Florent Pagny révèle enfin pourquoi il a refusé de porter le cercueil de Johnny Hallyday…

Obsèques de Johnny Hallyday, "requiem" pour un rockeur

Florent Pagny sort du silence : “Je n’avais pas envie de me montrer de cette manière-là”

Près de huit ans après la disparition du rockeur le plus emblématique de France, Johnny Hallyday, un mystère vient enfin d’être levé. L’un de ses plus proches amis, Florent Pagny, a accepté de revenir sur un épisode resté douloureux : son absence remarquée lors des obsèques nationales du Taulier et, surtout, son refus de porter son cercueil.
Invité dans l’émission Legend, animée par Guillaume Pley, le chanteur de Savoir aimer s’est confié à cœur ouvert. Sa voix posée, parfois tremblante, trahissait l’émotion toujours vive de ce souvenir. Car derrière ce choix, que beaucoup avaient jugé froid ou incompréhensible à l’époque, se cachait une raison profondément humaine.

Un hommage national gravé dans la mémoire collective

Le 5 décembre 2017, la France tout entière s’arrêtait. Johnny Hallyday, l’homme aux 110 millions de disques vendus, s’éteignait dans la nuit, à 74 ans, des suites d’un cancer du poumon. Quelques heures plus tard, Laeticia Hallyday annonçait la terrible nouvelle dans un communiqué adressé à l’AFP :

“Johnny Hallyday est parti. Jean-Philippe Smet est décédé dans la nuit du 5 décembre 2017. Mon homme n’est plus.”

Quatre jours plus tard, le 9 décembre, Paris vibrait d’une émotion indescriptible. Des centaines de milliers de fans s’étaient rassemblés sur les Champs-Élysées, certains arrivés dès l’aube, d’autres venus de toute la France, pour accompagner “l’idole des jeunes” jusqu’à l’église de La Madeleine.
À l’intérieur, le gotha du show-business s’était réuni : Eddy Mitchell, Line Renaud, Michel Drucker, Patrick Bruel, mais aussi les proches de Johnny, parmi lesquels Sébastien Farran, Claude Lelouch, Pierre Billon, Yarol Poupaud, Jean-Claude Darmon et Maxim Nucci (Yodelice), qui eurent l’honneur de porter son cercueil.

Mais un visage manquait. Celui de Florent Pagny, ami et compagnon de scène du rockeur, avec qui il avait partagé tant de moments inoubliables. Son absence avait fait jaser. Certains médias avaient évoqué un désaccord, d’autres un éloignement ou une brouille. Mais la vérité, elle, n’avait jamais été dite — jusqu’à aujourd’hui.

“J’aurais pu venir… mais je ne voulais pas me montrer comme ça”

Dans un entretien empreint de pudeur, Florent Pagny a enfin expliqué son choix.

“J’étais à Dijon pour un concert. J’aurais pu faire un aller-retour, mais je n’avais pas envie de me montrer à ce moment-là et de cette manière-là”, a-t-il confié avec sincérité.

À travers ces mots simples, l’artiste révèle une profonde humilité. Loin du tumulte médiatique et des caméras, il a préféré rester en retrait, vivre son deuil dans le silence, loin du spectacle de la douleur.
Pagny précise :

“Je ne voulais pas que ce soit un moment où il fallait se montrer. Ce n’était pas ma façon de lui dire au revoir.”

Une décision qui, rétrospectivement, prend tout son sens. Car pour lui, Johnny n’était pas seulement une légende, mais un compagnon de route, un frère de musique.

Pourquoi il a refusé de porter le cercueil

8 ans après, Florent Pagny révèle enfin pourquoi il a refusé de porter le  cercueil de

Florent Pagny a également tenu à mettre fin à une autre rumeur : son refus de porter le cercueil du Taulier. Certains y avaient vu une marque de distance ou de désaccord.
La vérité est tout autre.

“J’ai laissé des gens qui l’avaient peut-être plus accompagné, qui étaient plus avec lui. Nous, on était des amis de chant. J’ai vécu grâce à lui des choses incroyables, donc merci Johnny pour toutes ces opportunités.”

Une déclaration empreinte de respect et de reconnaissance. Pagny ne voulait pas s’approprier un rôle symbolique qu’il estimait devoir revenir à ceux qui, jusqu’au dernier jour, avaient entouré Johnny.
Son geste, discret mais sincère, en dit long sur la nature de leur relation : une amitié basée sur la musique, le partage, et une admiration mutuelle.

Une amitié forgée dans la lumière des projecteurs

L’histoire entre Johnny Hallyday et Florent Pagny commence à la fin des années 1980. Les deux artistes partagent la même passion du rock, la même intensité sur scène. Johnny admire la voix brute de Pagny, ce “sauvage élégant” capable de tout chanter, du blues au lyrique. Pagny, de son côté, voit en Johnny un modèle, un guide, presque une boussole artistique.

“Il m’a montré qu’on pouvait être libre, qu’on pouvait rester soi-même tout en restant dans la lumière”, dira un jour Pagny.

Leur duo sur scène, leur complicité dans les coulisses, leur respect mutuel avaient fait naître une amitié indestructible. Et si les deux hommes n’étaient pas de ceux qui se voyaient tous les jours, ils partageaient cette connexion unique que seuls les artistes de la même trempe peuvent comprendre.

Un hommage intime, loin des caméras

Aujourd’hui, à 63 ans, Florent Pagny regarde en arrière sans regret.

“Johnny restera toujours présent dans ma vie. Il fait partie de ma trajectoire. Mais je préfère lui rendre hommage à ma façon, dans la discrétion.”

Cette confession, simple mais bouleversante, révèle un homme profondément fidèle à lui-même. Pas de grand discours, pas d’apparition télévisée. Juste le souvenir d’un frère de musique, d’un mentor, et la gratitude d’avoir croisé sa route.
Il conclut avec émotion :

“Je garde de lui l’image d’un mec entier, vrai, généreux. Et je crois qu’il aurait compris ma décision.”

Un silence plus fort que les mots

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Dans un monde où tout se partage, où chaque geste se commente, le silence de Florent Pagny résonne comme un hommage plus puissant que n’importe quelle cérémonie. Son absence, loin d’être un affront, fut en réalité un dernier acte de pudeur envers celui qu’il admirait tant.

Huit ans après, alors que la France continue de pleurer son “Johnny national”, Florent Pagny, lui, choisit de le célébrer autrement : en musique, en souvenir, en silence.
Et peut-être, dans ce silence-là, se cache la plus belle des preuves d’amitié.