« Il est mort dans mes bras » la triste fin de vie de Jean Renée Godart raconté par son fils.

Le monde du journalisme sportif est en deuil. Jean-René Godart, voix emblématique du cyclisme sur France Télévisions, s’est éteint ce mercredi à l’âge de 74 ans, emporté par des problèmes de santé qui auront eu raison de l’un des plus grands noms du commentaire sportif. Véritable institution dans le milieu du cyclisme, sa disparition marque la fin d’une époque où sa passion, son savoir-faire et sa proximité avec les coureurs ont fait de lui une référence incontournable du Tour de France. Retour sur la carrière d’un journaliste qui a bouleversé le paysage médiatique du sport en France.

Une voix inoubliable du Tour de France

Jean-René Godart n’était pas simplement un journaliste sportif, il était la voix de tout un continent de fans de vélo, ceux qui se réunissaient chaque année devant leurs écrans pour suivre la grande épreuve française : le Tour de France. Pendant plus de trois décennies, il a accompagné les téléspectateurs dans les étapes les plus spectaculaires, les plus dangereuses et les plus mémorables de la course. Sa proximité avec les coureurs, qu’il suivait à moto au cœur du peloton, donnait une dimension unique à ses reportages. Son ton posé, sa maîtrise du vocabulaire cycliste et son immense capacité à retranscrire l’émotion de l’effort ont fait de lui l’un des commentateurs les plus appréciés de l’histoire du sport télévisé.

Jean-René Godart n’était pas simplement un spectateur des courses, il en était une part intégrante, avec une proximité réelle et des analyses techniques qui captivaient son public. Ceux qui ont eu la chance de suivre ses reportages ne l’ont pas oublié. D’ailleurs, sa voix et son style iconique sont devenus indissociables de l’événement, comme une signature. Chaque année, l’émotion palpable qui traversait ses commentaires était un vrai reflet du respect qu’il nourrissait pour le sport qu’il commentait.

Un parcours exemplaire à la radio et à la télévision

Avant de devenir un nom incontournable du petit écran, Jean-René Godart a fait ses débuts à la radio. En 1974, c’est sur les ondes d’Europe 1 qu’il amorce sa carrière, un tremplin pour l’ascension fulgurante qu’il connaîtra par la suite. Sa première couverture du Tour de France remonte à 1982, un moment décisif dans sa carrière, marquant son entrée dans l’élite du journalisme sportif. À partir de ce moment, Godart devient un témoin privilégié du monde du cyclisme, parcourant les routes françaises chaque été pour narrer l’exploit des cyclistes.

Au-delà du Tour de France, Jean-René Godart s’est imposé comme une figure incontournable pour les grands événements sportifs. 13 Jeux Olympiques, 21 éditions de Roland-Garros, des compétitions internationales, il était partout, commentant avec une rigueur et une passion sans égal. Sa capacité à retranscrire les moments de gloire mais aussi de souffrance des sportifs était une véritable prouesse. En tant que rédacteur en chef des sports de France Télévisions, il a aussi contribué à l’évolution de la couverture médiatique des événements sportifs, marquant de son empreinte tout un pan de l’histoire de la télévision française.

Une fin de carrière qui a fait rêver

En 2018, après plus de 40 ans de carrière, Jean-René Godart choisit de tirer sa révérence. La retraite, certes bien méritée, ne signifie pas un départ définitif du monde du cyclisme. Ses archives, ses livres et ses souvenirs demeurent une référence incontournable pour tous ceux qui se passionnent pour ce sport. Rédacteur en chef au service des sports, il a contribué à la mise en lumière de l’histoire du cyclisme français tout en restant fidèle à son amour pour ce sport, mais aussi à sa simplicité et son humilité légendaires. À travers ses livres, ses interviews, il a immortalisé des moments d’histoire, rendant hommage à ceux qui ont fait le cyclisme d’hier et d’aujourd’hui.

C’est aussi à travers sa carrière professionnelle que Jean-René Godart aura marqué l’histoire du journalisme sportif, devenant un modèle pour la jeune génération de journalistes. Sa passion était si forte qu’elle transparaissait dans chaque mot prononcé, dans chaque image captée. Il a su transmettre l’essence du sport, l’esprit d’équipe, l’effort individuel et la beauté de l’humanité dans le dépassement de soi.

Des distinctions bien méritées

Tout au long de sa carrière, Jean-René Godart n’a pas manqué d’être récompensé pour son engagement et son dévouement. En 1995, il est fait chevalier de l’ordre national du Mérite, une distinction qui vient couronner l’ensemble de sa carrière. En 2011, il est nommé officier de l’ordre national du Mérite, une consécration qui témoigne de son influence et de son impact dans le milieu du journalisme sportif. Mais plus que ces titres honorifiques, c’est l’amour et le respect de ses pairs, ainsi que la reconnaissance de millions de téléspectateurs, qui auront été ses véritables récompenses.

Une perte immense pour le sport français

La disparition de Jean-René Godart est un coup dur pour la famille du cyclisme et du journalisme sportif en France. Non seulement il laisse un vide immense dans la couverture du cyclisme, mais il marque également la fin d’une époque dorée du journalisme télévisé. Sa voix, ses analyses et son expertise étaient des éléments incontournables de l’expérience du sport à la télévision. Il incarnera toujours cette figure calme et réfléchie qui, d’un simple commentaire, savait faire vivre le sport dans toute sa splendeur.

Le décès de Jean-René Godart survient quelques mois après celui d’un autre grand nom du journalisme sportif, Guillaume Di Grazia. Ensemble, ces deux figures symbolisaient la grandeur du journalisme sportif à une époque où la passion et la rigueur étaient les maîtres mots. Leur départ marque une transition vers une nouvelle ère, où les jeunes commentateurs devront désormais se lever à la hauteur de ce qu’ils ont accompli.

Jean-René Godart, une légende du cyclisme et du journalisme sportif, laisse derrière lui une empreinte indélébile, et sa voix continuera de résonner dans les archives de France Télévisions et dans les souvenirs de ceux qui ont eu le privilège de l’écouter pendant toutes ces années.