sans filtre.

Le choc initial : un verdict sans appel

Tout commence en janvier 2022. Florent Pagny, alors en pleine tournée des 60 ans, ressent une gêne persistante. Quelques examens plus tard, le couperet tombe : un cancer des poumons, non opérable. Un diagnostic sec, violent. Mais fidèle à lui-même, le chanteur choisit de ne rien cacher. Dans une vidéo postée sur Instagram, il annonce la nouvelle à ses fans avec une franchise désarmante. Pas de larmes, pas de mise en scène. Juste la vérité.

« Je vais devoir annuler tous mes concerts. J’ai un cancer. »

Un premier combat, une victoire inespérée

Très vite, Pagny entame une chimiothérapie lourde. Le traitement est rude. Physiquement, il fond. Moralement, il s’accroche. Aux siens. À ses fans. À la musique. Mois après mois, l’espoir renaît. Les scanners montrent des signes encourageants. L’artiste reprend des forces. En juin 2022, il annonce une rémission partielle. Le public exulte. Les médias saluent le courage. Florent est vivant, debout. Il promet de revenir. Il le fait.

La rechute : une gifle en pleine lumière

Mais le répit est de courte durée. Fin 2022, une toux persistante alerte les médecins. Le verdict tombe comme un couperet : rechute. Le cancer est de retour. Pire encore, il est plus agressif. La seconde bataille commence, encore plus brutale. Et cette fois, Florent Pagny doute.

« J’ai pensé que j’en avais fini. Que c’était derrière moi. Mais le crabe avait juste reculé pour mieux sauter. »

Il reprend les traitements. Il s’isole. Et surtout, il se tait. Jusqu’à aujourd’hui.

Le silence, l’ombre, et enfin… la parole

Dans un entretien exclusif accordé à Paris Match, Florent brise le silence. Le ton est grave, la voix rauque, éraillée, mais intacte. Il raconte tout. Sans détour.

« À un moment donné, j’ai lâché. J’ai arrêté les traitements. J’en avais marre. Marre d’avoir mal, marre d’être faible. Je voulais juste vivre, profiter. »

Cette confession choque. Mais elle émeut. Car elle dit tout de l’épuisement. De cette guerre invisible que mènent tant de malades, seuls face à leur douleur.

Une deuxième rechute : le désespoir et la révolte

Quelques mois plus tard, une nouvelle rechute. Le choc est immense. Florent le dit lui-même :

« C’est là que j’ai failli vraiment tout lâcher. J’étais fatigué de me battre. »

Son entourage est inquiet. Ses proches, ses enfants, sa femme Azucena, redoublent d’efforts pour le convaincre de ne pas baisser les bras. C’est elle, surtout, sa compagne depuis plus de trente ans, qui incarne le rempart contre l’abandon.

L’homme derrière la voix : vulnérable mais invincible

Derrière l’image de l’homme fort, tatoué, libre, il y a un homme brisé, mais digne. Florent Pagny n’a jamais été aussi humain. Il confesse ses failles, ses peurs. Il évoque la mort, sans pathos, mais avec lucidité.

« Je me suis demandé si tout ça avait un sens. Si je ne faisais pas que prolonger l’inévitable. Mais chaque matin, je regardais ma femme. Mes enfants. Et je me disais : pas encore. »

Un retour improbable : la scène comme catharsis

Contre toute attente, Florent remonte sur scène à l’été 2023. Amaigri, mais déterminé. Le public l’ovationne. Certains pleurent. D’autres chantent avec lui. Chaque note résonne comme une victoire sur la maladie. Mais lui, garde les pieds sur terre.

« Je ne suis pas guéri. Je suis juste vivant. Et c’est déjà pas mal. »

Aujourd’hui : la paix fragile d’un survivant

À 63 ans, Florent Pagny est un miraculé. Son cancer n’a pas disparu. Mais il est contenu. Sous surveillance. Il vit au jour le jour. Entre Paris et la Patagonie, sa terre de cœur. Il peint. Il écrit. Il chante. Il respire.

Dans son dernier ouvrage, Pagny par Florent, il livre une introspection bouleversante. Il y parle de la douleur. De l’amour. De la peur. Mais surtout, de la liberté.

« La maladie m’a appris une chose : je ne suis pas éternel. Alors autant vivre, chanter, aimer tant que je peux. »

Un message pour les autres

Florent Pagny sait que son histoire n’est pas unique. Qu’elle est celle de milliers de Français. Il veut maintenant être un relais. Une voix. Un espoir.

« Si mes mots peuvent aider ne serait-ce qu’une personne à tenir bon, alors ça valait le coup. »

Conclusion : un combat, pas une fin

Florent Pagny ne se considère pas comme un héros. Il est juste un homme qui a refusé de disparaître en silence. Son témoignage est une claque. Une leçon. Un hymne à la vie.

Et quand on lui demande s’il a peur de la mort, il sourit.

« La mort, je l’ai déjà regardée dans les yeux. Elle attendra encore un peu. »